''Je ne soutiens ni Wade ni Macky, mais Baldé, oui''
En préparation de la soirée de son dixième anniversaire, Mame Goor Ngom dit Diazaka dévoile les grandes lignes de la soirée du 1er juin. Le lutteur de Guédiawaye tombeur de Yékini y est attendu. Mame Goor est revenu sur son soutien à Wade. Lequel n’a jamais eu lieu, à l’en croire.
Quelle est l’actualité de Mame Goor ?
Je suis en train de préparer mon dixième anniversaire. Je compte le fêter ce 1er juin à Sorano. Je l’avais organisé l’année dernière au Just 4U, mais l'endroit ne pouvant contenir que 600 personnes, il y avait plus de monde dehors que dans la salle. Alors, j’ai décidé de l’organiser cette année à Sorano afin que tous mes fans puissent y participer.
Sorano est grand et difficile à remplir. N’avez-vous pas fait ce choix juste par mimétisme car tous vos collègues artistes y organisent leurs soirées anniversaires ?
Non, je n’ai pas fait ce choix pour suivre une mode. Dieu a fait que je ne suis pas un artiste qui joue par défaut. Je bouge et me produis toutes les semaines. Partout où je joue, c'est salle comble ; je joue presque à guichet fermé, alors que ces soirées ne sont pas des événements comme mon anniversaire. Avant, j’organisais mes soirées d’anniversaire dans des clubs moyens. C’est à partir de l’année dernière que j'ai changé de lieu. J’avais invité beaucoup d’artistes dont Youssou Ndour et Coumba Gawlo Seck, mais j’ai eu des problèmes d’espace au Just4U l’année dernière. J’ai eu mal quand j’ai su qu’il y avait des fans qui n’ont pas pu assister au spectacle. Donc, le choix de Sorano s’explique par le fait que le lieu peut accueillir plus de monde. Et Sorano fera le plein le 1er juin.
Qu'offrez-vous de nouveau à ce dixième anniversaire ?
Je suis en train de faire de nouveaux titres que je jouerai exclusivement le soir du 1er juin. L’anniversaire sera filmé et vendu en Dvd et audio. Youssou Ndour était l’année dernière mon invité d’honneur, je l’ai à nouveau choisi cette année. Il y a une autre grosse pointure qui va participer à cette soirée, il s’agit du lutteur Balla Gaye 2. C'est un ami et il m’a promis d'y assister. Il a toujours souhaiter venir à mes soirées, mais étant un sportif de haut niveau, il ne peut pas aller tout le temps en boîtes de nuit. Coumba Gawlo Seck, Viviane Chidid, Salam Diallo, Pape Diouf sont aussi attendus. De toute façon, j’ai invité tous les artistes, il y aura tout le monde. Les gens ne seront pas déçus.
Vous êtes un artiste rufisquois. Pourquoi n'y avez-vous pas organisé ce dixième anniversaire, histoire de rendre hommage à la ville qui a guidé vos premiers pas dans la musique ?
Ça c’est vrai. Cependant, Dakar est la capitale, tout se passe ici. Il faut dire qu’un artiste doit être reconnu par la capitale avant d’être plébiscité dans d’autres zones. Je suis né à Rufisque, j’y ai grandi. L’année dernière, j’étais le meilleur artiste rufisquois et on l’a fêté. Pour ce dixième anniversaire, des autorités rufisquoises font partie de mes parrains à l’instar du maire Badara Mamaya Sène. C’est comme si l’on se demandait pourquoi Macky Sall reste à Dakar, pourquoi il ne s’installe pas à Fatick. Tout se passe à Dakar, et Rufisque n’a même pas une grande salle pouvant contenir tout le monde attendu.
N'auriez-vous pas plutôt des craintes ? il se dit que les Rufisquois ne vous supportent pas ?
