Swiss Visio renforce l’offre de soins oculaires du département de Mbour
L’offre de soins oculaires au Sénégal n’est pas suffisante, aux yeux des spécialistes du domaine. Une partie non négligeable de la population est confrontée à des problèmes de vision ou à la cécité. Pour participer à l’amélioration de cette offre, l’hôpital international Swiss Visio va être construit au cœur de la station balnéaire de Saly Portudal. La cérémonie de lancement des travaux de construction s’est déroulée ce samedi.
Selon certains experts, le Sénégal compte plus de 165 000 aveugles et près de 600 000 malvoyants. Ce qui constitue un taux de prévalence de la cécité d’environ 1,4 % de la population. Les causes de cette situation sont à trouver dans l’insuffisance de l’offre en soins oculaires en rapport avec l’inadéquation des ressources humaines, l’insuffisance et la mauvaise répartition des infrastructures en faveur des centres urbains, l’existence de comportements favorables à la survenue de la cécité en rapport avec l’ignorance, l’analphabétisme et le fatalisme (résignation, l’acceptation du handicap, la peur, le recours aux tradipraticiens), les tabous et interdits alimentaires (la cécité nutritionnelle) et la pauvreté des populations (accès), sous-développement (insuffisance des investissements).
Fort de ce constat, Swiss Vision a décidé de venir en aide aux populations vulnérables exposées à ces causes. Dans ce cadre, un centre ophtalmologique international sera érigé. Les travaux de construction ont été lancés ce weekend à Saly Portudal. Il s’agit d’un centre ophtalmologique dont l’ambition première est, selon les fondateurs, de contribuer à l’amélioration de la santé visuelle des populations sénégalaises et ouest-africaines. ‘’La mission de l’hôpital international Swiss Visio est de participer à l’amélioration de la santé des populations par la promotion de la santé oculaire et contribuer ainsi à la réduction de la prévalence de la cécité en proposant des soins oculaires complets allant de la prévention des affections oculaires cécitantes évitables, au traitement des affections oculaires curables par des soins de qualité à un coût compatible avec le revenu des populations, en restant raisonnable et à la prise en charge (rééducation réhabilitation) des malvoyants’’, a indiqué le docteur Babacar Ngom.
Selon le médecin coordinateur du projet, ‘’le centre va réaliser une large gamme de prestations en soins oculaires, notamment la fourniture de prestations en soins oculaires de 4e niveau de soins avec des spécialités non réalisées actuellement, la consultation courante en ophtalmologie pour près de 45 000 patients, la chirurgie oculaire pour près de 6 000 patients, les traitements lasers, la chirurgie pédiatrique, les rétines, les greffes, les cataractes, les glaucomes, les explorations fonctionnelles visuelles, le scanner OCT, l’angiographie dynamique, la rétinographie panoramique, l’échographie…’’.
Un investissement de 3 milliards FCFA
Un investissement de trois milliards de francs CFA permettra de construire sur 2 500 m2 dans la forêt de Saly Potudal, qui avait suscité un grand bruit ces derniers avec le Collectif pour la sauvegarde des intérêts de Saly Portudal, ‘’10 salles d’examens complètes pour réaliser 45 000 consultations par an, deux blocs opératoires pouvant réaliser 6 000 chirurgies par an, un bloc réadaptation visuelle et de basse vision, une salle d’exploration fonctionnelle complète équipée, allant du champs visuel 3D au OCT (scanner) en passant par l’angiographie, l’échographie ainsi que la rétinographie, un camion d’ophtalmologie mobile pour les stratégies avancées’’, a informé le Dr Ngom.
Il précise : ‘’L’hôpital disposera des appareils les plus modernes aptes à faire face aux besoins des populations en la matière pour un budget de plus de 3 milliards.’’
Dans la même dynamique, il assure que des ressources humaines de qualité seront disponibles pour assurer la continuité des soins. ‘’Ce qui va créer plus de 40 emplois. La volonté du président a été que ce centre puisse être un trait d’union entre le public et le privé, et qu’il fonctionne en PPP (partenariat privé-public) et que les ressources humaines puissent être mises en commun grâce au ministère de la Santé et de Madame la Ministre Khémesse Ngom et à son coordinateur le Dr Mouctar Badiane. Un plateau technique destiné à recevoir 10 médecins ophtalmologistes et 45 000 consultations par an, 10 assistants en ophtalmologie, deux orthoptistes pour la rééducation fonctionnelle de l’œil, deux optométristes et un personnel d’accueil’’, a soutenu Babacar Ngom.
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Le Collectif pour la sauvegarde des intérêts de Saly Portudal abdique et valide le projet Après une sortie musclée ces derniers temps sur le site qui doit abriter le futur centre ophtalmologique de Saly Portudal pour interdire la construction d’un bâtiment dans la forêt qui se situe à l’entrée de Saly Portudal, les membres de ce regroupement de jeunes semblent avoir mis de l’eau dans leur vin. Catégorique lors de leur dernière déclaration accompagnée de la destruction de travaux qui avaient été entamés sur les lieux, le Collectif pour la sauvegarde et la défense des intérêts de Saly a manifesté son mécontentement en organisant une manifestation contre l'accaparement de leurs terres, particulièrement de cet espace qui constitue le poumon vert de la station, pourvoyeur d’oxygène à la population. Ils s’étaient offusqués que ‘’sur 577 ha aujourd’hui, il ne reste que 9 ha dans la forêt de Saly’’. Dans ce cadre, Seydou Abdoul Diop, membre du collectif, avait dénoncé : ‘’La forêt de Saly a été vandalisée par tous les directeurs de la Sapco qui sont passés par-là. Il y a des personnes ou institutions avec des desseins inavoués qui sont en train de vandaliser nos terres. Il y a un crime environnemental et foncier qui se déroule à Saly. Nous disons non. Nous ne laisserons personne accaparer nos terres, voler nos ressources, les piller et aller dormir paisiblement.’’ Mieux encore, il avait assuré détenir des documents qui démontraient à suffisance les détournements de terres à Saly et que le moment opportun, il mettra l'acte à disposition du public. Mais contre toute attente, le président du même collectif, prenant la parole à l’occasion de la cérémonie de lancement des travaux du centre ophtalmologique Swiss Visio sur le même site, a tenu un discours qui a fini de surprendre plus d’un. En effet, Pape Soulèye Ndoye, laudateur à l’endroit du directeur de la Sapco (Société d’aménagement de la Petite Côte), a estimé que ce centre construit dans la forêt où ils avaient interdit toutes formes de construction, ‘’sera très certainement une aubaine pour (la) commune’’. D’ailleurs, dans son speech, le président des jeunes a exprimé la volonté de leur structure à nouer une relation avec la Sapco qu’ils avaient accusée ouvertement d’avoir accaparé leurs terres. Une nouvelle posture qui a suscité beaucoup d’interrogations dans la démarche de ce collectif et ses relations avec la Sapco qu’il avait accusée d’accaparement des terres de ses ancêtres au mois de janvier dernier, pour revenir deux mois après solliciter un partenariat dans un discours favorable au projet de la société responsable de l’aménagement des terres de la station balnéaire. Qu’est-ce qui s’est passé entre-temps ? Certaines indiscrétions parleraient de plusieurs millions et des emplois directs et indirects. Une affaire à suivre. |
IDRISSA AMINATA NIANG (Mbour)
