Le label du développement durable pour booster le secteur
Au Sénégal, le tourisme est la deuxième mamelle de l'économie nationale avec un chiffre d'affaires d'environ 303 milliards de francs Cfa pour une estimation de 900 000 touristes en 2010, selon l'Organisation mondiale du tourisme. Ce secteur, pourvoyeur de revenus, génère 13 300 emplois directs et 305 000 emplois indirects. Il contribue à 5,6% du PIB avec plus de 45 milliards de recettes fiscales.
Cependant, ces dernières années, le tourisme sénégalais est entré en crise, du fait d'une baisse des activités. Afin de redynamiser le secteur, l'Agence pour le développement durable du tourisme, Afrio, a initié le concept «Label tourisme durable» qui est l'application des principes de développement durable. Il consiste à mettre en œuvre des critères concrets qui permettent de promouvoir et de rendre durable le secteur.
Pour y arriver, les acteurs touristiques dont les hôteliers doivent s'imprégner des éléments fondamentaux du développement durable que sont l'écologie, la culture et l'économie. Selon Daouda Tall, directeur d'Afrio, le «label tourisme durable» est une réponse à un certain nombre de constats lié au manque de visibilité d'un bon nombre d'opérateurs touristiques qui œuvrent dans le développement durable. A cet effet, il ressort d'une étude d'Afrio que plus de 60% des touristes fréquenteraient des lieux sensibles au développement s'ils en étaient informés.
C'est pourquoi, l'objectif de ce label est d'établir une cohérence entre les différentes actions vers le développement durable et les activités des opérateurs. Premier du genre, le label tourisme permet également aux pêcheurs, éleveurs, agriculteurs d'accéder à la chaîne de valeur touristique. D'après M. Tall, le Sénégal peut être une destination pour le tourisme durable s'il est bien structuré et promu. Pour ce faire, il est impérieux de décentraliser le tourisme auprès des collectivités locales afin de créer un cadre de référence touristique uniformisé.