Sept (07) militaires détenus entre décembre 2011 et janvier 2012 et un sapeur-pompier à la retraite ont été libérés dimanche dans la matinée par le Mouvement des forces démocratiques de la Casamance, sous l'égide du Comité International de la Croix-rouge. Un geste d'apaisement qui tendrait à prouver que les négociations entamées entre le Mfdc et le gouvernement se passent bien.

C’est enfin le bout du tunnel et la fin du calvaire pour les huit personnes prises en otage par «Atika», la branche armée du Mouvement des forces démocratiques de la Casamance (MFDC). Les sept (07) militaires dont un gendarme, enlevés suite à des attaques perpétrées par des bandes armées appartenant au mouvement rebelle du Sud du Sénégal, en mi-décembre à Kabeumb (région de Sédhiou), le 20 décembre 2011 à Affiniam, puis le 2 janvier dernier, ont été libérés ce dimanche en compagnie d’un civil, d'un sapeur-pompier à la retraite pris en otage à Baïla (département de Bignona) hier matin (dimanche).

L’information a été confirmée quelques heures plus tard par le Comité international de la Croix-rouge (CICR) dans un communiqué rendu public hier et portant la mention «No 12/243» en date du 8 décembre 2012.

Ces huit personnes «ont été remises à la Communauté de Sant ‘Egidio avec la participation et le soutien du CICR», ajoute la note qui précise néanmoins que le CICR «a agi conformément à son mandat d’intermédiaire neutre et indépendant». Par suite, le document indique que «les modalités de transfert de ces huit personnes n’ont pas été décidées par la Croix-rouge internationale, mais par les parties en présence».

C'est la Gambie, en froid avec le Sénégal depuis l'exécution de ressortissants sénégalais ordonnée par la justice gambienne, qui a servi de terre d'escale aux huit otages libérés par le Mfdc, avant leur arrivée à Dakar hier nuit. Yaya Jammeh serait-il intervenu dans cette libération de prisonniers sénégalais par les rebelles du Mfdc dont on dit qu'ils entretiennent de «bonnes relations» avec le pouvoir de Banjul ?

Le communiqué ne le dit pas qui annonce simplement que cette «libération a été rendue possible grâce aux efforts conjugués de la Communauté de San't Egidio, du Gouvernement du Sénégal et du Mouvement des forces démocratiques de Casamance».

Pour l'Ong catholique proche du Vatican et spécialisée dans les négociations secrètes à travers le monde, cette libération est «un signal important» qui est «la confirmation du début positif des négociations initiées à la demande du gouvernement du Sénégal le 14 octobre 2012 à Rome».

«C'est le fruit de la diplomatie tranquille du Président Macky Sall» (Mankeur Ndiaye, ministre des Affaires étrangères)

Le Président Macky Sall s'est félicité hier, à l'aéroport Léopold Sédar Senghor de Dakar, de ce geste de bonne volonté, saluant tous les acteurs qui se sont engagés dans cette voie pour la libération des otages sénégalais. Il a ainsi ''exprimé ses sentiments de gratitude au Président de la République de Gambie, Yaya Jammeh, pour son rôle de facilitateur dans la libération des otages. Il a joint à ces remerciements la communauté San't Egidio pour le travail de médiation entrepris ainsi que les autres bonnes volontés qui ont contribué à ce dénouement.

Se prononçant sur le sujet, le ministre des Affaires étrangères Mankeur Ndiaye salue le ''triomphe de la diplomatie tranquille du Président Macky Sall qui a pris des initiatives et des contacts de la façon la plus discrète possible''. Mankeur Ndiaye apprécie aussi à sa juste valeur, l'intervention de la Communauté San't Egidio, les bonnes volontés et salue l'engagement du Président Gambien Yaya Jammeh, ''un signe d'apaisement et de bonne volonté dans la résolution de la crise casamançaise''.

Pour lui, cela constitue ''un pas important dans le cadre des initiatives entreprises pour aller vers une paix définitive, dans le respect des dispositions pertinentes de la Constitution''. Il déclare aussi que des instructions ont été données pour que les militaires libérés soient traités à la hauteur des sacrifices consentis et salue le rôle que les soldats jouent dans la défense de l'intégrité territoriale.

Hubert Sagna