Publié le 29 Jan 2017 - 21:24
CRÉATION D’UNE CHAMBRE NATIONALE

L’agriculture et le commerce finalement séparés

 

C’est désormais chose faite. Les chambres de commerce, d’industrie et de services sont séparées de celles en charge de l’agriculture. Le projet de loi portant création de la chambre nationale de commerce, d’industrie et de services (CCI-SN) a été voté hier à l’Assemblée nationale.

 

Exit les chambres de commerce, d’industrie et d’agriculture. Elles sont désormais remplacées par une chambre nationale de commerce, d’industrie et de services du Sénégal (CCI-SN) et des chambres régionales de commerce, d’industrie et de services (CCIR). Après de vives polémiques sur ce projet de réforme qui devait aboutir à la séparation entre les chambres d’agriculture et les chambres d’industrie, de commerce et de services, le gouvernement a fini par trouver une entente avec les différents acteurs.

C’est ainsi que le projet de loi portant création de la chambre nationale de commerce, d’industrie et de services du Sénégal et des chambres régionales de commerce, d’industrie et de services a été voté hier à l’Assemblée nationale. Cette nouvelle entité va, selon le ministre du Commerce, Alioune Sarr qui a défendu ce projet devant les députés, ‘’assurer la représentation et la promotion des intérêts des opérateurs économiques du Sénégal, dans les secteurs du commerce, de l’industrie et des services’’. Cependant, le député Mamadou Lamine Diallo se demande quelle est la valeur ajoutée du nouveau système que propose Alioune Sarr.

Devant les députés, pendant les travaux en commission, le ministre avait informé que les objectifs de cette réforme soient, entre autres, ‘’la mutualisation des ressources budgétaires et humaines dédiées à l’accomplissement des missions consulaires’’, ‘’le renforcement du dispositif consulaire dans le cadre du dialogue public-privé’’. N’empêche que les députés invitent le ministre Alioune Sarr à éviter de reproduire les erreurs du passé, surtout les ‘’éternelles contestations’’ au lendemain de chaque élection consulaire. Sur ce point, le maire de Notto-Diobass a assuré qu’il y aura une ’’amélioration et l’adaptation du processus électoral consulaire, au regard des nombreux contentieux administratifs, judiciaire, et du nouveau schéma institutionnel consulaire’’. En effet, malgré les assurances données par le ministre, les commissaires ont peur d’un ‘’émiettement des missions des chambres avec la création projetée des chambres d’agriculture’’.

‘’Processus participatif et inclusif’’

Mais Alioune Sarr indique qu’il n’y a aucun risque d’émiettement car, d’après lui, ‘’les activités transversales seront pilotées conjointement’’ entre la chambre nationale de commerce et la chambre d’agriculture. Mieux, souligne le ministre, la création d’une chambre nationale d’agriculture va permettre de prendre en charge les sous-secteurs de l’agriculture, de la pêche, de l’élevage, de la foresterie. ‘’Cette importante réforme permettra d’assurer l’implication des professionnels des secteurs économiques concernés dans les décisions de l’institution consulaire. Le projet de texte a été élaboré suivant un processus participatif et inclusif’’, dira toujours M. Sarr pour mieux convaincre les parlementaires à voter ce projet de loi.

Sur un autre registre, les députés ont profité du passage de Alioune Sarr à l’hémicycle pour relancer le débat sur la lancinante question de la ‘’marginalisation du secteur privé national’’ qui peine à décrocher des parts de marchés. Pour eux, ‘’l’essentiel de l’économie repose sur les entreprises étrangères’’. ‘’Il faudrait développer le patriotisme économique pour permettre à ce secteur privé national de s’impliquer davantage’’, exhortent les parlementaires. Le ministre leur a rétorqué que le gouvernement a déjà mis en place un ‘’programme de régulation au profit des entreprises nationales’’. Cela, dit-il, permettra à ces dernières d’avoir ‘’accès aux sources de financement et aux marchés’’.

En outre, les parlementaires ont aussi invité le gouvernement à trouver une solution au problème d’accès des PME aux financements. Pour eux, malgré la mise sur pied du Fongip et du Fonsis, les jeunes porteurs de projets ont toujours du mal à trouver un financement. La réponse du ministre est qu’une amélioration sera apportée, grâce aux efforts conjugués des ministères du Commerce et de l’Économie, des Finances et du Plan.

ALIOU NGAMBY NDIAYE

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