Le Maroc au chevet du parc de Niokolo Koba
La fondation Office chérifien des phosphates (OCP) au Maroc a effectué une visite au parc de Niokolo Koba de Tambacounda. La responsable Développement agricole à l’international de la fondation OCP, Hassana Moukhariq, a procédé à la remise d’un laboratoire mobile et d’un lot de matériel pour la préservation de ce patrimoine mondial en péril.
‘’Le parc national de Niokolo Koba est un symbole pour le Sénégal, mais aussi pour le Maroc, un patrimoine mondial pour toute l’humanité. Ce patrimoine mondial est mis en péril aujourd’hui. Et il est de notre devoir et de notre responsabilité à tous de mobiliser nos efforts pour qu’ensemble, nous puissions participer à la préservation de notre environnement. Ce, avec les communautés et pour les communautés’’, a déclaré, à l’entame de son propos, madame Hassana Moukhariq. À en croire la responsable Développement agricole à l’international de la fondation OCP, le parc est en péril et il urge de mobiliser toutes les forces nécessaires pour ne pas le voir disparaitre.
Ainsi, dans ce souci de sauvegarder ce patrimoine universel, la fondation OCP a mis à disposition toute une batterie de mesures d’accompagnement ou d’appui à la conservation de cette biosphère, dans le cadre d’un partenariat Sud-Sud qui s’articule autour de trois axes, à savoir : l’analyse de la qualité de l’eau du parc avec un dispositif de laboratoire mobile, l’appui au développement communautaire et la formation, la sensibilisation, mais aussi la recherche scientifique.
Il est donc question d’accroitre la connaissance de la qualité des eaux disponibles pour le parc et pour les communautés.
En effet, pour ce projet d’appui à la conservation du parc, le laboratoire mobile d’analyse de l’eau est bien équipé pour s’intéresser aux paramètres majeurs (nitrates, ammonium, phosphates, potassium…). Il l’est aussi en ‘’réactifs chimiques pour analyser les éléments majeurs, même si les sociétés minières publient des données d’analyse des eaux, il faut une contre-expertise’’, déclare le commandant Jacques Mendy, le conservateur du parc.
Ce projet est déroulé avec des partenaires comme l’université polytechnique Mohamed VI qui appuie la préservation de la biodiversité du parc de Niokolo Koba et l’amélioration du bien-être des communautés, notamment les femmes pour qu’elles puissent vivre dignement, dans ce monde qui subit les effets du changement climatique.
Le projet vise également le renforcement de capacités et l’autonomisation des femmes productrices pour qu’elles puissent s’améliorer dans les bonnes pratiques agricoles, dans le respect de l’environnement, souligne Hassana. À cela s’ajoutent la sensibilisation, la formation et la recherche scientifique.
Ainsi, 15 agents de la direction du parc bénéficient d’une formation de collecte et d’analyse de l’eau. Dans la même veine, des caravanes des ambassadeurs de la réserve de biosphère du Niokolo seront organisées.
Lors de cette visite, une cérémonie de remise d’un lot de matériel au parc a été effectuée. Il s’agit d’un camion de laboratoire mobile, deux pickups et six motos. Pour l’appui au développement, ‘’il y aura du maraichage avec un système goutte-à-goutte, la pisciculture, l’apiculture, mais également la production de viande et l’appui en fournitures et autres intrants pédagogiques à l’école de Dar Salam’’, apprend Mme Moukhariq. Un périmètre de 5 ha est d’ailleurs en train d’être aménagé à cet effet.
Le maire de la commune de Dialacoto, située à la périphérie du parc, Bafodé Dramé, se félicite d’un tel projet de préservation de l’environnement et se réjouit aussi de la confiance qui existe aujourd’hui entre les agents du parc et ces populations qui commencent à développer des activités génératrices de revenus.
Présidant la cérémonie de remise des clés du camion-laboratoire mobile, des véhicules et des motos, le sous-préfet de l’arrondissement de Missirah, Moussa Mbodj, a invité les agents à utiliser à bon escient ces équipements. Il a lancé un appel aux populations pour leur contribution à la préservation de cette biosphère, afin de la sortir de la liste rouge des patrimoines en péril.
Boubacar Agna Camara (Tambacounda)