Le débat sur les ''daaras'' et les biens ''mal acquis'' font la Une des quotidiens
Les quotidiens du mardi continuent de relayer un débat né de l’annonce des pouvoirs publics de réglementer les écoles coraniques, un sujet qui côtoie à la Une des journaux les développements de l’affaire des biens présumés mal acquis.
Suite à un incendie qui a provoqué la mort de neuf enfants, dont des élèves d'une école coranique de Dakar, la semaine dernière, le gouvernement a fait part de sa volonté de réglementer davantage ce secteur en appliquant l’interdiction de la mendicité.
Cette annonce a provoqué le courroux de certains acteurs nationaux, principalement des marabouts opposés à cette décision, selon eux, dirigée contre la religion musulmane.
‘’Le débat fait encore rage entre enturbannés’’, constate Walfadjri. ‘’Serigne Lamine Sall met son grain de sel dans le débat autour de la mendicité des talibés. Dans un entretien avec la presse, le fils de Serigne Abass Sall de Louga s’est insurgé contre les marabouts qui veulent défendre la thèse de la mendicité des enfants. +C’est indécent+’’, tranche-t-il’’, rapporte ce quotidien.
‘’A la suite de la Fédération nationale des écoles coraniques du Sénégal, ajoute-t-il, c’est au tour de l’Association des imams de Kolda basés à Dakar d’exiger la lumière et leur part des dix milliards de la Banque islamique de développement. Un financement destiné à la modernisation des daaras’’.
Citant une étude, La Tribune indique que de ‘’faux marabouts gagnent 2 milliards 280 millions par mois’’ sur le dos des talibés. ‘’Le business des enfants de la rue est tellement florissant qu’il ne sera pas facile d’y mettre un terme’’, commente le journal.
N’empêche. ‘’Nous ne pouvons pas être d’accord avec cette forme de mendicité’’, réagit le marabout et homme politique sénégalais Serigne Mansour Sy Djamil, dans les colonnes du quotidien La Tribune. Il demande aux populations ‘’de ne pas entretenir un amalgame en ce qui concerne la question des écoles coraniques’’.
Dégât collatéral de ce débat sur les ‘’daaras’’, à Bounkiling, dans le Sud du pays, une école primaire a été incendiée pour sauver des écoles coraniques, annonce Le Populaire. Il précise que c’est en pleine nuit que des populations du village ont incendié l’école constituée d’abris provisoires.
La presse quotidienne revient par ailleurs sur le volet de l’enquête pour enrichissement illicite visant Karim Wade, le fils de l’ancien président Me Abdoulaye Wade. Les journaux avaient déjà annoncé que M. Wade, un des principaux mis en cause, est ''convoqué par le procureur’’ qui a clos l’enquête le concernant.
‘’C’est un parcours du +combattant+ que Karim Wade est amené à endurer. Avant vendredi, jour de son face-à- face fatidique avec le procureur spécial près la Cour de répression de l’enrichissement illicite, Karim Wade va se concerter avec ses avocats qui vont l’accompagner au bureau d’Alioune Ndao’’, écrit L’Observateur.
‘’Avec ces derniers, il devra, en l’espace d’un mois, regrouper les preuves de son innocence, une fois qu’une mise en demeure lui sera notifiée, s’il ne veut pas élire domicile à la prison de Rebeuss'', à Dakar, ajoute le quotidien du Groupe Futurs Médias.
‘’Rien ne s’arrange pour l’ex-directrice du Fonds de promotion économique (FPE). En prison pour plusieurs chefs d’accusation dont une prise d’intérêts sur un montant de 1,5 milliard, Ndèye Khady Guèye a vu le doyen des juges ordonner la saisie de tous ses biens’’, rapporte Enquête.
De même, ‘’L’étau se resserre autour de Aïda Ndiongue’’, l’ex-sénatrice libérale, renseigne Le Quotidien. ‘’Tout se goupille bien dans l’affaire de la sarabande de milliards dans laquelle Aïda Ndiongue, ex-sénatrice libérale, s’est illustrée. Les enquêtes ouvertes sur le Plan Jaxaay et le marché des produits phytosanitaires ont été jointes par la DIC (Division des investigations criminelles de la police)’’, précise le journal.
APS