Publié le 21 Dec 2014 - 21:15
SATISFACTION DES CONSOMMATEURS ET TRANSPORTEURS

Une baisse à la hauteur des attentes

 

94 F CFA sur le prix du super, 102 F sur celui du gasoil et 400 F pour le gaz butane. Ces chiffres sont ceux qui, jusqu’à hier, ont été retenus à propos de la baisse des produits pétroliers. S’ils se confirment, ils trouveront l’entière satisfaction des consommateurs et transporteurs.

 

Les prix du carburant connaitront une baisse au Sénégal. Il n’est pas besoin d’être un voyant pour le savoir. Cette mesure sera rendue publique aujourd’hui. Les parties concernées sont invitées ce matin à la Chambre de commerce de Dakar par la Commission nationale de la consommation pour discuter sur les prix retenus. Sauf changement de dernière minute, le super devrait connaitre une baisse de 94 F Cfa ; 102 F CFA sur le gasoil et 400 F pour le gaz butane.

La baisse a donc bien eu lieu. Et ce, malgré le conditionnel introduit par le ministre de l’Energie et celui du Budget. D’ailleurs, certains voient dans leur sortie plus une volonté d’éviter un gros enthousiasme chez les consommateurs, afin de ne pas créer un sentiment de déception après la publication des nouveaux tarifs. La réduction étant annoncée ‘’trop tôt’’ par le président de la République qui est dans une posture politique, il fallait donc que les ministres introduisent un peu le doute dans la population aux fins de limiter ses attentes. C’est du moins l’interprétation d’un interlocuteur.

La question qui se pose maintenant est de savoir si cette baisse est proportionnelle ou alors reflète bien celle du baril. Un pétrolier indépendant estimait que le Sénégal n’étant pas un pays pétrolier, il a besoin de ressources pour faire face aux charges. Par conséquent, il compte beaucoup sur les taxes. Il aimerait toutefois voir une baisse significative de ce produit transversal touchant  tous les secteurs économiques. Surtout que cette baisse dope les ventes des distributeurs.

Sa solution consiste donc à ‘’trouver le juste milieu’’ entre les caisses de l’Etat et le porte-monnaie du citoyen. Du côté de ceux qui avaient porté la revendication, la satisfaction serait totale, si les chiffres provisoires sont confirmés à l’issue de la rencontre de ce matin. Dans un premier entretien téléphonique, Momar Ndao déclarait qu’il savait que l’Etat est prêt à faire des efforts, sans toutefois avoir une idée de ce que sera la baisse. Il n’empêche, il avait sa requête : ‘’Il faut au minimum une baisse de 30%’’, plaidait-il.

 Momar Ndao part d’un principe très simple. La baisse du prix du baril ne peut pas être répercutée à 100% sur les prix à la pompe du fait d’un certains nombre de facteurs. Mais il y a au moins un pourcentage à couvrir dans cette baisse. Et il donne l’exemple de la France où, quand le baril a connu une chute de 32%, la baisse sur les prix a été de 26%. Soit un différentiel de 6 (six) points. Ce qui ne l’empêche pas d’attendre une baisse assez conséquente à la fois sur le carburant et la bonbonne de gaz afin de relancer l’économie, soulager les PME/PMI et permettre aux ménages de souffler un peu.

Joint à nouveau hier par téléphone, il n’a pu cacher sa satisfaction. ‘’C’est ce que nous avions proposé. Ce que nous souhaitons, c’est qu’au-delà du carburant, qu’il y ait une baisse sur les tarifs du transport. Comme ça, ça va affecter le maximum de Sénégalais’’, se réjouit-t-il. D’après le consumériste, les calculs faits avec le ministère du Transport montraient qu’il n’était pas possible d’impacter les prix du transport, s’il n’y a pas une baisse de 25F au moins. Mais une réduction de 92 et 102 F CFA permet au gouvernement d’atteindre largement ses objectifs finaux. Après le transport, Momar Ndao vise d’autres denrées sur lesquelles peut impacter le prix du carburant. C’est le cas du pain et des produits transportés.

‘’Je réclame une baisse de 100…’’

Un autre ‘’défenseur’’ rendu heureux par cette décision s’appelle Gora Khouma. ‘’Je réclame une baisse de 100F sur les prix, si j’ai plus, je suis satisfait. Ce que je ne pouvais pas comprendre, c’est que Macky décide de diminuer les coûts du loyer alors que les maisons ne lui appartiennent pas et qu’il refuse de baisser les prix du carburant qui est un produit qui appartient à l’Etat’’.

Cependant, les facteurs qui font qu’il est presque impossible de refléter la baisse à 100% sur les prix sont, entre autres, la monnaie et la marge. En effet, le baril de pétrole s’échangeant en dollars, la conversion en euros entraine des variations. De même que la conversion de l’euro en F CFA. Mais cette marge d’erreur reste très faible.

Il y a aussi la marge des acteurs du secteur. Ameth Guissé de Maac Pétrolium est d’avis que la marge des gérants de station, dont la revalorisation a longtemps été réclamée, sera révisée à la hausse. L’accord est déjà trouvé avec l’Etat. Or, dans la conjoncture actuelle, cette hausse se répercutera sur le vide laissé par l’effondrement des prix du baril. Ce qui veut dire que c’est forcément la marge du consommateur final qui sera grignotée. L’augmentation de celle des distributeurs est aussi à l’étude et attend un moment favorable.

Que vaut le baril aujourd'hui?

Les cours des deux barils de référence, le Brent à Londres et le WTI à New York, ont enfoncé à la baisse le seuil symbolique des 60 dollars. Ce mercredi matin, dans les échanges asiatiques, le WTI perdait encore 1,16 dollar par rapport à la veille, à 54,77 dollars. Au même moment, le Brent cédait 82 cents, à 59,19 dollars.

Le pétrole n'avait plus navigué à ces niveaux depuis 2009. Cette année-là, le WTI valait environ 35 dollars le baril et le Brent s'échangeait à 45 dollars. En 2014, la chute des prix du pétrole a été vertigineuse et surtout rapide: depuis mi-juin, elle atteint presque 50%. Les prix s'enfoncent pour des raisons structurelles. En plein ralentissement économique mondial- encore illustré mardi par des mauvaises statistiques chinoises- le marché fait face à un surplus de pétrole, alimenté par le boom de la production d'huiles non-conventionnelles d'Amérique du Nord.

L'Agence internationale de l'énergie (AIE) a revu la consommation mondiale d'or noir en 2015 à la baisse, à 93,3 millions de barils par jour (mbj), contre 93,6 mbj anticipés précédemment. Malgré cette surabondance, l'OPEP, qui contrôle 30% de la production mondiale, a choisi de ne pas intervenir sur les prix du pétrole en conservant son objectif de production inchangé à 30 mbj. Depuis sa réunion fin novembre, le cartel campe sur sa position de laisser les prix du marché se rééquilibrer d'eux-mêmes. (Source  Le Figaro) 

B. WILLANE

 

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