La libération des “détenus politiques” exigée
Les Forces vives du Sénégal ont tenu une conférence de presse, ce jeudi, pour inviter le président de la République à accéder aux autres points de sa plateforme revendicative.
Détenus politiques, élection présidentielle inclusive, la plateforme de lutte des Forces vives du Sénégal (F24) rappelle que des points doivent être satisfaits pour aller définitivement vers l'accalmie. En conférence de presse ce jeudi, la F24 s'est particulièrement penchée sur les dossiers Aliou Sané et Pape Abdoulaye Touré. "Pour le cas de notre camarade Aliou Sané, le procureur a cassé le verdict de façon illégale et cela malgré les charges infirmées par les pièces à conviction. Nous nous indignons face à ce énième abus de pouvoir et de violation des droits d'un citoyen. Et nous rappelons qu'en dehors d'Aliou Sané, treize autres jeunes se trouvent dans la même situation", a déclaré Abdou Khafor Kandji, membre de la coordination du mouvement Y en a marre.
"Ce sont, poursuit-il, malheureusement, là des procédures-bâillons pour freiner les activistes ou tout autre porteur de voix qui luttent pour un État de droit ou pour les libertés les plus élémentaires. En outre, nous sommes dans une sorte de vendetta contre F24 qui avait farouchement combattu contre cette troisième candidature illégale du président Macky Sall".
La F24 réclame ainsi avec insistance la relaxe des autres "prisonniers politiques", comme Pape Abdoulaye Touré qui aurait été torturé. "Nous exigeons la libération sans condition aucune de Pape Abdoulaye Touré. Ce dernier a subi toutes sortes de sévices qui lui valent des traumatismes, d'où ses va-et-vient entre sa cellule et l'hôpital psychiatrique. Rien que pour des raisons sanitaires, il devrait recouvrer sa liberté. Par PAT nous attendons également la mise en liberté de tous les détenus politiques parmi lesquels, Cheikh Omar Diagne, Nitdoff, Abdou Karim Gueye, Bassirou Diomaye Faye, etc.", soutient Yolande Camara, membre de Frapp/France dégage.
4 manifestations refusées sur 5
Le coordonnateur de la plateforme, Mamadou Mbodj, a axé son intervention sur les interdictions intempestives de leurs demandes de manifestation. "En tant que plateforme républicaine dans une démarche de paix, nous avons toujours demandé au préalable une permission à l'autorité pour la tenue de nos manifestations pacifiques. Mais sur les cinq lettres d'information, les quatre ont été refusées. Cette interdiction systématique doit s'estomper, autrement le mode résistance sera activé et cela mènera le pays vers la terreur et le retour de la tension".
Face à l'entêtement de l'autorité, la F24 veut miser sur une internationalisation de la chose. "À partir de cette semaine, une campagne internationale sur l'état dégradé de la liberté et de la démocratie au Sénégal sera lancée. Nous sommes en face d'un régime répressif qui cherche à se maintenir au pouvoir par tous les moyens. Même si la renonciation à une troisième candidature du président Macky Sall est salutaire, d'autres actes forts doivent suivre pour décrisper définitivement la situation actuelle. Parmi les points qui demeurent encore dans notre plateforme revendicative, nous avons la libération de tous les détenus politiques et l'organisation d'une élection présidentielle libre, transparente et inclusive", a martelé M. Mbodj.
Mamadou Diop