Publié le 19 Nov 2015 - 00:34
SYRIE

Moscou se replace au centre du jeu

 

Depuis les attentats de Paris, le président russe Vladimir Poutine voit sa ligne politique confortée. Son idée d’une coalition internationale se concrétise peu à peu.

 

Vladimir Poutine constate avec satisfaction que l’idée d’une grande coalition internationale antiterroriste avance. Cela fait plusieurs mois que la diplomatie russe en parle. Le président russe avait lui-même développé cet argument depuis la tribune de l’ONU en septembre dernier. Il a réitéré cet appel à l’issue du G20 à Antalya en Turquie hier. Le chef de l’Etat russe estime que les attentats de Paris ont confirmé qu’il avait eu raison. En quelque sorte, les événements valident sa ligne diplomatique.

Vladimir Poutine tente de faire valoir que le sort de Bachar el-Assad n’est pas aujourd’hui la priorité face à des pays intransigeants. Jusqu’à présent, Paris était sur une ligne dure, répétant que le président syrien ne pouvait pas faire partie de la solution et que son départ devait être un préalable. Mais Vladimir Poutine a noté des inflexions dans l’approche de son homologue français, en écoutant son discours de Versailles hier. Fini le discours du « ni Bachar, ni Etat islamique » ; « notre ennemi, c’est Daech », a affirmé François devant le Parlement.

Intensification des frappes

Les deux dirigeants doivent se rencontrer la semaine prochaine pour, comme l’a dit François Hollande, évoquer la façon « d’unir leurs forces » contre le groupe Etat islamique. En attendant, Paris comme Moscou intensifient leurs bombardements en Syrie, chacun de leur côté. Des sources françaises et américaines confirment que l’aviation russe vise Raqqa, le bastion des islamistes l’organisation terroriste.

Pour Philippe Migault, chercheur à l'Institut de relations internationales et stratégiques (IRIS), cette alliance est devenue inévitable après l’attentat contre l’Airbus russe dans le Sinaï et ceux qui ont frappé Paris. « La Russie est devenue incontournable dans ce dossier parce que, qu’on le veuille ou non, nous sommes dans le même camp contre le terrorisme, affirme-t-il. Et toute construction de coalition en Syrie et en Irak contre le groupe Etat islamique passe nécessairement par une collaboration entre Français et Russes. En tout cas, d’un point de vue militaire, c’est ce qui fait sens. »

Une coalition avec Téhéran ?

Une grande coalition à laquelle l’Iran pourrait se joindre. Téhéran a appelé à un front uni pour anéantir l’organisation Etat islamique en Irak et en Syrie. Lors de son échange téléphonique avec François Hollande, le président Hassan Rohani a déclaré que la priorité était d'anéantir le groupe terroriste et a affirmé que l'Iran était prêt à coopérer au niveau international dans la lutte contre le terrorisme.

De son côté, l'armée iranienne a également organisé des manœuvres militaires pour préparer toute attaque des jihadistes à ses frontières, rapporte notre correspondant à Téhéran, Siavosh Ghazi. Le chef de l'armée de terre a prévenu que l'Iran interviendra si les jihadistes s'approchent à moins de 40 kilomètres de ses frontières aussi bien en Irak qu'en Afghanistan. Selon le général Pourdastan, des jihadistes se sont installées récemment dans le nord de l'Afghanistan et cherchaient à s'approcher de la frontière iranienne.

Principal soutien du régime du président syrien Bachar el-Assad, l'Iran fournit un soutien financier et militaire à Damas et a fortement augmenté le nombre de ses conseillers militaires sur le terrain. L'Iran soutient aussi le gouvernement irakien en envoyant sur place des conseillers militaires.

(rfi.fr)

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