Les clusters, ''embryon'' des pôles développement
Les responsables de la Stratégie de croissance accélérée (SCA) du Sénégal ont décidé de créer 50 clusters locaux d'ici trois ans. Embryon des pôles de développement, ce programme entend s’appuyer sur l’Acte 3 de la décentralisation pour lutter contre la pauvreté au niveau local.
La Stratégie de croissance accélérée (SCA) a lancé un programme de mise en place de 50 clusters locaux. C'est ce qu'a annoncé, hier, le Secrétaire permanent de la SCA, Ibrahima Wade, lors d'un atelier de partage des premières orientations du document de reformulation du programme de développement des clusters (''Pro-Clusters'') locaux dont la phase pilote va durer trois ans.
Selon Ibrahima Wade, les clusters, qui sont des réseaux d’entreprises à fort ancrage local, ‘’doivent être l’embryon de ce qui doit constituer la dynamique des pôles économiques et de développement’’ que les nouvelles autorités veulent mettre en place. Cette initiative, a-t-il souligné, doit s’appuyer sur l’Acte 3 de la décentralisation pour ''accélérer la cadence’’. ‘’Notre objectif est la territorialisation de nos politiques publiques. Le programme clusters a fait ses preuves partout à travers le monde. Il nous faut aller vers une réforme économique et la création de richesses au niveau local’’, a appelé M. Wade.
De l'avis du coordonnateur du programme, Malick Sy, un cluster, expérience développée dans plusieurs pays d’Asie et d’Amérique, constitue une ‘’démarche de développement local tiré par le secteur privé’’. ‘’C’est une forme d’auto-organisation entre une conglomérat d’entreprises appartenant à la même filière d’activité et entretenant des formes de coopération’’, a-t-il expliqué. En outre, le programme clusters va permettre de lutter contre le sous-emploi, à en croire ses promoteurs. De sorte que, pour le président de l’Association des élus locaux (AEL), Alé Lo, il faut avoir des pôles de développement ''capables de répondre aux besoins des populations locales et une bonne politique de territorialisation''. ‘’Si c’est au niveau local que les populations créent de la richesse, les productions seront bien réparties au niveau national. Depuis l’indépendance, les programmes qui étaient destinés à lutter contre la pauvreté n’ont pas donné les résultats escomptés'', a soutenu le président du Conseil rural de Taïba Ndiaye.
ALIOU NGAMBY NDIAYE