L’alternative du partenariat public-privé
Un forum international de trois jours, sur le financement des projets de type Partenariat public-privé, est prévu à Dakar à partir du 5 mai prochain. Une rencontre a été organisée hier, pour discuter plus particulièrement du PSE.
Dans le gap de financement de 3 948 milliards du Programme Sénégal Émergent (PSE), 1111 milliards sont attendus du secteur privé d’après Ibrahima Fall, directeur des financements et des partenariats public-privé (PPP). Un forum sur le financement des projets de ce type a soumis son projet d’agenda pour le Forum international sur le financement des PPP les 5, 6, et 7 mai prochain à Dakar. ‘‘ Ce sera un espace de facilitation et de mise en relation pour les contrats. Nous nous attendons à ce que le secteur privé témoigne d’une manifestation d’intérêt pour le Pse’’, a déclaré le ministre de la promotion des investissements, des partenariats et du développement des télés-services de l’Etat, Khoudia Mbaye.
Une plate-forme pour présenter les portefeuilles de projets structurants sous forme de PPP en vue de leur appropriation par les institutions de financement, investisseurs et développeurs privés. Offres de produits financiers ; de services de transactions, d’intermédiation et de consultance ; facilitation de partenariat stratégique ; solutions techniques innovantes seront les principaux axes sur lesquels le ministère de la Promotion des investissements compte s’appesantir pour attirer le secteur privé. Pour le directeur des financements et des PPP, cette ruée des PPP est à une triple échelle : continentale, communautaire et nationale qui se traduit par un portefeuille de projets structurants. D’ailleurs le thème du forum de mai ‘‘Le PPP colonne porteuse du PSE’’, renseigne sur l’urgence de sortir des sentiers battus du financement classique. Pour le directeur des Investissements, Abdoulaye Ly, ‘‘le Sénégal a besoin d’ancrer les partenariats public-privé comme instruments de développement dans sa politique d’attirer les investissements étrangers’’.
Garanties au secteur privé national
Une percée des financements innovants qui pose un certain nombre de problèmes. La place du secteur privé national et les éventuels risques-pays (instabilité sociale, lenteurs administratives etc.) ont été abordés par le directeur des investissements. Abdoulaye Ly trouve que les agences telles que le FONSIS, la BNDE, la Caisse des dépôts et consignation sont autant de garanties des autorités qui vont permettre au secteur privé national de se fortifier face à la concurrence extérieure.
Sans compter les 20% du capital social que les contractants étrangers doivent céder à un privé national, le bonus pour la sous-traitance avec une entreprise locale, et les 15% du mobilier que les partenaires étrangers doivent acquérir sur le marché local. Autant de mesures qui témoignent d’un ‘‘volontarisme de l’Etat du Sénégal’’, selon lui. ‘‘Les risques sont nombreux mais nous allons capitaliser sur la réussite et l’échec des autres’’, poursuit-il. Prenant exemple sur le Maroc, la Tunisie et le Rwanda, il a toutefois regretté ‘‘la non-syndication’’ du secteur privé sénégalais, qui part en ordre dispersé, et réduit ses chances de décrocher des partenariats stratégiques.
Quant au ministre Khoudia Mbaye, elle a assuré que ‘‘ les conclusions de travaux qui dorment dans les tiroirs sont un paradigme du passé. La mise en œuvre du PSE sera consensuelle ou ne le sera pas’’, a-t-elle déclaré.
La Guinée-Bissau, le Niger, la Mauritanie, la Gambie ainsi que les traditionnels partenaires techniques et financiers (PTF) du Sénégal vont prendre part à ce forum où sont attendues 300 personnes. Un événement que les organisateurs comptent organiser de manière bisannuelle.
Ousmane Laye Diop