Publié le 25 Sep 2013 - 02:03
MÉDIAS - PRESSE ET DÉMOCRATIE

 Une formation de qualité gage d'une information responsable

 

 

Dans le cadre d'un colloque démarré hier sur les défis de formation et de l’information des médias en démocratie, des professionnels ont insisté sur l'importance d'une formation de qualité des journalistes.

 

Seule une formation solide et de qualité à dispenser au sein des institutions et écoles de journalisme permettra aux médias de jouer pleinement leur rôle en tant que vecteurs de démocratie et de libertés. Cette conviction a fait le consensus des participants à un colloque international sur le thème : "Des médias en démocratie, les défis de formation et de l’information", ouvert hier à Dakar, pour deux jours. C'est à l'initiative du Centre d’études des sciences et techniques de l’information (Cesti) du Sénégal, en partenariat avec l’Organisation internationale de la Francophonie (Oif) et avec la participation du Réseau Théophraste. Selon les panélistes, seule une presse libre et responsable prônant le professionnalisme, la neutralité et l’objectivité, et œuvrant pour le respect des règles éthiques et déontologiques, sera capable de fournir une production médiatique de qualité, à même de permettre aux citoyens d’appréhender, de manière objective, un monde quotidiennement en mutation profonde.

À ce propos, ministres sénégalais, professionnels de l’information, chercheurs et formateurs ont insisté sur les différentes missions des médias dans un processus démocratique et invité à plus de responsabilités et d’éthique. Ainsi, le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Mary Teuw Niane, qui a présidé l’ouverture de ce colloque international des écoles francophones de journalisme, a indiqué que le rôle que les médias jouent dans une société démocratique exige une protection solide, mais implique aussi des responsabilités. La fonction démocratique des médias peut être sapée par la mauvaise qualité du travail journalistique et le manque d’intégrité des journalistes, a reconnu le ministre de l'Enseignement supérieur avant d'insister sur l’importance de la formation pour pouvoir faire face aux défis. ''Cette double exigence pose avec acuité la problématique de la formation, de l’adaptation des curricula des écoles de journalisme avec les enjeux et défis auxquels doivent faire face nos sociétés contemporaines'', a ajouté M. Niane. Selon son collègue de la Communication et de l’Économie numérique, Cheikh Bamba Dièye, l'objectif de cette rencontre répond aux préoccupations des citoyens qui réclament une adéquation entre la vie démocratique et la vie médiatique. ''Les journalistes jouent un rôle éminemment important dans une société démocratique dont ils ne sont pas simplement un maillon, mais plutôt un levier de toute première importance'', a avancé le ministre de la Communication.

 

''Brouillage''

Pour sa part, le directeur du Cesti, Ibrahima Sarr, a rappelé que les missions de la presse dans une société démocratique sont celles d’une médiation fondamentale entre les différents acteurs en favorisant l’échange entre les élites et les citoyens, la publicisation des problèmes de la société dans le cadre d’une circulation et d’une confrontation des opinions. Soulignant que le colloque sur les liens entre médias et démocratie intervient dans un contexte marqué par de grands bouleversements, Ibrahima Sarr a avisé que le travail du journaliste, dans une société libre, est de participer à la consolidation de la démocratie. Dénonçant un ''brouillage'' des frontières entre les faits et les fictions, M. Sarr a affirmé qu'''il y a une mise sous tutelle des médias par les marchands. La matière sur laquelle travaillent les journalistes, notamment l’information, est devenue une notion fourre-tout’’. Le directeur du Cesti a souligné que ‘’si pendant longtemps, l’information désignait les nouvelles, les actualités ou les récits des médias de masse, cette notion renvoie aujourd’hui aussi bien aux médias qu’aux industries de la connaissance et du divertissement, d’où le brouillage de la frontière entre les faits et les fictions''.

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