Baisse des dépenses publiques en janvier dernier
L’exécution budgétaire est marquée, en janvier dernier, par une baisse des dépenses publiques associée à une hausse des ressources mobilisées sur la période.
En janvier 2021, l’exécution budgétaire fait ressortir provisoirement un solde global en déficit de 206,8 milliards contre 271,3 milliards un an auparavant. Une situation qui traduit, d’après le point de conjoncture de mars de la Direction de la prévision et des études économiques (DPEE) une baisse des dépenses publiques associée à une hausse des ressources mobilisées sur la période.
‘’En effet, les dépenses totales et prêts nets sont évalués à 341,5 milliards, se repliant de 51,2 milliards (-13 %) sur un an, tandis que les ressources, estimées à 134,6 milliards, sont en augmentation de 13,4 milliards (+11,0 %). Les ressources sont constituées de recettes budgétaires pour 114,6 milliards et de dons estimés à 20 milliards. La hausse des ressources est attribuable aussi bien aux recettes fiscales qu’aux recettes non-fiscales qui se sont établies respectivement à 104,2 et à 10,4 milliards en janvier 2021’’, renseigne le document consulté hier par ‘’EnQuête’’.
Concernant l’amélioration des recettes fiscales, la DPEE indique qu’elle est due essentiellement à la mobilisation de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) intérieure (hors pétrole), de la taxe sur les activités financières (Taf), des droits d’enregistrement et du Fonds de sécurisation des importations de produits pétroliers (FSIPP) qui se sont améliorés respectivement de 2,7 milliards, 1,2 milliard, 0,5 milliard et 4,5 milliards sur la période.
‘’Par ailleurs, la taxe rapatriée relative au prélèvement de soutien à l’énergie (PSE) et la taxe à l’exportation d’arachides se sont inscrites sur cette dynamisme haussière, avec des augmentations respectives de 0,2 et 2,2 milliards. Par contre, l’impôt sur le revenu (18 milliards) et la taxe spécifique pétrole (0,4 milliard) se sont repliés respectivement de 0,2 et 6 milliards. De même, les droits et taxes mobilisés par la douane, notamment la TVA import (22,3 milliards) et les droits de porte (14,6 milliards) ont suivi cette tendance baissière avec des contractions respectives de 3,8 et 2,2 %’’, renchérit la même source.
Pour leur part, la direction en charge de la prévision économique note que les dépenses ont enregistré une baisse de 51,2 milliards, comparativement à janvier 2020. Un repli imputable à la contraction des dépenses en capital de 57,9 milliards et plus précisément des financements sur ressources intérieures d’une valeur de 80,6 milliards.
Une progression de la masse monétaire de 283,7 milliards
Cependant, notre source précise que cette baisse est atténuée par le relèvement des dépenses courantes. ‘’Ces dernières sont évaluées à 239 milliards en janvier 2021, en hausse de 6,8 milliards, comparativement à la même période un an auparavant. Leur progression reflète l’accroissement du traitement des salaires estimés à 70 milliards, progressant de 0,1 milliard. De même, les autres dépenses courantes, estimées à 137,8 milliards, se sont également accrues de 12,5 milliards en glissement annuel. A l’inverse, les charges d’intérêt sur la dette publique se sont repliées de 5,7 milliards en janvier 2021 pour s’établir à 31,2 milliards ; lequel repli est essentiellement imputable aux intérêts sur la dette extérieure qui ont baissé de 5,9 milliards sur la période’’, souligne la DPEE.
Il ressort également du point de conjoncture mensuel de la DPEE qu’à fin décembre 2020, la situation estimée des institutions de dépôts, comparée à celle de la fin du mois précédent, montre une expansion de la masse monétaire. En contrepartie, une diminution des actifs extérieurs nets et un renforcement de l’encours des créances intérieures sont notés sur la période sous revue.
‘’La masse monétaire a progressé de 283,7 milliards, en variation mensuelle, pour atteindre 6 394,3 milliards, à fin décembre 2020. Cette évolution est perceptible à travers les dépôts transférables qui ont augmenté de 172,8 milliards pour s’établir à 2 992,1 milliards. S’agissant de la circulation fiduciaire (monnaie et pièces hors banques), elle s’est, également, inscrite en hausse de 100,5 milliards, se fixant à 1 526,4 milliards. Quant aux autres dépôts inclus dans la masse monétaire, ils ont augmenté de 10,4 milliards pour s’établir à 1 875,8 milliards, à fin décembre 2020. Sur un an, la liquidité globale de l’économie est en expansion de 702,3 milliards ou 12,3 %, à fin décembre 2020’’, informe le document.
MARIAMA DIEME