Les recommandations des dentistes
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Conserver une bonne santé bucco-dentaire en toute circonstance. C’est ce que conseille le chef du Service d’orthoépie, dento-faciale de l’Ucad. Le professeur Pape Ibrahima Ngom souligne que c’est la porte principale des voies digestives et respiratoires ; que la qualité buccale joue un rôle crucial dans le maintien d’une bonne santé générale.
S’adressant hier à la presse, après la réunion du Comité national de gestion des épidémies (CNGE), il soutient que les maladies à infections bucco-dentaires sont à l’origine d’une importante charge de morbidité. Donc, l’absence d’une prise en charge adéquate peut provoquer une gêne, des douleurs et des lésions défigurantes, voire, dans certaines situations, engager le pronostic vital.
‘’La santé bucco-dentaire contribue au maintien d’une bonne qualité de vie par l’intégrité des fonctions orofacial comme la mastification, la déglutition. Elle contribue aussi à un bon équilibre psycho-social. L’environnement des soins dentaires est potentiellement l’un des plus exposés au risque de contamination croisée’’, explique le Dr Ngom. Car, selon lui, le masque qui est exigé partout va être enlevé, lors des soins dentaires et le chirurgien-dentiste va se positionner à une distance relativement proche pour bien soigner. Il s’y ajoute, dit-il, que la mise en œuvre des soins dentaires génère souvent des aérosols composés de gouttelettes potentiellement contaminantes qui peuvent se déposer à distance même du lieu où se déroulent les soins.
C’est pourquoi, explique le Dr Ngom, au mois de mars 2020, des recommandations particulières avaient été émises par les autorités sanitaires concernant les soins dentaires. Pour l’essentiel, elles suggéraient une limitation de la prise en charge des soins dentaires à des soins d’urgence uniquement. ‘’Ces recommandations avaient été reconsidérées pour plusieurs raisons. D’abord, il va falloir un certain temps, avant que la communauté scientifique ne vienne à bout de cette pandémie. Ensuite, la restriction en offre de soins peut favoriser, à la longue, une aggravation des situations cliniques. Ainsi, de petites lésions qui pouvaient être traitées simplement peuvent s’aggraver et requérir une prise en charge plus complexe’’.
A son avis, les actes de prévention et les traitements chez les enfants en croissance comme l’orthodoxie ne peuvent être suspendus pendant des mois, sans créer des problèmes supplémentaires.
Il a paru, dès lors, raisonnable de considérer que l’offre de soins dentaires devrait reprendre avec des mesures appropriées de la part du patient et des soignants. ‘’Des précautions universelles ont toujours été prises dans les structures de soins dentaires, pour éviter la transmission croisée des agents infectieux. Mais la lutte contre la Sars-Cov 2 requiert des mesures particulières. Le paradigme est de considérer chaque patient comme un potentiel cas contact. Nous exhortons les populations à aller se faire vacciner. C’est un message que nous tenons à délivrer, parce qu’une grande partie de la population doit être immunisée contre ce virus et ses éventuels variants. Les vaccins disponibles à ce jour ne présentent aucune incompatibilité avec les soins dentaires’’, dit-il.
VIVIANE DIATTA