Les producteurs étalent leur galère…
A travers une visite de terrain effectuée hier dans la zone des Niayes, le Premier ministre Aminata Touré a pris note des plaintes et complaintes de producteurs qui veulent améliorer leurs conditions de travail.
Sangalkam a été la première étape de la visite. Il est 9h passées lorsque le cortège arrive sur les lieux. Le soleil bien haut brille déjà de mille rayons. Accompagnée du ministre de l’Agriculture, Mme Aminata Touré se rend au Centre de compostage. Un grand hangar chargé de montagnes de déchets d’animaux, en provenance des différents points de vente de bétail de Dakar. ‘’On dépose ici les déchets et les bactéries se chargent du reste’’, dit d’emblée un technicien trouvé sur place. Le centre procède de la valorisation des déchets d’abattoirs, également les contenus de panse.
La coopération bilatérale de Wallonie Bruxelles a soutenu les efforts consentis par les maraîchers pour une utilisation de la matière organique comme composante principale pour relever la fertilité des sols. Mais aussi améliorer la productivité, pour insérer les producteurs dans la dynamique d’une agriculture saine et durable. Les attentes, à ce niveau, ont été dites par Ibrahima Mbengue, président de la Fédération des producteurs maraîchers de la zone des Niayes.
Il s’agit de l’élargissement de la capacité de la plate-forme à travers la couverture de la deuxième dalle pour répondre de façon soutenue à la demande des producteurs. L’un des préalables pour répondre à cette forte demande est la sécurisation de la matière première, à savoir les contenus de panse des abattoirs du Sénégal qui relève de la compétence du ministère de l’Élevage. Le produit fait l’objet de beaucoup de convoitise, renseigne le coordonnateur de la Fédération des producteurs maraîchers de la zone des Niayes. Il s’agira aussi d’une dotation en équipement notamment d’une ligne broyeuse ensacheuse du produit fini et l’acquisition de tracteurs pour l’enfouissement de ce même produit, pour aider à son assimilation optimale par le sol.
Autre étape de la visite, le Centre de stockage-conservation et de conditionnement situé à quelques jets de pierre du Centre de compostage. Ici, le dispositif aide à sécuriser la production horticole fortement périssable. Grâce à ce Centre, la Fédération compte mobiliser cette année quelques soixante tonnes de semences de pomme de terre pour une production d’environ 800 tonnes.
A ce niveau, les producteurs souhaiteraient la mise en place d’un fonds de commercialisation revolving qui puisse permettre à la Fédération de racheter la presque totalité de la production pour garantir un meilleur prix à ses producteurs. Autres doléances, le désengorgement et la régulation du marché, à travers la mobilisation de ses capacités de stockage au froid. Également la réhabilitation de l’infrastructure et le renouvellement du matériel d’exploitation, tout comme la mise aux normes pour les produits destinés à l’exportation.
La tête pleine de doléances paysannes, le PM a quitté Sangalkam pour Diender, sous un soleil de plomb. Sur place, une rencontre avec les femmes productrices a permis à Mme Aminata Touré de percevoir leurs besoins qui consiste en une dotation importante en intrants, matériels, semences et structures de conservation. L’approvisionnement défectueuse en électricité a également été souligné, tout comme le manque d’eau alors dû à un forage défectueux.
Sous des airs de campagne électorale et de promesses
Cette visite de terrain du PM a eu tout l’air d’une campagne électorale déguisée. Partout où le cortège est passé, des militants armés de pancartes, sifflets, tam-tams et autres émetteurs de bruits ont répondu présent. Surtout que dans cette délégation ont figuré des députés, des ministres comme Augustin Tine et son homologue de l’Agriculture ou alors Abdoulaye Diouf Sarr du Cercle des cadres républicains, parti au pouvoir. Politique oblige, Mimi Touré dira aux responsables de l’Alliance pour la République de ‘’soutenir les militants sur la voie du développement’’. Au village de Léona, localité située dans la région de Louga, dernière étape de la visite, le Premier ministre a salué le modèle de développement intégré matérialisé par le concept du village du millenium. Dans ce village, la production agricole, l’accès à l’eau, à l’éducation et à la santé ont été mis ensemble.
Le Pm compte remettre ça, à chaque fin de semaine
Sans doute galvanisée par cette foule qui a crié son nom partout où elle est passé, le PM n’a pas manqué de promettre des lendemains meilleurs à ces villageois. Elle a rappelé le projet du gouvernement d’investir dans les 2 000 villages les plus pauvres du Sénégal pour leur donner un dynamisme. Elle a également parlé de l’ambition du gouvernement de tracer 4 000 pistes rurales d’ici à 2017. La route Léona-Potou, tout comme le lycée agricole, figure déjà dans le budget 2014 et seront donc construits, à dit le PM. Elle a justifié sa démarche de sillonner ces localités du pays par un désir d’aller sur le terrain, de voir les réalités. Elle compte remettre ça, à chaque fin de semaine.
Amadou NDIAYE