Des terrains de foot aux podiums de défilé
On trouve souvent des joueurs de foot à la une de magazines people ou de mode. Mais, c’est juste de manière circonstancielle. Ce qui n’est pas le cas du Sénégalais Ousmane Kâne qui est un ex-footballeur devenu mannequin et se réclame Baay Fall.
Ousmane Kâne, alias Baye Fall, rêvait d’une belle carrière de footballeur. ‘’J’avais tourné le dos à tout, pour le foot’’. Il débute sa carrière au Jaraaf de Dakar, en minimes. Ensuite, il joue avec les cadets, puis intègre l’équipe des espoirs. Son intégration chez les seniors ayant tardé à son goût, il rejoint le Port de Dakar. Il joue en première division avec les ‘’portuaires’’. Puis rejoint la Jeanne de Dakar.
Rêvant d'aller monnayer son talent en Europe, Ousmane Kâne fera des essais, dans 4 différends clubs européens : Hambourg en Allemagne, Atalia en Turquie, en Russie et en Ukraine. Il ne sera jamais retenu. ‘’Ceux qui me connaissent bien savent que je pouvais gagner ma vie en tant que footballeur, mais Dieu en a décidé autrement. Aujourd’hui, je ne suis même plus les matchs de foot, parce que j’en veux à ce sport à qui j’ai tout donné, sans rien recevoir en retour’’, dit-il.
Ousmane a donc troqué crampons, chaussettes et maillots pour les podiums. Il se présente comme un mannequin et top modèle de l’agence You et La. Sa carrure d’ancien footballeur aidant, il tisse sa toile dans ce milieu. Il a participé à divers défilés, pour différents créateurs dont Baaye Sooley, Oumou Sy, le Urban boy ou encore Alphady. Des shooting, il en fait beaucoup également. ‘’Il n’y a pas longtemps, j'étais au Maroc où j'ai fait des shooting’’, informe-t-il.
Mais ce qui intrigue chez ce mannequin, c’est le côté religieux qu’il incarne. Il a presque toujours un chapelet de ‘’baay fall’’ qui pèse 3 kg, selon ses dires. ‘’J’ai fait acte d’allégeance auprès des petits-fils de Cheikh Ibra Faal’’, soutient-il, pour dire qu’il est un vrai baay Faal. ''On peut être baay Fall et mannequin. Je ne voulais vraiment pas faire du mannequinat. Mais, c’est le mannequinat qui m’a choisi. Cela me faisait mal au début, parce qu’on me demandait comment un baay faal pouvait devenir mannequin. Naturellement, je m’habille en tiaya (pantalon bouffant). C’est naturel. J’ai une part dans la mode. J’ai des choses à présenter’’, justifie-t-il.
Le mannequinat selon lui ''est un métier pour gagner sa vie''. Le milieu, affirme-t-il, ne peut changer personne. Ceux qui me connaissent savent que cela ne peut me changer’’. Néanmoins, il sait que la vie sur les planches est éphémère. Il prépare sa retraite et se voit comme designer. ‘’Je veux être un designer. J’envisage aussi d’être agent de joueurs’’, avance-t-il.
BIGUE BOB