‘’J’ai refilé le virus à ma femme, ma mère et 6 autres membres de ma famille’’
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La Covid-19 frappe à tour de bras et n’épargne aucune catégorie de personnes. Un confrère journaliste, qui se remet de la maladie, a accepté de témoigner pour ‘’EnQuête’’ de la douleur et de l’angoisse ressenties, lors de sa période de Covid.
Il y a plus d’une semaine, la presse sénégalaise a fait état d’une cinquantaine d’agents des médias ayant contracté le virus de la Covid-19. Un parmi eux, Ousmane*, qui a accepté de raconter son combat contre la maladie. Aujourd’hui, il a repris ses activités professionnelles.
‘’J’ai chopé le virus, à quinze jours de la célébration de la fête de la Tabaski. Je ne peux pas vous dire où j’ai été infecté. Mais c’est sûr que je l’ai eu dans le cadre de mes reportages ou dans un moyen de transport en commun. La première fois que j’ai ressenti les symptômes, c’était un matin. Je m’apprêtais à aller au travail. J’avais le corps lourd. Je sentais des courbatures un peu partout. Quand je marchais, je ne sentais plus mes jambes. Mes articulations me faisaient terriblement mal’’.
Le regard plongé dans le passé, il poursuit : ‘’Je ne pensais pas à la Covid-19, mais plutôt au paludisme. Je me suis dit qu’il fallait prendre de l’eau et du citron. Après avoir bu ce cocktail, la situation a empiré. J’ai pris la décision de me rendre à l’hôpital. Je suis allé à l’hôpital Le Dantec pour y faire le test. Il s’est avéré positif. J’y ai été retenu pendant 24 heures pour me soigner. Ensuite, on m’a demandé de sortir, car d’autres attendaient et qui souffraient plus que moi. Je suis rentré chez moi. J’ai, par la suite, refilé le virus à ma femme, à ma mère, ainsi qu’à six autres membres de ma famille. Mais, heureusement, tous ont été guéris. On les suivait à distance’’.
A l’hôpital, poursuit-il, il a eu peur, car il avait mal partout. C’était terrible, dit-il. ‘’Vous ne pouvez pas comprendre ce que j’ai enduré. Ajouté à cela toutes les mauvaises pensées qui me passaient par la tête. J’alliais perfusion, comprimés et vitamines. Actuellement, je ne ressens plus rien, alors que je ne sentais même pas l’odeur du parfum. Le jour de la Tabaski, je ne savais pas quel goût avait la viande. Mais je pense, aussi, que le vaccin que j’ai pris avant de tomber malade m’a été d’un grand secours, sinon j’allais courir un grand danger. Ça allait être plus compliqué pour moi, si je n’avais pas pris le vaccin. Je ne ressens aucune séquelle’’, poursuit le confrère.
Il en profite pour lancer un appel aux professionnels des médias à prendre davantage de mesures. Il invite ceux qui n’ont pas de voiture personnelle de redoubler de vigilance dans les transports en commun où ils sont exposés au danger.
* : Nom d’emprunt
CHEIKH THIAM