Ablaye Cissoko, griot, revisite l'histoire
''Je suis griot, mais je ne fréquente pas les cérémonies familiales et je vis de ma musique.'' Par cette remarque, le koriste Kimintang Mahamadou Cissoko, plus connu sous le nom d’Ablaye Cissoko, tient à marquer sa singularité. Il vient de mettre sur le marché son huitième album «Mes racines». Il y côtoie des artistes réputés comme Doudou Seck Yaye Kati, Babou Ngom, Ousmane Ba et autres grands musiciens.
«Mes racines» a été réalisé avec son groupe «Corda Ba». Le natif de Kolda, fils adoptif de la ville de Saint-Louis qui l’a fait connaître par son festival international de jazz, offre à son public et aux mélomanes onze titres inédits. Dans cet album, Ablaye évoque différents sujets comme l’amour, la tragédie de Thiaroye 1944, avec la mort des tirailleurs sénégalais, l’amitié entre les peuples, les violences familiales.
«Très attaché à Saint-Louis», Ablaye ne cesse de rendre hommage à cette ville pour laquelle il se dit «redevable». En effet, c’est dans la vieille ville qu’il a débuté sa carrière, en jouant dans les hôtels et plus tard dans le festival international de jazz. Dans cet album, il explique avoir essayé «de faire apparaître la bonne cohabitation entre les différentes ethnies du Sénégal, en y introduisant pour certaines un instrument de musique les représentant et pour d’autres des chansons».
Plus connu au plan international, il espère plus d’attention de la part de ses compatriotes. Pour cela, l'artiste n’exclut pas d’introduire dans ses productions des sonorités plus mbalax, même si, selon lui, «la musique constitue une distraction».
Pour pérenniser son instrument de musique, Ablaye Cissokho va ouvrir très prochainement un espace pour inculquer son savoir aux jeunes. Ablaye Cissokho a été fait ambassadeur de la ville, par le Syndicat d’initiative et de tourisme, afin de promouvoir ce secteur, à l'occasion de ses différents voyages à l'étranger.
FARA SYLLA