Tooshare connecte l’écosystème éducatif
L’entreprise d’initiative africaine, Tooshare, a lancé hier, 23 décembre, un projet pour faciliter l’accès à l’éducation pour tous en ligne. Elle propose une alternative digitale aux élèves et étudiants, aux écoles et universités à travers sa plateforme et ses fonctionnalités.
Désormais, il est possible, pour les élèves et étudiants africains, de bénéficier des cours en ligne. L’entreprise et projet Tooshare a lancé, hier au Sénégal, le premier réseau social éducatif en Afrique. Il s’agit d’une plateforme d’e-learning et réseau social dont l’objectif est le partage de connaissances et de mettre en lien apprenants et formateurs.
Sur cette plateforme, des étudiants du Sénégal peuvent échanger, communiquer avec des professeurs présents dans d’autres pays africains. Selon l’administrateur du projet, Abdoulaye Mbengue, l’univers de l’Afrique peine à se développer à travers le digital concernant l’éducation. ‘’Pour permettre aux élèves d’avoir accès aux informations, nous avons créé ce concept. Il propose l’accès à des contenus pédagogiques à celles et ceux qui ne sont pas scolarisés, mais qui souhaitent se former dans n’importe quel domaine’’, explique M. Mbengue.
Ce projet cible la tranche d’âge de 15 à 35 ans. C’est un projet ouvert qui interconnecte l’ensemble du système éducatif. Il réunit l’ensemble des acteurs du système éducatif africain, c’est-à-dire tout l’écosystème éducatif. Cela va de l’élève aux professeurs, de la bibliothèque à la documentation. Monsieur Mbengue informe que les cours seront dispensés à travers la plateforme gratuitement. ‘’Nous voulons que les élèves, étudiants, qui sont dans les zones les plus reculées de l’Afrique, aient accès à l’éducation à travers Tooshare. Cette plateforme va permettre à un professeur qui est par exemple en Afrique du Sud, d’échanger avec un élève qui est à Ziguinchor. Nous voulons offrir cette possibilité d’e-learning aux élèves’’, explique-t-il.
En outre, il souligne que l’objectif de ce projet est de fédérer l’écosystème éducatif. C’est un système, soutient-il, qui permet de partager les cours, les connaissances et autres expériences. ‘’Les principaux fournisseurs de contenus sont d’abord les travailleurs, ensuite les autres. Nous avons plus de 200 fournisseurs. Les sources sont multiples, avec des millions de contenus dans beaucoup de filières (agriculture, mécanique, musique, sciences…)’’, renseigne-t-il.
Cette plateforme dont la base opérationnelle se trouve au Sénégal, sera installée dans neuf pays africains. Il s’agit, entre autres, de la Côte d’Ivoire, du Ghana et du Nigeria. S’agissant, des problèmes de connectivité, il rassure qu’il a été mis en place un système qui permettra à l’élève de télécharger un cours et de le garder. Ce qui permettra de lutter contre le manque de connectivité. D’ailleurs, il annonce qu’une collaboration est en cours avec des équipementiers pour régler le problème de connectivité.
Pour le conseiller en digital Maguette Mbow, le monde a traversé une crise sanitaire qui a causé l’arrêt de plusieurs activités et forcé au télétravail pour certains. Cette technologie, dit-il, va permettre d’atteindre le monde rural pour l’éducation. Elle va apporter la connaissance dans les zones reculées. A son avis, sur 200 entreprises en numérique investies dans le monde, le tiers est américain. Après, vient la Chine, et les entreprises européennes ferment la marche. ’’La question que l’on se pose, c’est de savoir où est l’Afrique dans cet investissement numérique ? On a l’impression que l’Afrique est absente de la scène. Aujourd’hui, Tooshare offre cette possibilité d’apprendre gratuitement en ligne. C’est une entreprise d’initiative africaine. Elle a deux concepts : il s’agit d’un réseau social pour l’éducation en Afrique et une plateforme digitale’’, a t-il fait savoir.
VIVIANE DIATTA