Y'en a marre somme Macky Sall de tenir ses promesses...
Sortie de sa réserve au bout de neuf mois de gestion de Macky Sall, le mouvement Y en a marre exige que le président s’attelle à tenir ses promesses.
''Sentinelle de la démocratie''. Le mouvement contestataire, Y'en a marre, le demeure. Ses animateurs l'ont martelé hier, lors d'une conférence de presse tenue à Dakar et marquant ses deux ans d'existence.
Passée l'époque où Y'en a marre descendait dans la rue pour défier le défunt régime libéral, les ''y'en-a-marristes'' sont à l'ère de l'alerte et du rappel. ''Gor ca wax ja, digge bor la'' (Un homme doit tenir parole, une promesse est une dette), ont lancé les animateurs du mouvement. Une manière d'appeler le président Macky Sall à respecter les engagements qu'il avait pris devant eux et devant le peuple. Tout comme le peuple, dont il se fait le porte-voix, Y'en a marre attend encore la baisse du coût de la vie, notamment du prix du loyer, une fourniture d'électricité stable, l’arrêt des grèves scolaires et universitaires, l'effectivité de la couverture médicale universelle, ainsi que des solutions pour l'emploi des jeunes.
''L'engagement massif des Sénégalais dans l'élection présidentielle pour vous plébisciter est la preuve tangible non pas de leur soutien inconditionnel à votre politique, mais bien l'expression d'un désir d'avenir meilleur et d'une soif de justice et de progrès social'', relève le mouvement dans son propos liminaire, lu par le rappeur Simon.
Attendu sur la question brûlante du retour des coupures d'électricité, le mouvement n'y a pas dérogé : ''Y'en a marre, ce n'est pas que la casse ou les actions vigoureuses. On n'agit ainsi que quand la situation l'exige. Si on reste pendant 20h d'affilées sans électricité et pendant des jours, le gouvernement nous entendra. On descendra dans les rues'', a averti Simon.
Par ailleurs, Y'en a marre en a profité pour promouvoir son Nouveau Type de Sénégalais (NTS). Considérant que le véritable changement ne peut et ne doit se faire qu'avec le peuple, Fadel Barro, Simon Kouka, Malal Talla alias Fou Malade, Cyrille Touré alias Thiat et compagnie envisagent un programme d'introduction de ''clubs citoyens'' dans les établissements scolaires du moyen-secondaire. Ils annoncent aussi la création d'un ''observatoire de la démocratie et de la bonne gouvernance'', ainsi qu'un programme environnemental et un autre de leadership et d'entrepreneuriat pour les jeunes.
...Et bénit la Justice
Les enquêtes et audits engagés par le nouveau pouvoir pour traquer les biens présumés mal acquis agréent ''Y'en a marre''. Le mouvement ''encourage l'action judiciaire engagée pour retrouver et rapatrier l'argent volé'', a dit Simon, lors de la conférence de presse tenue vendredi.
Cependant, ses amis et lui ne veulent pas trop s'étendre sur des ''polémiques politiques et les effets d'annonce dans la traque des biens mal acquis''. Ils répondent ainsi à ceux qui ont critiqué leur silence, observé depuis l'avènement du régime de Macky Sall. Encore que Thiat considère que ''Y'en a marre n'est pas un parti politique obligé de sortir un communiqué tous les week-ends''. De même, il rappelle que chaque membre du mouvement exerce une activité professionnelle. ''Y'en a marre, c'est l'équipe nationale, à chaque fois que la patrie a besoin de nous, on vient. Mais ce sont nos clubs, c'est-à-dire nos professions, qui nous font vivre'', a insisté Thiat, rappeur du groupe Keur Gui.
BIGUÉ BOB