Un autre plaignant entendu hier par la Dic

Alors que son procès a eu lieu hier, l’activiste Bah Diakhaté a un autre qui le guette. Ababacar Mboup, qui avait déposé une plainte contre lui le 23 mai dernier devant le procureur, a été entendu hier par les hommes du commissaire de police principal Adramé Sarr, le chef de la Division des investigations criminelles à qui le maître des poursuites a filé le dossier.
D’ailleurs, le principal intéressé a lui-même donné l’information sur sa page Facebook : ‘’Présentement, je suis dans les locaux de la Dic sur convocation du commissaire Sarr, concernant la plainte déposée le 23 mai contre le sieur Bah Diakhaté pour diffamation et diffusion de fausses nouvelles. Il va apporter les preuves de ses allégations où toute la rigueur de la loi s'appliquera. Ceux qui invoquent l'amnistie, je vous prie d'aller chercher autre chose’’, a-t-il écrit.
Selon nos informations, M. Mboup, l’ancien coordinateur du collectif And Sam Djiko Yi, a été entendu pendant plusieurs heures. Rien de cette audition n’a fuité.
Sur la description des faits, le plaignant a rappelé que le 2 février 2022, M. Diakhaté a publié sur sa page Facebook ce qui suit : ‘’De source sûre, Ababacar Mboup aurait été victime de sodomie de la part d'un parent très proche. Il aurait été violé à maintes reprises par ce dernier. Ces faits lui ont causé un traumatisme tel qu'il voit de la philie partout (le zoo, la morgue nécro, etc.) et vit une situation très difficile. Ce collectif est en effet une sorte d'exutoire qui lui permet de déverser son trop-plein de frustration et de haine.’’
Avant de poursuivre : ‘’Je reviendrais dessus en live pour vous démontrer cela suivant son parcours, dara dja ba si lang politique bi.’’
‘’Il ressort clairement qu'au vu de ce post, même s'il utilise le conditionnel, il affirme des faits de viols répétitifs qui m'ont causé un certain traumatisme expliquant ma haine et ma peur vis-à-vis des LGBT. Ce qui est totalement faux et constitue en fait une diffusion de fausses nouvelles qui est définie comme suit : ‘La diffusion de fausses nouvelles est une infraction consistant, pour une personne, à répandre dans le public, par des voies et moyens quelconques, des informations fausses ou trompeuses.’ Elle est punie par l'article 255 du Code pénal sénégalais qui dispose que la publication, la diffusion, la divulgation ou la reproduction, par quelque moyen que ce soit, de nouvelles fausses, de pièces fabriquées, falsifiées ou mensongèrement attribuées à des tiers. Mieux il m'a injurié et calomnié publiquement, au vu et au su de tous. Aux termes des dispositions de l'article 258 du Code pénal…’’, lit-on dans la plainte.