L’ARTP a acquis des outils de surveillance
En 20 ans d’existence, l'Autorité de régulation des télécommunications et des postes (ARTP) a fait du chemin. Aujourd’hui, une nouvelle ère s’ouvre, avec des perspectives.
Pour célébrer ses 20 ans, l’ARTP organise un séminaire de trois jours sur le thème ‘’Formation et partage avec les journalistes autour des secteurs régulés de l’ARTP’’. La structure veut amener les professionnels de l’information à s’imprégner davantage des missions et projets de l’ARTP, en s’appropriant les thèmes fondamentaux développés dans les communications électroniques et ainsi mieux diffuser et relayer les informations auprès du public.
En effet, c’est de la manière de relayer ces informations que dépend la perception du public.
Par ailleurs, en 20 ans d’existence, l’ARTP a beaucoup œuvré. Mais ce n’est pas aujourd’hui le plus important. Les projets sont très attendus. Ainsi, il y a le projet ‘’sunucarto’’ qui est un outil de cartographie qui permet à tout utilisateur d'identifier l'emplacement d’antennes radioélectriques et d'obtenir des informations. C’est dans ce cadre que l’autorité a décidé de mettre en place la première version d’un site web de cartographie interactive. Par ce biais, le consommateur tient, à sa disposition, la localisation géographique des stations de base (BTS) des opérateurs, par technologie (2G, 3G et 4G).
‘’J’annonce l’encadrement et la surveillance par l’ARTP des niveaux d’exposition aux champs électromagnétiques. Le problème des rayons est un sujet d’actualité, surtout avec l’avènement de la 5G. Tout le monde se pose des questions sur les effets sur la santé des humains et ce qu’il y a lieu de faire pour qu’ils n’aient pas une incidence, puisqu’on parle de cancer et d’un certain nombre de maladies qui peuvent avoir comme origine lesdits rayons. L’ARTP a pris des décisions qui lui permettent de gérer ce problème de rayonnement avec l’acquis d’outils techniques, d’homologation de l’ensemble des équipements susceptibles de faire des rayonnements électromagnétiques, afin de savoir s’ils rayonnent dans des proportions admises et supportables par le corps humain. Ils seront en service cette année au Sénégal pour que cette question ne soit plus un problème pour les citoyens’’, a promis le DG.
Le processus adopté suit la démarche…
Sur cette même lancée, Aboul Ly a rappelé que les communications sans fil, communément appelées radiocommunications, utilisent le spectre radioélectrique. L’émission, la réception et la transmission sont réalisées par des antennes ‘’productrices et collectrices’’ d’ondes électromagnétiques. La propagation et les propriétés de ces ondes dans l’espace libre ont soulevé des questions relatives à leur impact sur la santé des personnes.
Ainsi, l’exposition de la population aux ondes électromagnétiques constitue, depuis plusieurs années, un objet de préoccupation sur la santé publique dans le monde entier, ce qui a conduit l’Autorité de régulation à mettre en place des mesures pour encadrer et surveiller les niveaux d’exposition aux champs électromagnétiques.
C’est dans cette optique que l’Organisation internationale du travail (OIT) et l’Organisation mondiale de la santé (OMS) ont créé un cadre d’études et de directives réglementaires dont les principaux acteurs formellement reconnus sont : la Commission internationale de protection contre les rayonnements non-ionisants (ICNIRP) et le Comité international spécial des perturbations radioélectriques (CISPR).
C’est ainsi que l’ARTP du Sénégal s’est engagée à prendre en charge la problématique de l’évaluation, de la surveillance, du suivi et du respect des niveaux des rayonnements non-ionisants des stations radioélectriques, en phase avec la loi n°2018-28 du 12 décembre 2018 portant Code des communications électroniques, et le décret n°2019-1877 du 11 novembre 2019 relatif aux fréquences radioélectriques. ‘’Pour ce faire, l’ARTP a décidé de renforcer le cadre réglementaire sur la question de l’exposition aux champs électromagnétiques. Dans ce sens, il y a l’élaboration d’un protocole de mesures des niveaux d’exposition et l’adoption d’une décision fixant les valeurs-limites nationales d’exposition.
Ainsi, le protocole d’évaluation des rayonnements non-ionisants mis en place décrit la méthodologie et les mesures nécessaires pour vérifier le respect des niveaux de référence pour les champs électromagnétiques pour des fréquences allant de 100 kHz à 300 GHz, sur les stations radioélectriques dédiées aux applications et technologies de la téléphonie mobile, des réseaux locaux radioélectriques, de la radiodiffusion et des réseaux privés indépendants. Les champs de basses fréquences de 0 Hz à 100 kHz ne sont pas traités par ledit protocole. Toutefois, les principes du protocole peuvent être appliqués à partir de 9 kHz avec une chaîne de mesures appropriée’’ a renseigné M. Ly. Pour qui le processus adopté suit la démarche suivante : l’analyse du site, la définition du périmètre de sécurité, le relevé des niveaux de champs électromagnétiques et du calcul des incertitudes associées, la comparaison des niveaux relevés par rapport aux niveaux de référence, la détermination des limites d’exposition et la rédaction du rapport.
‘’Le protocole prévoit que la mesure soit effectuée après un examen minutieux de l’environnement radioélectrique, qui comprend la plupart du temps des relevés intermédiaires. La mesure couvre la bande de fréquences 100 kHz – 6 GHz et se déroule selon une mesure bande large ‘Cas BL’ obligatoire, qui permet une évaluation globale de l’exposition, et en l’absence de demande spécifique clairement documentée, à l’emplacement le plus exposé. Il peut être suivi en fonction des résultats obtenus d’une évaluation informative des niveaux de champs par service ou d’une mesure en bande étroite ’Cas BE’ qui permet une mesure de l’exposition détaillée en fréquence. Une extrapolation à la puissance maximale des émetteurs peut être effectuée. Elle devient obligatoire au-delà de 6 V/m. Elle consiste à déterminer le niveau par service, lorsque les émetteurs sont tous à puissance maximale’’, explique le DG.
CHEIKH THIAM