Publié le 11 Feb 2022 - 11:58
TRANSITION AGRO-ECOLOGIQUE

La DyTaes prend son bâton de pèlerin

 

‘’Que le producteur produit agro-écologie, que le consommateur consomme agro-écologie’’. Tel est le plaidoyer que la DyTaes compte disséminer sur l’étendue du territoire, à travers une caravane qui va la mener dans 14 localités du pays.

 

Bien produire, bien manger, c’est là quelques préoccupations majeures de la DyTaes (Dynamique pour une transition agro-écologique), un réseau qui regroupe plusieurs organisations de la société civile, dont Cicodev, Enda Pronat… Venus de tous les secteurs, ces acteurs réfléchissent depuis près de deux ans sur la voie à emprunter pour une production de meilleure qualité au Sénégal. Après ce long processus, l’heure est venue, selon le réseau, de sillonner le pays pour prêcher la bonne parole en matière agricole, à travers une caravane qui va se déployer dans 14 localités.

Directeur exécutif de Cicodev et membre de la plateforme, Amadou Kanouté précise : ‘’Nous allons collecter sur le terrain, dans les 14 localités que nous allons visiter, les voix des paysans, des gens qui habitent les terroirs ; les voix des maires… Si l’agro-écologie prend pied dans les terroirs, alors ce ne sera plus un phénomène de mode. C’est la raison d’être de cette caravane qui va sillonner le Sénégal pour faire de l’agro-écologie une réalité, pour que nous puissions la vivre au quotidien ; que le producteur produise agro-écologie, que le consommateur consomme agro-écologie.’’

La mission est loin d’être gagnée d’avance. Mais M. Kanouté et Cie ne comptent pas lâcher prise. Actuellement, la place de l’agro-écologie est certes peu significative, mais l’espoir est permis, si l’on en croit les militants. ‘’L’agro-écologie, souligne le directeur de Cicodev, est en train de s’ancrer dans le pays. Par définition, l’agro-écologie constituait nos modes de production. La science dite moderne est venue pour remplacer ces pratiques. Mais c’est cette même science qui nous ramène aujourd’hui à la réalité. Nous sommes dans l’ère des changements climatiques. D’ici les 50 prochaines années, la population du monde va augmenter de 50 %, mais la production alimentaire va baisser de 40 %. Tout l’enjeu se trouve là’’.

Il faudra alors non seulement avoir des terres cultivables, mais aussi des terres de qualité. Ce qui est de moins en moins le cas. La solution, selon M. Kanouté, c’est de régénérer les sols, faire cohabiter tous ceux qui ont besoin de la terre pour qu’ils puissent ensemble faire en sorte que l’agro-écologie soit promue. ‘’L’agro-écologie est reconnue comme l’arme la plus fatale contre les changements climatiques, la meilleure pour booster la production. Donc, nous venons pour dire qu’il faut remettre cette agro-écologie à la place qui doit être la sienne. Nous devons faire en sorte que la science ne soit plus une science qui est faite à partir des laboratoires, mais une science qui se fait à partir des terroirs, avec les paysans dont les connaissances pourront servir aux côtés de la science dite moderne, pour répondre aux enjeux imposés par les changements climatiques’’.

A travers cette caravane, les acteurs comptent parler directement aux gens du monde rural, en les sensibilisant, en les informant sur tous les bienfaits de l’agro-écologie. Il s’agira surtout, selon les membres de la DyTaes, de recueillir les points de vue des gens qui sont dans les terroirs sur les difficultés auxquelles ils sont confrontés pour produire et pour consommer.

L’agro-écologie est la solution aux défis alimentaires

Convaincue que l’agro-écologie est la solution aux défis alimentaires, la secrétaire exécutive d’Enda Pronat, Mariam Sow, invite les consommateurs à s’approprier ce combat pour une agriculture plus saine. Elle peste : ‘’On ne peut plus continuer de vivre de la même manière. Il faut que l’on soit plus exigeant en tant que consommateur. L’agro-écologie, c’est la solution.’’ Dans la foulée, Mme Sow a également plaidé pour une préservation des terres de la zone des Niayes. Selon elle, si la tendance d’urbanisation actuelle se poursuit, cette zone risque tout simplement de disparaitre. ‘’Heureusement, pense-t-elle, l’agro-écologie est là pour apporter des solutions aux terres déjà fatiguées’’.

Principales mises en cause dans cette urbanisation galopante qui menace la zone des niayes, les collectivités locales ont toujours tenté de se débiner, invoquant la nécessité pour les gens de trouver des terrains à usage d’habitation. Hôte de la cérémonie de lancement de la caravane, le maire de Bambilor, Ngagne Diop, a précisé : ‘’Il faut savoir que la collectivité locale de Bambilor n’a pas une mainmise sur ces terres. Ce sont des Sénégalaises et des Sénégalais qui détiennent leurs terres et qui y travaillent. Nous ne pouvons que, s’il y a un projet d’utilité publique, appuyer et discuter avec les occupants pour que nous puissions, main dans la main, régler les problèmes. Mais quant à promettre des terres aux producteurs, c’est hors de nos possibilités.’’

Pour en revenir aux progrès de l’agro-écologie, Amadou Kanouté est revenu sur un projet pilote installé à Bambilor et qui a déjà commencé à produire des résultats probants. Une initiative conjointement menée avec la FAO, le ministère de l’Aménagement du territoire, Enda Ecopop, le Forum social sénégalais, en partenariat très étroit avec la commune de Bambilor. ‘’Le Comité d’initiative du projet, par la voix de son président, a dit tout le travail qui a été fait en l’espace de trois ou quatre mois au maximum. Aujourd’hui, nous sommes en mesure de goûter les fruits de ce travail, à travers les navets, les salades, les betteraves déjà disponibles, grâce au travail remarquable abattu par tous ces acteurs.’’

MOR AMAR

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