Les raisons d’une suspension
confirmé hier l’arrêt des travaux de la centrale à charbon de Sendou. La raison : un désaccord entre les investisseurs privés.
La centrale de Sendou traverse des difficultés, le site Lignedirecte.sn qui avait filé l’information a vu juste parce que le projet va connaître quelques retards, a informé hier le représentant résident du Fonds Monétaire international à Dakar. D’après Loko Boileau qui a rencontré hier la presse pour des échanges sur le nouveau Ispe (Instrument de soutien à la politique économique), ces retards que va connaître cette centrale qui avait été prévue pour une capacité de 125 MW, sont dus à un désaccord entre les investisseurs privés.
Face à cette situation, le gouvernement ne doit pas baisser les bras, ajoute Boileau Loko. C’est pourquoi il apprécie le plan B du gouvernement qui consiste à se rabattre sur d’autres projets. Par exemple, à Tobène où il était prévu une capacité de 70 MW, le gouvernement va essayer d’avoir au moins 100 MW. ‘’Comme c’est des projets déjà financés, ça sera plus facile d’arriver à une capacité de production pour combler le retard que Sendou est en train de prendre’’, explique M. Loko.
En outre, le gouvernement doit accroître l’offre d’électricité parce que la demande croit très vite, conseille l’expert du Fmi. Toutefois, pour arriver à une électricité à quantité suffisante, il faudrait, dit-il, ‘’investir dans le secteur pour augmenter la production’’. ‘’Le gouvernement a un plan d’investissement. Nous les encourageons à accélérer ce plan d’investissement pour pouvoir accroître la production. De l’autre côté, il faut utiliser différentes sources d’énergie pour, à terme, arriver à baisser le prix des tarifs au bénéfice de la population’’, ajoute-t-il.
L’énergie est, selon Loko Boileau, une question critique pour l’économie. Même si le Fonds n’est pas totalement contre la subvention allouée au secteur, il est surtout pour une subvention bien ciblée qui va profiter à une catégorie cible. Et à l’en croire, avec une bonne production d’électricité, les milliards alloués chaque année à la Senelec pourraient être redistribués dans d’autres secteurs, notamment les routes, l’éduction, la santé… ‘’Si on veut lutter contre la pauvreté et avoir la croissance dans ce pays, il faut accélérer la mise en œuvre du programme d’investissement dans le secteur de l’énergie pour arriver à une production suffisante, mais aussi diversifier pour baisser les coûts et à terme baisser les prix’’, réitère M. Loko Boileau.
ALIOU NGAMBY NDIAYE