Le défi de la formalisation
La formalisation constitue un défi que les Petites et moyennes entreprises (PME) sénégalaises doivent relever. Selon le ministre du Commerce, Alioune Sarr qui s’exprimait hier lors de la rencontre du club Afrique développement, sur 350 000 PME, 10 000 déposent régulièrement leur bilan financier.
Sur 350 000 Petites et moyennes entreprises (PME) immatriculées au Sénégal, seules 10 000 déposent régulièrement leur bilan financier. Cette révélation faite hier par le ministre du Commerce, du Secteur informel, de la Consommation, de la Promotion des produits locaux et des Pme montre à suffisance que l’économie sénégalaise reste dominée par l’informel.
Il y a, dès lors, un travail à faire à ce niveau pour aller vers la formalisation de ces PME-PMI sénégalaises afin de leur permettre d’atteindre le marché étranger. Alioune Sarr, qui s’exprimait hier à Dakar, lors de la rencontre de la section sénégalaise du Club Afrique développement sur le thème : ‘’Plan Sénégal émergent : quelles opportunités pour les Pme’’, indique qu’il y a du chemin à faire pour arriver à cette formalisation, si l’on sait que plus de 300 000 PME ne sont pas formalisées.
En outre, l’autre indicateur sur lequel le Sénégal doit travailler pour développer les PME, qui représentent plus de 90% du tissu économique, est la labellisation. Cette labellisation, souligne le ministre, est un indicateur non négligeable qui permet aux entreprises d’avoir accès au financement.
Par ailleurs, ces opportunités de financement, la Petite et moyenne entreprise sénégalaise peut l’avoir à travers le Plan Sénégal émergent (PSE) qui constitue un ensemble de projets, informe le Directeur général adjoint du Bureau d’opération et de suivi du PSE (BOS). Ces projets phares du PSE, au nombre de 27, requièrent près de 12 000 milliards de F Cfa pour son financement. Cependant, seul le 1/3 de ce montant constitue de l’investissement public. Tout le reste sera apporté par le privé. Ces opportunités, les PME privées peuvent les saisir à travers les marchés publics lancés par l’Etat du Sénégal, la sous-traitance avec de grandes entreprises qui gagnent des marchés publics où même, à travers des projets qui cadrent avec la vision du PSE. Elles peuvent les présenter à l’Etat pour bénéficier d’un accompagnement, explique Babacar Gningue.
La contrainte du foncier
Toutefois, le président du Conseil national du patronat (CNP), qui a participé à cette matinée d’échanges, souligne que les 27 projets phares sont plus pour les grandes entreprises et non pour les PME. Baïdy Agne note qu’il y a beaucoup de défis à relever pour permettre à la PME sénégalaise de tirer profit des opportunités qu’offre le Plan Sénégal émergent. Parmi ces dernières, le représentant du patronat à cette rencontre liste l’accès au foncier qui reste toujours contraignant. La problématique demeure. D’après Baïdy Agne, le foncier ne se limite pas seulement à Diamniadio.
Une position que ne partage pas le ministre du Commerce Alioune Sarr. D’après ce dernier, sur l’accès au foncier industriel et d’entreprise, le parc industriel n’est pas une hypothèse mais plutôt une réalité. En plus du foncier, M. Agne indique que l’Etat doit faciliter l’accès à la commande publique et aux contrats de partenariats public-privé pour la PME. Pour ce faire, le président du CNP invite l’Etat à ‘’privilégier, dans les appels d’offres, les entreprises à capitaux nationaux’’.
ALIOU NGAMBY NDIAYE