Publié le 2 Mar 2017 - 22:02
JEAN CHRISTOPHE GOUACHE, PRÉSIDENT ISF

‘’Les semenciers africains ne doivent pas laisser certaines ONG parler à leur place’’

 

L’Association africaine de commerce des semences (AFSTA) a tenu hier son congrès annuel 2017 à Dakar. Une occasion saisie par le président de l’International Seed federation pour inviter les semenciers africains à ne pas laisser certaines Ong être leur interprète auprès des pouvoirs publics.

 

Le président de l’International seed federation (ISF) est formel : les agriculteurs et semenciers africains ne doivent pas laisser certaines organisations non gouvernementales (ONG), souvent non africaines, parler à leur place auprès de leurs gouvernements. Selon Jean Christophe Gouache, ces ONG ne défendent pas les intérêts des agriculteurs ou semenciers du continent. Tout ce qui les intéresse, dit-il, est ‘’d’empêcher la mise en place d’un cadre réglementaire’’ sur les semences qui aide à protéger les paysans. L’urgence, selon l’ancien directeur de Limagrain semences potagères qui s’exprimait hier à Dakar, lors de l’ouverture du congrès international des producteurs de semences, est que les producteurs africains puissent se faire entendre.

‘’Le reste du monde doit entendre de votre part que vous avez besoin de toutes les technologies pour répondre aux multiples défis qui sont devant vous. Vous devez rappeler que la mutagenèse permise par CRISPCASQ, par exemple, doit être possible sans que celle-ci ne soit classée comme des OGM’’, invite M. Gouache. D’ailleurs, cette question des organismes génétiquement modifiés (OGM) a fait l’objet d’un débat, avant-hier, lors de la séance académique solennelle de l’Académie nationale des sciences et techniques du Sénégal (ANSTS). Le chef de l’État, Macky Sall, se dit même favorable à l’utilisation des OGM sur la base de précautions et d’une régulation dynamique.

En outre, pour augmenter la production agricole en Afrique, Jean Christophe Gouache invite les gouvernements à ‘’améliorer les plantes’’. Car, selon un rapport que vient de publier la Banque mondiale et intitulé ‘’permettre d’entreprendre en agriculture’’, sur le chapitre semence, seuls 5 pays africains sont dans le 1/3 des pays qui ont une bonne qualité des semences sur une liste de 63 pays. Par contre, la majeure partie des pays africains qui sont dans l’étude (23) sont en bas du classement. M. Gaouche ajoute que les pays d’Afrique subsaharienne qui sont dans ce classement ont obtenu les plus petits scores.

 ‘’Nous entendons tous certaines ONG dire que les règles de semences sont une invention des semenciers. Qui développent des réglementations qui ne serviraient qu’à leurs propres intérêts. Quelle est la réalité ?’’ se demande Jean Christophe Gaouche. Avant de démentir les ‘’idées reçues’’ véhiculées par ces ONG. D’après lui, ‘’les réglementations semences sont d’abord des instruments qui permettent de garantir la qualité et la loyauté des produits’’. ‘’Elles sont là d’abord pour protéger les agriculteurs utilisateurs et leur apporter une performance plus élevée dans leurs champs’’, ajoute-t-il.

ALIOU NGAMBY NDIAYE

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