"Le pouvoir du Parlement sénégalais est limité"
Le Projet USAID Appui à la gestion des finances publiques, en collaboration avec la Direction de la Promotion de la bonne gouvernance du ministère de la Justice, a organisé, hier, un atelier national de formation et d'élaboration d'un plan d'action pour le suivi des activités du Cadre multi-acteurs de suivi budgétaire. Ce, pour renforcer les capacités et la promotion d'initiatives dynamiques des parties prenantes.
Dans le cadre du renforcement de capacités et de promotion d'initiatives dynamiques du Cadre multi-acteurs de suivi budgétaire (CMSB), le Projet USAID Appui à la gestion des finances publiques, en collaboration avec la Direction de la Promotion de la bonne gouvernance du ministère de la Justice, a ouvert, hier, un atelier national de partage, de trois jours, entre les différentes parties prenantes.
Ainsi, lors des discussions, le représentant de l'Assemblée nationale, Abdoulaye Diagne, a reconnu que chaque citoyen sénégalais doit avoir accès à l'information, dans le cadre de la gestion de nos finances publiques.
"Nous, en tant que représentants du peuple à l'Assemblée nationale, au-delà du vote que nous faisons chaque année, c'est-à-dire la session budgétaire, nous devons aussi travailler dans le cadre du contrôle de l'exécution des dépenses publiques, à travers la loi de règlement, mais aussi et surtout dans le cadre du débat d'orientation budgétaire", souligne-t-il.
Avant de reconnaître, dans la foulée, que le pouvoir de l’Assemblée nationale sénégalaise est limité. "Le pouvoir du Parlement du Sénégal est limité. Je pense qu’à travers cet atelier, des recommandations seront données pour que le pouvoir du Parlement soit renforcé, dans le cadre du contrôle budgétaire. Eu qu’au-delà, qu'on puisse former les députés dans le cadre de la gestion des finances publiques, parce que, chaque décennie, il y a une évolution dans la gestion des finances publiques. C'est pourquoi le député mérite d'être formé dans ce sens pour pouvoir jouer pleinement son rôle. Mais sans cela, les députés auront toujours des limites dans le cadre du contrôle budgétaire et ça peut causer des difficultés", reconnaît-il.
Avant la mise en place du Cadre multi-acteurs de suivi budgétaire, la société civile éprouvait des difficultés à avoir accès à l'information budgétaire, soutient le coordinateur du Cadre multi-acteurs de suivi budgétaire et représentant de la société civile, notamment les organisations qui s'intéressent aux questions de suivi budgétaire, à savoir le Réseau citoyen pour la transparence budgétaire.
"Avoir un cadre multi-acteurs est pour nous quelque chose dont on doit se réjouir, parce qu'il ne nous était pas facile du tout, avant sa mise en place, de pouvoir demander au ministère des Finances de venir nous présenter le budget, de demander aux autres départements sectoriels de nous dire combien il y a dans le budget du ministère de la Santé et comment ça a été utilisé", se réjouit-il.
Selon lui, le Cadre multi-acteurs, le ministère de la Justice, la Direction de la Bonne gouvernance ont accepté de mettre en place ce cadre et se sont donné comme mission d'être l'interface entre les communautés, la société civile, les acteurs institutionnels, les corps de contrôle et le secteur privé, pour pouvoir se retrouver tous les six mois et ensemble (nous) regardons, examinons la note d'exécution budgétaire qui est établie par le ministère et l'Assemblée nationale.
"Quand on regarde le cadre institutionnel, aujourd'hui, avec la redynamisation du cadre multi-acteurs et la décentralisation, nous avons un instrument qui nous permet de faire ce suivi budgétaire pour une plus grande transparence, efficacité, efficience dans l'utilisation des ressources en mettant le citoyen au cœur du processus budgétaire", a indiqué le représentant de la société civile.
FATIMA ZAHRA DIALLO (STAGIAIRE)