Les députés Bby aux chantiers de Thiès
52 députés du groupe parlementaire Benno Bokk Yaakaar étaient en tournée hier dans la région de Thiès pour avoir une meilleure compréhension des difficultés auxquelles sont confrontées la cimenterie Dangote et la société Transrail, en plus d'un saut dans des zones inondables.
Deux mois après le forum de redevabilité parlementaire organisé par les députés de Thiès avec l’appui du Forum civil, les députés du groupe parlementaire Benno Bokk Yaakaar ont fait le déplacement au niveau de la cimenterie Dangote pour s’imprégner davantage du litige foncier qui oppose Aliko Dangote, milliardaire et propriétaire de l'entreprise, aux héritiers de feu Serigne Saliou Mbacké. En effet, un premier décret présidentiel en 2006 a attribué 941 hectares de terres à l'ex-khalife général des mourides.
En 2008, un autre décret vient octroyer 150 hectares à la cimenterie Dangote. Mais en cours de réalisation, après une étude des services des Eaux et forêts, il y a eu un empiétement de 124 hectares de la part de la cimenterie Dangote. L’administration a été alors saisie et cette dernière a pris un arrêté suspendant tous les travaux au niveau de la cimenterie jusqu’à ce que la justice se prononce.
La «complexité» de la question a été réaffirmée par Moustapha Diakhaté, président du groupe parlementaire Bby, qui précise toutefois que cela ne les rebute pas dans leur volonté de lui trouver une solution. «Nous avons rencontré la direction, les futurs travailleurs et les populations. Nous connaissons la nature des problèmes. Il nous reste maintenant à prendre langue avec les responsables de Dangote et les familles maraboutiques qui sont concernées par cette affaire», a indiqué Diakhaté. Une manière pour le groupe parlementaire Bby de privilégier la voie de la négociation pour préserver les intérêts des uns et des autres. ‘’Nous ne faisons pas de parti-pris, nous voulons juste que le Sénégal puisse en sortir gagnant, c’est possible et nous y croyons sincèrement.’’
Transrail a été la seconde entreprise visitée par les parlementaires de la majorité présidentielle. Ici, la réhabilitation des infrastructures ferroviaires est la principale doléance. En effet, pour sortir le pays du sous-développement, pensent les cheminots, il est nécessaire de le doter d’infrastructures de transports ultramodernes pour relier le Sénégal au reste du monde. Cela, Omar Cissé, secrétaire général du Syndicat unique des travailleurs du Rail (Sut Rail), l'a fait comprendre à ses hôtes. D'autant plus que le chemin de fer joue un rôle important dans le transport de masse et pour soulager le transport routier des accidents. Embouchant la même trompette, Moustapha Diakhaté estime qu’au-delà du Dakar-Bamako, il faut au Sénégal un chemin de fer qui va de Dakar jusqu’à Bakel en passant par Ourossogui afin de désenclaver l’intérieur du pays.
Après avoir promis de travailler sur les doléances recueillies, Diakhaté et ses collègues envisagent de regrouper travailleurs et directions des sociétés visitées autour d'une table, en attendant la création d'un comité de suivi et d’évaluation chargé de piloter toutes les décisions qui seront retenues.
NDÈYE FATOU NIANG (CORRESPONDANTE)