Des femmes de l'opposition appellent à une semaine de "grève du sexe"
Les femmes du collectif d'opposition "Sauvons le Togo" ont appelé dimanche "toutes les femmes" du pays à observer une semaine de "grève du sexe" à compter de lundi, pour obliger les hommes à "s'investir davantage" à leurs côtés. "Nous appelons toutes les femmes à priver leur mari de sexe pour une semaine, à compter de lundi. C'est pour nous une manière de contraindre tous les hommes (...) à s'investir davantage dans la lutte menée par le collectif +Sauvons le Togo+ depuis plusieurs semaines", a déclaré à l'AFP Mme Isabelle Améganvi, membre du collectif.
"Sauvons le Togo", qui regroupe neuf organisations de la société civile et sept partis et mouvements d'opposition, a organisé trois manifestations cette semaine pour demander des changements avant les élections législatives prévues en octobre. "Les femmes sont les premières victimes de la situation catastrophique que nous vivons au Togo. Raison pour laquelle nous disons à toutes les femmes: une semaine sans sexe. C'est aussi une arme de lutte", a expliqué Mme Améganvi, la deuxième vice-présidente de l'Alliance nationale pour le changement (ANC, l'un des principaux partis d'opposition de Jean Pierre Fabre). "Nous avons d'autres actions à mener les jours à venir. Jeudi prochain, nous comptons descendre dans les rues de Lomé pour exiger la libération de nos militants arrêtés mardi et mercredi et déférés à la prison de Lomé", a-t-elle précisé.
De nouvelles manifestations organisées par le collectif sont prévues à partir de mardi. "Nous organiserons des marches suivies de sit-in à la place de l'indépendance les mardi, mercredi, jeudi et vendredi prochains. Le rassemblement se fera à Bè-Ch âteau", avait déclaré samedi un rapporteur du collectif.
Samedi, des milliers personnes ont défilé dans les rues de Lomé sans que les forces de l'ordre s'y opposent, alors que les manifestations des mardi et mercredi ont été dispersées à coup de gaz lacrymogènes. "Sauvons le Togo" demande l'abrogation de nouvelles dispositions du code électoral adoptées par l'Assemblée nationale sans consensus dans la classe politique, et réclame également le report à juin 2013 des élections législatives théoriquement prévues en octobre prochain, en raison de retards dans l'organisation du scrutin.
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