Marine Le Pen votera blanc
"Je n'accorderai ni confiance ni mandat à ces deux candidats (Nicolas Sarkozy et François Hollande)... Dimanche, je voterai blanc", a-t-elle déclaré devant ses troupes place de l'Opéra, à l'issue du traditionnel défilé parisien du 1er mai en honneur à Jeanne d'Arc. "C'est à l'aune du mépris" de la droite comme de la gauche, "que j'ai fait mon choix. Chacun d'entre vous, chacun d'entre nous fera le sien (...) C'est de notre avenir commun dont nous parlons, vous êtes des citoyens libres et vous voterez selon votre conscience, librement!", a lancé l'ex-candidate du FN alors que des militants criaient "kif kif" à propos des deux finalistes. "Certains espèrent dans un semblant de patriotisme de droite, certains croient encore dans un certain semblant d'égalité et de fraternité de gauche. Je crois moi qu'il ne reste plus que l'illusion d'une certaine droite et l'illusion d'une certaine gauche. A titre personnel, je me détournerai de ces mirages", a insisté la dirigeante frontiste. "J'aime trop mon pays, je vous aime trop pour vous engager sur une voie dont je sais pertinemment qu'elle représente un faux espoir, une nouvelle déception. Ces deux-là sont les représentants d'élites politiques qui défendent leurs intérêts propres", a-t-elle encore dit.
"Rien ne sera plus comme avant"
Saluant dans un discours d'une heure "l'extraordinaire réussite" que représente son score de 17,9% au premier tour, Marine Le Pen a jugé que "le peuple a fait exploser le bipartisme siamois patiemment construit". "Près de 20% des Français ont brisé cette prison de la fausse alternance... Rien ne sera plus comme avant", a-t-elle lancé. "Il n'y a plus de droite ni gauche. Ces deux faces du même système sont en train de se disqualifier, l'UMP aujourd'hui, le PS dans quelques mois (...) Nous sommes le rassemblement national, nous sommes le parti de la réconciliation de tous les Français", a poursuivi Marine Le Pen. Elle a ironisé sur le choix offert aux Français, résumé par ces questions "qui de François Hollande ou de Nicolas Sarkozy appliquera le plus servilement la politique de rigueur?", "qui des deux se soumettra le mieux aux instructions de la troïka FMI-BCE-Commission européenne?". "Il n'y a plus d'élection présidentielle, elle s'est terminée ce 22 avril, (...) nous assistons maintenant à un concours de recrutement, à un entretien d'embauche pour engager un directeur des opérations de la BCE sous tutelle du FMI". "Le 6 mai", a-t-elle ajouté, "ce ne sera pas un président qui sera élu, c'est un simple employé de la BCE, un sous-gouverneur des finances de Bruxelles, chargé d'appliquer les décisions de la Commission, et sans discuter encore, avec, permettez moi, compte rendu régulier à l'Allemagne de Mme Merkel".