Publié le 11 Sep 2021 - 00:03
HAUSSE DES DENREES DE PREMIERE NECESSITE, PROBLEMES DANS LE MONDE RURAL

Les cadres du Pastef militent pour un ‘’patriotisme agricole’’

 

Les responsables du Mouvement national des cadres patriotes (Moncap) ont tenu, hier, une conférence de presse pour dénoncer les manquements du régime de Macky Sall, face à la hausse des denrées de première nécessité. Selon les cadres patriotes, l’absence d’une politique agricole performante et d’une industrie agroalimentaire compétitive prive l’Etat du Sénégal de leviers d’amortissement pouvant permettre d’atténuer la hausse des denrées de première nécessité.

 

Les difficultés du gouvernement de Macky Sall à répondre à la demande sociale et à freiner la hausse des prix de première nécessité, constituent les principaux axes d’attaque de l’opposition qui entend surfer sur la montée de la grogne contre la cherté de la vie.

Hier, à l’occasion d’une conférence de presse, les responsables du Mouvement national des cadres patriotes (Moncap) ont enfoncé le clou, en dénonçant les errements du gouvernement de Macky Sall dans sa politique de contrôle des prix et dans la mise en place de programmes visant à atténuer l’inflation sur les denrées de première nécessité.

Selon les camarades de Bassirou Diomaye Faye, Président de ladite structure, l’absence d’une agriculture productive et un secteur agro-industriel inexistant fragilisent notre économie qui peine à satisfaire la demande intérieure. ‘’Le Sénégal connait une flambée des prix des denrées de première nécessité, depuis le début de l’année 2021. En effet, le sac de riz parfumé est passé de 15 000 à 22 000 F ; le carton de l’huile à dosette est passé de 18 à 23 000 F et le sucre en poudre de 575 à 700 F. Ce renchérissement des produits de première nécessité est dû à des politiques de développement inefficaces qui ne visent pas à booster la production locale et à promouvoir une agriculture et une industrie performantes, gage d’une politique d’offres bon marché pour les Sénégalais.  En outre, les pseudo-mesures comme la baisse des taxes sur les denrées alimentaires demeurent insuffisantes, d’autant plus que l’Etat fait dans le dilatoire, en indiquant avoir réduit les taxes sur le riz d’importation qui n’a jamais fait l’objet de taxes’’, rapporte Rougui Sow, responsable commerce du Moncap.

Embouchant la même trompette, Daouda Ngom, le vice-président du Moncap, indique que l’inexistence d’une politique agricole entrave le développement d’une production locale capable de pousser les prix à la baisse, en faveur des ménages les plus modestes. ‘’Le développement du potentiel agricole dans notre pays peut atténuer la hausse des prix. La vallée du fleuve Sénégal, la vallée de l’Anambé et même des zones dans le bassin arachidier peuvent aider notre pays à couvrir ses besoins en consommation de riz estimés à 1 million de tonnes. En outre, les 1,8 million de tonnes d’arachide peuvent aussi servir à approvisionner entièrement le marché sénégalais en huile de qualité et bon marché. En ce qui concerne le sucre, il faut mettre fin au monopole de la CSS sur la production et l’importation du sucre au Sénégal. Ainsi, si nous jouons sur la production locale, on peut fortement empêcher toute hausse de prix’’, affirme le responsable du Pastef à Fissel.

Programme ‘’Agri Jeunes Tekki Ndawni’’ en panne

Poursuivant son propos, l’enseignant-chercheur à l’Ucad s’empresse de déplorer les retards dans la mise en œuvre du programme ‘’Agri Jeunes Tekki Ndawni’’ qui visait à appuyer l’insertion des jeunes ruraux dans des projets d’entreprises agricoles, sylvo-pastoraux et halieutiques d’un montant de 54 milliards, pour une durée de six ans.

‘’Nous sommes en face d’un projet mal ficelé par l’Etat qui, depuis deux ans, devait impacter 150 000 jeunes. Aujourd’hui, on constate sur le terrain que ce projet financé par le Fonds international de développement agricole (Fida) et la Bad peine à se mettre en œuvre. Les taux d’exécution et de décaissement restent encore loin des objectifs fixés au début du projet. Aucun jeune n’a été établi et aucun n’a démarré une activité entrepreneuriale. En outre, un rapport produit par la Fida et le ministère de l’Agriculture sénégalais pointe du doigt ces manquements. Nous demandons au ministre Moussa Baldé de publier ce rapport, pour éclairer la lanterne des Sénégalais’’, souligne l’universitaire.

Pour sa part, Samba Dang, responsable de la coordination départementale du Pastef à Mbirkilane, a fustigé la gestion de la campagne agricole, à travers la fourniture d’intrants de qualité pour les paysans et la précarité sociale des producteurs ruraux, dans ce contexte de crise économique.

Sur ce, il propose d’imposer aux Industries chimiques du Sénégal (ICS) d’approvisionner en priorité le marché local, avant toute autorisation d’exporter l’engrais en dehors du Sénégal, pour soulager les cultivateurs locaux. ‘’Les travailleurs dans le monde rural sont abandonnés à eux-mêmes, dans cette campagne agricole. Aujourd’hui, l’Etat affirme avoir décaissé 23 milliards pour l’achat d’engrais, alors que sur le terrain, cet engrais est introuvable. En outre, le capital semencier a complétement disparu au Sénégal, du fait de la mauvaise politique arachidière dans ce pays. Nous sommes en présence d’un gouvernement qui manipule les chiffres et s’empresse de communiquer sur des récoltes record, soit 1,8 million de tonnes en 2020, alors que les producteurs peinent à acquérir même de l’engrais et à écouler leurs produits dans de bonnes conditions’’, conclut-il.   

MAMADOU MAKHFOUSE NGOM

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