Mballo Dia Thiam parle d'un ‘’préjudice à réparer’’
Des enseignants menacent de paralyser le système, des travailleurs des impôts et domaines dénoncent une ‘’aberration’’ dans l’audit, et des agents de la santé et de l’action sociale parlent de ‘’préjudice à réparer’’. Voilà ce qu’ont engendré les résultats de l’audit physique et biométrique de la fonction publique, avec la suspension de salaires de milliers d’agents en règle au mois de décembre.
L’audit physique et biométrique de la fonction publique commandité par les autorités continue d'engendrer des vagues de contestations. Après la suspension des salaires de 1 017 agents de la fonction qui sont mis dans le panier rouge, 1 221 autres agents se sont retrouvés dans le panier jaune et doivent percevoir leurs salaires du mois de décembre par billetage.
Ce n’est pas tout. Beaucoup d’agents, qui se disent ‘’régulièrement identifiés’’, ont vu leurs salaires de ce mois simplement suspendus. C’est le cas de beaucoup d’agents de la santé et de l’action sociale. Selon le secrétaire général du syndicat unique des travailleurs de la santé et de l’action sociale (SUTSAS), Mballo Dia Thiam, l’audit physique et biométrique du Ministère de la Fonction publique a créé plus de problèmes qu’il n'en a résolus.
Car soutient-il, beaucoup d’agents de la santé et de l’action sociale, régulièrement audités, ont vu leurs salaires suspendus. ‘’Quelle était la valeur de ces audits ? Pourquoi on a dépensé autant d’argent pour être dans une situation où on confond les réguliers et les irréguliers, tout en proclamant qu’on a 12 000 agents fictifs et qu’on va faire des économies de 34 milliards ?
Ça nous pose problème. Étant donné que ce sont des économies de 34 milliards, ils n’ont qu’à nous restituer nos dus’’. M. Thiam considère qu'il s'agit donc d'un ‘’préjudice qu’il faut réparer''. ''Nous nous insurgeons, dit-il, contre ces coupures arbitraires et exigeons leurs remboursements.’’
Le syndicat unique des travailleurs de la santé et de l’action sociale dénonce également le non paiement de 2 trimestres de motivation et de contractuels du Ministère de la Santé dont ‘’la majorité est dans les zones difficiles’’. Ils accusent 2 mois d’arriérés de salaires et le retard du paiement des heures supplémentaires.
En outre, Mballo Dia Thiam dénonce la situation qui prévaut actuellement à Louga, où ‘’le médecin chef de région sortant (Dr Traoré) refuse de respecter le principe de la gestion démocratique du personnel’’.
Pour faire face à ces problèmes, dans le secteur de la santé et de l’action sociale, le SUTSAS invite toutes les unions régionales à observer leur plan d’action qui commence dès le 10 janvier prochain. Ce plan va démarrer par un point de presse, une observation de deux jours de sit-in et puis une marche régionale, ‘’tout en respectant les urgences et le service minimum’’.
ALIOU NGAMBY NDIAYE