L'Allemagne passe le piège grec
Le scénario était écrit, et à ce moment-là du film, les choses ne tournent pas en leur faveur. Quand après une demi-heure d'assauts répétés et parfois maladroits sur le but grec, les Allemands n'avaient toujours pas ouvert le score, rares sont ceux qui n'ont pas pensé au hold-up parfait. Largement dominateurs face à des Grecs frileux et fiers de l'être, les joueurs de Joachim Löw sont finalement venus à bout de la muraille hellénique et ce, malgré les innovations tactiques surprenantes du sélectionneur de la Mannschaft.
Pas de Gomez, pas de Podolski et beaucoup de sceptiques. Pour cette rencontre compliquée, l'homme au célèbre pull en cashemere a choisi de faire confiance à l'expérimenté Miroslav Klose et aux jeunes loups Marco Reus et Andre Schürrle pour dynamiter la défense grecque. Un pari qui s'avère plutôt payant puisque face au dispositif ultra-regroupé de Fernando Santos, les coéquipiers de Mesut Özil se procurent les premières occasions de la rencontre. La quasi-totalité, en fait.
Avec 80% de possession de balle, les Allemands sont aussi dominateurs que vendangeurs. Que ce soit Özil, bien décalé par Reus dans la surface, ou Schürrle, signalé en légère position de hors-jeu, toute les tentatives sont bonnes, mais approximatives. Les minutes passent, Giorgios Samaras court toujours comme un poulet à qui on a ôté la tête, et Philipp Lahm décide de briller. Tel un Arjen Robben avec un peu de QI en plus, le latéral teuton déborde, crochète, revient sur son bon pied, et cherche la lucarne opposée. Bingo. On joue la 38ème minute, et les Grecs prennent un sacré coup de bambou sur la tête. Pas rassasiés, les coéquipiers de Bastian Schweinsteiger, Schürrle en tête, continuent leur siège du but de l'excellent Sifakis, sans pour autant parvenir à faire le break avant la pause.
Les Allemands se font peur, puis déroulent
Le fameux "but juste avant la pause", celui qui est censé faire mal. Pas aux Grecs. Inébranlables moralement, les coéquipiers de Papadopoulos montrent un meilleur visage en début de seconde période. Plus agressifs, moins en retard au pressing et surtout beaucoup plus efficaces en contre, les Grecs posent quelques problèmes aux Allemands. Sur une perte de balle anodine, Schweinsteiger, pressé par la défense grecque, offre une opportunité de contre à des adversaires plus affuté. Cette tentative ne donne rien, mais la suivante fait mouche. Bien trouvé par Salpingidis, Samaras profite de la naïveté de Boateng pour égaliser et convertir un contre d'école.
Perturbés, vexés et un brin sonnés, les Allemands mettent quelques minutes à retrouver leurs esprits. Fautif sur le but, Jerome Boateng envoie un bon centre à destination de Khedira. Inspiré, le joueur du Real Madrid envoie une saccoche de volée que Sifakis ne peut que regarder. Sept minutes plus tard, l'éternel Klose, toujours aussi aérien, frappe de la tête et marque le but du break. Tout va trop vite désormais, pour des Grecs résignés, et suite à un arrêt de Sifakis sur une frappe de Klose, le bon Reus y va de sa mine dans le but vide. 4-1, l'addition est salée, mais logique. Mario Gomez et Götze foulent la pelouse quelques minutes. Peut-être touché par la prestation grecque, l'arbitre siffle un pénalty pour une main involontaire de Boateng dans la surface. Salpingidis transforme. 4-2, l'Allemagne rejoint les demi-finales et esquive le piège grec après s'être fait peur. Un peu plus de sérénité défensive ne fera pas de mal contre l'Italie ou l'Angleterre.
Sofoot