La domestique a-t-elle dévalisé sa patronne ?
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Le délégué du procureur de la République a requis, hier, 2 ans d’emprisonnement dont 3 mois ferme contre Faty Souaré. Âgée 28 ans, elle a été traduite en justice par sa patronne, le Dr Mame Awa Touré, pour vol de chèque et de tissus de valeur.
Le vrai sens de la gratitude attitude, Faty Souaré l’ignore certainement. Embauchée en 2018 par Dr Mame Awa Touré comme domestique, elle devient rapidement la protégée de celle-ci. Mieux, bénéficiant de beaucoup de largesses, elle voyageait souvent avec son employeur. Mais de Dakar au Siéra Leone, Dr Mame Awa Touré constate la disparition de beaucoup de ses objets. Toutefois, la dame n’en tient pas compte, jusqu’à ce qu’elle remarque la disparition de ses tissus « thioub ». Ensuite, elle se met à perdre ses chéquiers durant l’année 2019.
Ses soupçons se dirigent vers sa domestique, le jour où, en visionnant une image de la vidéo de surveillance de son domicile, elle voit celle-ci faire entrer des hommes chez elle. Durant la période de la Tabaski, elle reçoit un appel de sa banque l’informant du retrait de l’un de ses chèques volés. L’enquête mène à l’arrestation de Ndèye Amy Guèye qui, à son tour, révèle avoir été sollicitée par Faty Souaré qui ne détenait pas de pièce d’identité, pour faire le retrait. Arrêtée et placée sous mandat dépôt, Faty Souaré a été jugée hier, à la barre du tribunal d’instance de Dakar.
Revenant sur le déroulement des faits, Me Ndèye Fatou Touré, sœur de la partie civile, raconte : « Elle a commencé à travailler pour Dr Touré, en 2018. Celle-ci la considère comme sa fille. En 2019, elle l'a emmenée en Sierra Léone. Elle était loin de se douter qu’elle allait voler ses chèques, des tissus ‘’Thioub’’ de 150 000 F et même l'argent de Ndèye Thioro, ma nièce, à qui son mari avait envoyé 100 000F’’.
Entendue à son tour, Faty Souaré a contesté le fait de vol commis à l’occasion du service qui lui est reproché. « Je n'ai rien pris, sauf les restes de repas qui étaient dans le frigo. S’agissant des ‘thioub’ et des draps, je les ai uniquement déplacés’’, a-t-elle dit pour sa défense. Dans la foulée, elle a déclaré que la personne qu’elle a fait entrer dans la maison avait besoin de se soulager. « Même si j'ai les clés, d'autres personnes fréquentent sa maison », a-t-elle ajouté.
Interrogée sur sa participation dans la cause, le témoin Ndèye Amy Gueye a laissé entendre : « Je me rendais au marché pour acheter des légumes. Lorsque je suis descendue du car rapide, elle m’a interpelée. Elle m’a supplié, en me disant qu’elle avait un examen et devait payer ses frais de scolarité. Elle m’a remis un masque, avant que je n’entre dans la banque pour faire le retrait ».
Selon la gargotière, après avoir effectué le retrait, elle a reçu 10 000 francs CFA. Elle a formellement désigné Faty Souaré comme celle qui l’a interceptée au Rond-point Case Bi. Elle a ajouté qu’elle avait un teint plus clair, le jour du retrait.
La prévenue a nié avec véhémence. « Tout ce qu’elle a dit n’est pas vrai. C’est à la gendarmerie que je l’ai vue, car je n’ai jamais été au Rond-point Case Bi », a-t-elle martelé.
Dans sa plaidoirie l’avocat de la partie civile, Me Ousseynou Gaye, a réclamé pour le compte de sa cliente, la restitution de l’argent retiré à la banque. De son côté, le délégué du procureur de la République, qui estime que la prévenue est atteinte et convaincue des faits qui lui sont reprochés, a requis 2 ans d’emprisonnement dont 3 mois ferme. Les avocats de la défense ont quant à eux sollicité la relaxe au bénéfice du doute.
La décision sera rendue, le 18 août prochain.
MAGUETTE NDAO