Israël vote une loi restrictive
Les immigrés illégaux en Israël, majoritairement africains, pourront être condamnés à trois ans de prison aux termes d'une nouvelle loi qui est entrée en vigueur ce dimanche, a annoncé le ministère israélien de l'Intérieur. Cette mesure vise à enrayer l'afflux d'immigrés clandestins dans l'Etat hébreu via l'Egypte. «La loi entre en vigueur aujourd'hui», a dit la porte-parole du ministère de l'Intérieur, Sabine Haddad. Ce texte controversé, adopté au Parlement en janvier dernier, est dénoncé par les milieux libéraux et les associations de défense des droits de l'homme.
Quelque 60.000 migrants illégaux sont arrivés ces trois dernières années en Israâl, venant principalement du Soudan et d'Erythrée. Depuis décembre, ils sont environ 2.000 par mois à entrer illégalement dans l'Etat hébreu. Le mois dernier, des habitants d'un quartier pauvre de Tel Aviv s'en sont pris à des immigrés africains. Le ministre de l'Intérieur, Eli Yishai, avait alors souligné que, selon les chiffres de la police, l'immigration clandestine constituait un terreau fertile pour la criminalité. L'afflux de clandestins africains inquiète certains Israéliens, tandis que d'autres, qui rappellent le sort subi par les Juifs d'Europe pendant la Seconde Guerre mondiale, jugent que l'Etat hébreu se doit d'accueillir les étrangers.
Le maire de Tel Aviv, Ron Huldai, estime à 15% le taux d'immigrés illégaux dans sa ville, un pourcentage qui ne cesserait de croître. Pour Eli Yishai, il faut à tout prix contrôler l'arrivée de migrants africains en Israâl, faute de quoi la population juive de l'Etat hébreu risque d'être submergée.