Publié le 6 Sep 2018 - 21:35
SERIGNE MOUSTAPHA MBACKE GAINDE FATMA, CANDIDAT EN 2019

« Au Sénégal, la démocratie est maquillée et le pays souffre »

 

En marge de la 43e édition du magal des deux rakka de Saint-Louis, Serigne Moustapha Mbacké Gainde Fatma s’est prononcé sur l’actualité politique au Sénégal marquée par le parrainage. Il a aussi abordé son livre : « L’odyssée maritime : le Djihadiste » dans lequel il retrace l’œuvre de Cheikh Ahmadou Bamba.

 

Serigne Moustapha Mbacké Gainde Fatma a été le premier à déclarer sa candidature à la Présidentielle de 2019, à New York, lors d’une investiture. Hier, à Saint-Louis où il séjourne pour les besoins du magal des 2 rakka, il a fait face à la presse, pour expliquer les raisons de sa candidature à cette Présidentielle.  Parmi celles-ci, il y a, dit-il, l’impuissance des tenants du pouvoir face aux souffrances des populations. Le chef de Nasru évoque donc une obligation morale de s’investir pour sortir le Sénégal du gouffre auquel il est plongé, depuis le 25 mars 2012. La solution, à ses yeux, passe par une rupture catégorique avec le système actuel hérité des colons. « Ce qui nous permettra d’avoir trois branches judiciaires car, à mes yeux, dans ce pays, l’Exécutif contrôle le judiciaire », dit-il. Pour le candidat à la Présidentielle, on n’est pas en démocratie au Sénégal : « c’est une démocratie maquillée », fustige-t-il.

Serigne Moustapha Mbacké Gainde Fatma appelle ainsi à changer la Constitution qui doit refléter la vie des Sénégalais. Et pour ce faire, il pense qu’il faut une large concertation avec les populations, au lieu d’imposer « des référendums écrits en français » et dont ces dernières n’arrivent pas à connaître les tenants et les aboutissants. Le candidat demande au peuple de se réveiller pour prendre en charge son devenir. Car il est d’avis que le parrainage est une loi pour éliminer des candidats potentiels et essayer de frauder. Il ne peut pas comprendre qu’en un si court laps de temps, on puisse vérifier près de 65 000 signatures pour autant de candidatures déclarées. « Cela est impossible », martèle-t-il. Mais, en tout état de cause, M. Mbacké pense que le parrainage n’est pas une mauvaise chose. Mais « le système mis en place, dit-il, n’est pas adopté pour essayer de faciliter ou rationaliser les candidatures. C’est une tentative de faire le forcing par rapport à la Présidentielle de 2019 ». Face à ce hold-up programmé, le chef de Nasru pense qu’il va falloir interpeller l’opinion internationale pour retrouver un climat apaisé dans le pays.

Ensuite, il ne s’est pas privé de clouer au pilori le régime et sa politique. Serigne Moustapha Mbacké Gaindé Fatma est d’avis que le mal dans la société sénégalaise réside dans son mauvais système éducatif qui n’apprend pas aux jeunes la vie et l’œuvre des grands hommes comme Cheikh Ahmadou Bamba, Maodo Malick Sy ou Cheikh Anta Diop, mais plutôt leur inocule celles des Français. « Il faut qu’on arrive à réécrire notre propre histoire, comme l’ont fait les noirs américains », poursuit le candidat à la Présidentielle de 2019 qui se désole de l’échec de la politique agricole du gouvernement. « On est dans un système où on n’atteindra pas notre souveraineté alimentaire », affirme-t-il.

Très pessimiste, il souligne le manque de vision de Macky Sall dans ce secteur agricole, comme en témoigne l’échec du programme d’autosuffisance en riz. Il demande au Chef de l’Etat de méditer sur le cas du Rwanda, meurtri par un génocide, qui est arrivé à se hisser au plus haut niveau, en adoptant son propre système.

Très touché par la situation qui prévaut à Touba, il a dévoilé ses projets dans le secteur de l’approvisionnement en eau potable, l’assainissement et l’éclairage public. Mieux, l’initiateur des Bamba’s Day compte doter le Sénégal, si ses compatriotes le souhaitent, d’une centrale électrique de 500 mégawatts avec l’appui de son partenaire EXIM BANK USA.

FARA SYLLA (SAINT-LOUIS)

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