Publié le 19 Jun 2012 - 12:32
RWANDA

Plus de «Gacaca»

 

Le Rwanda avait trouvé un moyen inédit de juger les crimes liés au génocide de 1994 : des tribunaux collaboratifs, dits «gacaca», basés sur un système de justice traditionnel qui n'était utilisé jusqu'alors que pour régler des petits différends dans la communauté. Ce lundi 18 juin, les autorités y ont officiellement mis fin.

 

Les gacaca ont été mises en place en 2001 mais c'est seulement en mars 2005 que les premiers procès ont démarré dans 106 juridictions pilotes, avant de s'étendre à l'ensemble du pays. Les procès avaient lieu à l'extérieur, le mot gacaca signifiant « sur l'herbe » en langage kinyarwanda.

 

Les juges étaient des anciens du village réputés intègres et le public pouvait intervenir. Au moment où ces tribunaux populaires ont été réactivés, quelque 130 000 suspects croupissaient depuis plusieurs années en prison. Les autorités avaient alors estimé qu'il aurait fallu plus de 100 ans à la justice rwandaise pour qu'ils soient tous jugés.

 

Près de deux millions de suspects jugés

Aujourd'hui, le ministre rwandais de la Justice affirme que ces tribunaux traditionnels ont jugé près de deux millions de suspects dont la grande majorité a été reconnue coupable. Et il précise : « Il y a eu des peines d'emprisonnement allant de 5 à 10 ans, des peines de perpétuité totalisant 5 à 8% des verdicts et des acquittements pour 20 à 30% ».

 

Pourtant, les organisations de défense des droits de l'homme avaient ces gacaca dans le collimateur, les accusant de ne pas respecter les normes internationalement reconnues. Les gacaca étaient compétentes pour juger tous les auteurs présumés du génocide, à l'exception des planificateurs aux niveaux national et préfectoral, lesquels relevaient de la compétence des tribunaux classiques.

 

Bénévoles, les juges n'étaient pas des magistrats professionnels mais des personnes réputées intègres, élues au sein de la communauté. Les suspects, eux, n'avaient pas d'avocats. Cependant, pour nombre de Rwandais, ce système a non seulement permis d'obtenir la justice, mais aussi favorisé la réconciliation.

 

 

Section: 
PHÉNOMÈNE DE RETOUR AU POUVOIR D’ANCIENS DIRIGEANTS : Ces éternels ‘’phénix’’ à la reconquête du pouvoir  
Afrique du Sud : 4 500 mineurs illégaux coincés sous terre et assiégés par la police
Génocide des Tutsis : La justice administrative « incompétente » pour juger l’Etat français
Critiques au Mali
États-Unis : Les contours de la future politique étrangère de Donald Trump se dessinent
SOMMET ARABO-ISLAMIQUE DE RIYAD : Des actions concrètes contre l'agression israélienne  
ÉLECTION AMÉRICAINE - DONALD TRUMP ET L'AFRIQUE : Un ‘’Reset’’ face aux nouveaux défis géopolitiques
Ghana : Le Parlement suspendu pour une durée indéterminée à cause d'un différend juridique
Turquie  : L’attaque armée d’un bâtiment de l’industrie de la défense fait cinq morts et vingt-deux blessés près d’Ankara
Mali : Pas de liberté provisoire pour l'économiste Etienne Fakaba Sissoko
ELECTIONS AU TCHAD : Succès Masra hésite encore à participer aux élections législatives
DIPLOMATIE SENEGALAISE : Les errements de la tutelle
Cameroun : Face aux rumeurs, le gouvernement communique sur l'état de santé du président Paul Biya
EXIGENCE DE LA CARTE DE SÉCURITÉ SOCIALE : Le calvaire des Sénégalais vivant au Maroc
FRAPPES ISRAÉLIENNES À BÉZIERS : Des Libano-Sénégalais parmi les victimes
DEUX ATTAQUES REVENDIQUÉES PAR LE JNIM SECOUENT BAMAKO : Un nouveau chapitre de violence jihadiste au Mali
EXTRÉMISME VIOLENT : Confidences et analyses sur les facteurs de radicalisation des jeunes au Bénin
ISRAËL: Découverte à Gaza des corps de six captifs du 7 octobre, la centrale syndicale décrète une «grève générale»
Burkina Faso : Une partie des paramilitaires russes de la Brigade Bear quittent le pays
Drame en RDC