Publié le 2 Sep 2021 - 06:44
MEDECINE TRADITIONNELLE EN AFRIQUE

Le président de l’Inter-Ordre demande l’assainissement de ce milieu

 

Une meilleure organisation de la médecine traditionnelle. C’est tout ce que demandent ses acteurs pour une meilleure collaboration avec la médecine moderne.

 

Le recours à la médecine traditionnelle a toujours été un problème en Afrique. Très fréquentée, elle est parfois source de contraintes, à cause son manque d’organisation. Hier le Président de l’Inter-Ordre, Docteur Amath Niang, a demandé son assainissement. Car, pour lui, la médecine traditionnelle constitue une alternative face aux défis qui se posent dans le domaine de la santé. Il faut, souligne-t-il, nécessairement assainir le milieu pour une meilleure visibilité des intervenants. Il s’agira, à son avis, de savoir qui fait quoi, qui est qui et comment il est organisé.

‘’Beaucoup semblent être revêtus de compétences pour guérir par des remèdes d’ordre traditionnel, ce que je ne saurais renier ou remettre en cause. Mais, ma rigueur scientifique m’oblige à m’interroger sur les procédés ayant conduit à de tels résultats. La médecine traditionnelle est un patrimoine propre aux Africains, lui accorder l’attention requise peut nous procurer une nette amélioration de l’espérance de vie de nos populations’’, soutient Dr Niang. Qui s’est exprimé, hier, lors de la célébration de la journée Africaine de Médecine traditionnelle.

Il est d’avis que personne ne doute de l’attachement des populations à cette médecine et leur orientation vers certains praticiens. Mais, précise Dr Niang, il est de leur responsabilité de surveiller, contrôler cette activité, en définissant les critères d’appartenance à cette médecine, ainsi que la profession d’exercice de cet art. Ce patrimoine riche, poursuit-il, doit être exploité, en introduisant des modules de formation diplômante avec la possibilité d’une spécialisation soutenue par des générations d’universitaires. Qui, propose-t-il, assureront la pérennité de cette branche académique. ‘’La pandémie de la Covid-19 nous a révélé de la nécessité, surtout pour les pays en voie de développement, de trouver des mécanismes qui seraient des alternatives à la dépendance pharmaceutique. La souveraineté pharmaceutique s’impose et devient une réalité pour pouvoir assurer une autonomie dans la prise en charge des besoins des médicaments. Notre environnement est tout à fait approprié pour nous permettre de nous soigner par nous-mêmes et pour nous’’, précise-t-il.

Sur ce, il estime qu’il est pertinent l’idée d’aller vers la création d’un cadre réglementaire du secteur de la médecine traditionnelle. Pour lui, relativement au projet de l’industrie pharmaceutique, l’élément déterminant se trouve être la mise à disponibilité des matières premières. Ce qui constitue, renseigne Dr Niang, la porte des pays qui sont érigés comme leaders dans la fabrication des médicaments. Selon lui, cette volonté de l’Etat à développer une industrie pharmaceutique est une ambition fortement liée à la réorganisation de la médecine traditionnelle. Cela, souligne le Président de l’Inter-Ordre, dans le déploiement, à travers des recherches soutenues qui vont permettre de satisfaire les besoins de production. ‘’Nous inspirant des pays modèles de la sous-région, comme le Mali, le Burkina et la Cote d’Ivoire, on voit aisément l’importance accordée à la médecine traditionnelle. L’inter-ordre reste ouvert et engagé auprès des autorités pour engager ce noble projet de réorganisation du secteur à avoir un cadre législatif et réglementaire’’.

"On doit discuter du projet de loi’’

De ce point de vue, il invite l’ensemble des acteurs à être beaucoup plus inclusifs, pour s’ouvrir aux professionnels de la médecine professionnelle. Cela, afin d’en arriver à un niveau de complémentarité pour pouvoir réaliser deux secteurs d’intervention dans un même système. ‘’Voilà l’ensemble des préoccupations qui devraient nous permettre d’aller vers une organisation de la médecine traditionnelle’’.  Pour Dr Niang, la médecine moderne est l’illustration parfaite d’une structuration des corps de métier où les acteurs ont répondu aux exigences du savoir médical en général. A son avis, une profession semble plus facile à gérer que de rendre plus opérationnel des conditions d’accès la rigueur d’accès et d’apprentissage des différentes professions rattachées au secteur de système de santé du pays. ‘’Concevoir une médecine traditionnelle répond aux exigences de ce genre. La médecine traditionnelle, telle que prescrite dans nos pays, nous plonge dans un sentiment de doute, du fait du manque d’organisation et de l’absence de réglementation. Pour pouvoir coaliser avec la médecine moderne, il est opportun pour les acteurs de cette médecine de se soumettre à un certain nombre d’obligations qui regroupent les avis de l’inter-ordre’’, dit-il.

Abdoulaye Ndir, secrétaire général de la fédération des tradi-praticiens, précise qu'ils veulent bien assainir leur secteur. Mais, s’il n’existe pas de cadre juridique, ils ne pourront pas y arriver. "On doit discuter du projet de loi, avancer sur la question, afin de définir qui est qui. Concernant la prolifération des charlatans, vous y avez une part de responsabilité. Il est certes vrai que c’est l’Assemblée nationale qui vote les lois, mais si vous ne nous rencontrer pas, afin de nous associer dans cette lutte, on ne pourra pas donner assez de garanties à l’institution pour qu’elle vote la loi. Parce qu’à défaut de fondement légal, on ne pourra pas traduire les charlatans. Parce qu’on peut bien les traquer, mais sur quelles bases ? Nous n’en avons pas encore. Il faut que vous nous dotiez d’outils pour pouvoir lutter contre eux", réclame-t-il.

VIVIANE DIATTA

 

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