Ce n’est pas vrai, c’est de l’intox. Beaucoup de gens le disent, mais je peux vous assurer que ce n’est pas vrai. Je représente cette ville partout dans le monde. Et quand on prononce le nom de Mame Goor, on ajoute l’homme de Rufisque. Au contraire, les Rufisquois m’aiment. Je reconnais une chose, je ne peux pas plaire à tous les Rufisquois. Quand on voit le jour dans une ville et que Dieu me donne un certain statut, ça peut plaire à certains et déranger d’autres.
Votre nom est souvent mêlé à des histoires louches...
(Il coupe) C’est juste des bruits. Et c’est Dieu qui fait de son sujet ce qu’il veut. Je ne suis pas une personne à problèmes ou qui s’immisce dans des choses pas claires.
Lors de la présidentielle 2012, on vous a vu soutenir Abdoulaye Wade. Aujourd’hui, il n’est plus au pouvoir. Le soutenez-vous toujours ?
Voilà, cette question est pertinente. Un jour, à mon réveil, j’ai lu dans la presse que je soutenais Abdoulaye Wade. Non, je ne soutenais ni Abdoulaye Wade ni Macky Sall d’ailleurs. Je suis pour le peuple. Je suis le premier à avoir dénoncé la vie chère dans un de mes titres. Ce n’est pas logique qu’on me prête un retournement de veste. Il y a des journalistes qui ne vérifient pas leurs informations. Abdoulaye Wade ne m’a pas reçu et encore une fois je ne le soutenais pas. Je parle dans un médium, je le sais. Tout le monde le lira, donc je n’ose pas raconter des contrevérités. Dieu a fait que j’ai des amis dans son entourage. A l’approche de l'élection, on a vu un pool d’artistes soutenir Wade. Ils ont même fait un single en son honneur. Moi, je n’ai qu’un titre qui parle de l'élection et il est impartial. Alors actuellement, en prenant référence sur Youssou Ndour, l’on se dit qu’un artiste peut devenir quelqu’un dans ce pays. Peu de gens croyaient qu’un jour Youssou Ndour pourrait être un ministre de la République. Aujourd’hui, je soutiens quelqu’un de manière officielle, il s’agit d’Abdoulaye Baldé. On est ami et il a de l’estime pour moi, il est de mon devoir de le soutenir.
Mais on vous a aperçu à un meeting d’Abdoulaye Wade à la place de l’Obélisque...
La manifestation où l’on m’a aperçu, je ne l’appellerais pas meeting. J’étais à la place de l’Obélisque et tout le monde m’a vu. J’étais tranquillement resté chez moi quand la secrétaire du ministre des Affaires étrangères de l’époque, Madické Niang, m’a appelé au téléphone pour me dire que celui-ci avait besoin de me parler. Je suis allé répondre au rendez-vous le lendemain. Madické Niang m’a reçu et m’a dit qu’il organisait une manifestation pour la paix et qu’ils avaient besoin que j’y joue. Ils m’ont payé et j’y suis allé. C’est cela qui a dû induire certains en erreur.
Avez-vous été payé ?
Oui, moi je n’ai que mon travail. C'est ça qui me nourrit. Je ne vais aller nulle part tendre la main. Je suis chanteur et je vis de cela. Donc, je réponds à tout appel vu qu’on me paie. Je ne regarde pas s’il y a des personnes que cela dérange ou pas. Car ce ne sont pas les personnes que cela dérange qui vont régler mes problèmes. Sur scène, je n’ai pas donné de consigne de vote.
Quel était votre cachet pour cette prestation à la place de l'Obélisque ?
Ils m’ont payé 600 000 F Cfa.
Mais vaut-il la peine de ternir une réputation ?
Je le répète, j’y étais pour le travail. Le reste m’importe peu même s’ils ont utilisé mon image. Je n’y ai pas perdu mes fans. Et l’artiste ne vit pas de la vente de ses Cd mais plutôt des spectacles.
BIGUÉ BOB