Thierno Alassane Sall en candidat de la rupture

C’est en 2017 que l’ingénieur en télécommunication, Thierno Alassane Sall, a quitté le gouvernement de Macky Sall, alors qu’il était ministre de l'Énergie et du Développement des énergies renouvelables. Dans la foulée, il avait démissionné de l’APR pour fonder son propre parti. Aujourd’hui qu’il est sur les starting-blocks de l’élection présidentielle qui se profile à l’horizon, il revient sur les sacrifices consentis, pour démontrer sa loyauté envers sa patrie.
Thierno Alassane Sall est désormais l’un des candidats déclarés à l’élection présidentielle du 25 février prochain. Il a fait, hier, sa déclaration de candidature. L’ingénieur en télécommunication a mis en exergue ses énormes sacrifices au nom du peuple. Il estime que cela est suffisant pour faire office de garantie de sa loyauté.
‘’Il y a seize ans, en 2007, j'ai été contraint à l'exil aux Comores par le régime d’alors, pour m'être opposé au démantèlement de l'Asecna. C'était mon devoir envers le Sénégal et l'Afrique. En tant que directeur général de l'ARTP, en 2012, j'ai fait diviser mon salaire par plus de trois, pour matérialiser un engagement de campagne d’une gestion sobre et vertueuse. En 2017, ma démission du poste de ministre de l'Énergie a été motivée par le refus de signer des contrats d'hydrocarbures préjudiciables aux intérêts du Sénégal. Ces faits, parmi d’autres, attestent de ma loyauté envers mon pays’’, assure Thierno Alassane Sall.
En effet, ajoute-t-il, ‘’jamais je n’ai failli à mon devoir de servir mes concitoyens, en luttant contre la corruption et le détournement de deniers publics’’.
Aujourd’hui qu’il est officiellement candidat, l’ex-ministre de l'Énergie et du Développement des énergies renouvelables s’émeut des difficultés quotidiennes vécues par les Sénégalais dans leur totalité. ‘’Aux quatre coins du Sénégal, j'ai croisé des femmes et des hommes pour qui trouver un repas par jour est un défi de chaque instant. J'ai rencontré des compatriotes pour qui se soigner, mettre les enfants à l'école sont des défis le long de l’existence. La jeunesse, désenchantée, lutte pour réaliser ses aspirations sur son propre sol ou brave la mort pour chercher ailleurs un avenir meilleur. Les services publics, tels que les hôpitaux et les écoles sont déficients, sous le regard impuissant des professionnels de première ligne. Les paysans restent emprisonnés dans la misère, tandis que les travailleurs peinent à subvenir aux besoins de leurs familles’’, énumère-t-il.
TAS s’indigne ainsi de l’inadéquation de cette situation face au contexte socioéconomique du pays. ‘’Dans le même temps, poursuit-il, une petite clique de politiciens milliardaires émergent des décombres de notre économie. Le fossé entre la souffrance du plus grand nombre et l'arrogante richesse d'une élite politique s'agrandit. Les événements tragiques qui ont ponctué ces deux dernières années montrent comment cette injuste répartition des richesses et des sacrifices est une menace pour la stabilité’’.
Thierno Alassane Sall est donc convaincu que l’heure du changement a sonné. ‘’Le moment est arrivé pour notre nation de redécouvrir sa voie, celle de l'espoir, de la justice, de la connaissance, de l'égalité, de sa propre réalisation. Le temps est venu de réinventer nos façons de vivre, face à l’urgence climatique. Notre agriculture devrait être repensée pour permettre aux acteurs de cultiver tout au long de l’année et s’offrir une vie meilleure. Les femmes doivent vivre dignement et voir leurs enfants réussir, auprès d’elles, sur leur propre terre. Il est temps que le Sénégal devienne l'usine de l’Afrique de l’Ouest, en entrant de plain-pied dans l'ère du numérique pour révolutionner nos façons de produire, de nous soigner, de commercer’’.
À l’en croire, une fois arrivé au pouvoir au soir du 25 février 2024, les priorités sont déjà identifiées. ‘’Le Sénégal sera un modèle des bouleversements féconds que la révolution numérique peut créer en Afrique et ailleurs. Nous ferons du Sénégal l'académie de l’Afrique de l’Ouest. Nous ferons du Sénégal la clinique où l’Afrique de l’Ouest viendra se soigner. Pour cela, il faudra repenser notre modèle d'éducation nationale, à travers des écoles et daaras modernes qui préparent nos jeunes à une vie de compétition mondiale, sans renier nos valeurs. La corruption et la mauvaise gouvernance doivent être éradiquées. Sans cela, aucun développement n’est possible. Ce sera, là, notre priorité’’, promet le candidat de la République des valeurs.
Pour lui, ‘’il est venu le temps pour le Sénégal de réaffirmer sa grandeur. Il est venu le temps de construire une République des valeurs. Le moment est venu de libérer le potentiel de la Sénégalaise et du Sénégalais. C'est pour tout cela, pour le Sénégal que j’aime profondément et que je souhaite réenchanter, que je suis candidat à l'élection présidentielle de 2024’’, déclare TAS.
IDRISSA AMINATA NIANG (Mbour)