Les chiffres d’un secteur en bonne santé
Amadou Ba a mis, hier, les industries minières devant leurs responsabilités envers les communautés impactées, lors du lancement des travaux du 7e Salon international des mines. Le Premier ministre a prévenu que le gouvernement ne tolérera aucune violation de la loi et que les sociétés minières doivent respecter les obligations financières qui leur incombent. Elles seront toutes assujetties au paiement de la redevance.
Le chef du gouvernement exhorte l’industrie minière au respect des meilleures normes d’exploitation en contribuant à la viabilité de nos territoires à travers la valorisation des ressources, de façon à générer une croissance économique responsable qui prend en compte le bien-être des populations et la protection de l’environnement.
''Les entreprises minières doivent comprendre qu’il est inacceptable de les voir prospérer, alors que les communautés environnantes sont appauvries'', a déclaré Amadou Ba qui présidait, hier, le lancement des travaux du 7e Salon international des mines.
En effet, ''si les ressources naturelles, conformément à notre Constitution, appartiennent au peuple, leur exploitation doit assurément bénéficier aux communautés impactées et leur assurer une vie après la mine'', a-t-il ajouté. Soulignant que c'est une des raisons pour lesquelles la loi 2016-32 du 8 novembre 2016 portant Code minier a institué un Fonds d’appui au développement local alimenté annuellement à hauteur de 0,5 % du chiffre d’affaires hors taxe des sociétés titulaires de titres miniers en phase d’exploitation, de contrats de partage de production ou de contrats de service.
D'ailleurs, le Premier ministre a fait savoir que le président Macky Sall a demandé au gouvernement ''que toutes les sociétés minières sans exception soient assujetties au paiement de cette redevance, qui vient compléter les fonds d’appui et de péréquation dont bénéficient déjà les collectivités territoriales'' et qui correspondent à 20 % des redevances minières, taxes superficiaires et droits d’entrée collectés annuellement.
Les activités de ce Fonds d’appui au développement du contenu local, souligne Amadou Ba, devront nécessairement impacter les communes situées dans les zones d’intervention des sociétés minières à travers le financement des projets d’investissement inscrits dans les plans de développement locaux, en y intégrant des projets d'autonomisation des femmes. D’autant que, fait remarquer le PM, en visitant les zones d’implantation minière, on découvre des infrastructures ''utiles et importantes'' réalisées dans le cadre de la responsabilité sociétale de l’entreprise pour accompagner le pays dans le développement des territoires. Des actions que le gouvernement salue.
En effet, insiste le PM, l’exploitation des ressources du pays doit se faire dans un cadre de bonne gouvernance et de développement durable. Elle doit aussi contribuer à asseoir une dynamique de croissance pouvant générer de meilleures conditions de vie par la création d’un cadre favorable à la formation et à l’emploi des jeunes. Elle doit être sous-tendue par une transparence sans équivoque.
‘’A cet effet, Macky Sall a engagé le gouvernement de publier l’ensemble des conventions et contrats miniers signés, afin de permettre à tout Sénégalais qui le souhaite d’avoir la bonne information et d’instaurer un climat de confiance entre les acteurs’’, renseigne Amadou Ba qui se dit heureux que le cadastre minier soit disponible et accessible.
Gouvernance des ressources naturelles
En outre, le Premier ministre se réjouit de la reconnaissance, par la communauté internationale, des efforts du Sénégal en matière de bonne gouvernance des ressources naturelles. Il a aussi magnifié la tenue, à Dakar, du dernier Conseil d’administration de l’Initiative pour la transparence des industries extractives (ITIE).
En outre, Amadou Ba a révélé à l’assistance que le président Sall attend plus de coopération entre les services de l’État impliqués dans la gouvernance de ce secteur, afin qu’il y ait une synergie d’actions autour des politiques sectorielles à forte valeur ajoutée pour l’emploi des jeunes, la formation aux métiers connexes, le contenu local et le progrès social.
S’agissant du démarrage de la production du gaz et du pétrole au Sénégal, le chef du gouvernement indique qu’il est prévu que le secteur minier ne soit plus le principal contributeur du secteur extractif. Pour l’Amadou Ba, ''le secteur extractif, dans son ensemble, renforcé, dynamique, aura, sans nul doute, un effet d’entrainement encore plus important sur les autres secteurs vitaux de notre économie''.
De plus, pour permettre aux populations de profiter au maximum de l’exploitation de ses ressources naturelles, il appelle encore une fois le secteur privé national à s’impliquer davantage dans le développement du contenu local à travers la création de nouvelles opportunités dans la valorisation de nos ressources minérales.
7e Salon international des mines Voilà 13 ans que se tient régulièrement au Sénégal ce Salon international des mines. Un évènement majeur du secteur minier qui donne l’occasion à Macky Sall de retrouver sa famille géoscientifique ainsi que les partenaires techniques et financiers, et de mesurer les pas réalisés depuis les premières exploitations minières dans le pays. ''Les géosciences et l'exploitation responsable des ressources minérales : défis et opportunités pour le développement économique et social''. Tel est le thème de la présente édition. Une thématique qui devra permettre aux spécialistes d’avoir de riches échanges par rapport au bilan de la politique minière au Sénégal et contribuer à la mise en œuvre de l’orientation définie par l’Union africaine pour une utilisation stratégique par le continent de ses ressources minières afin d’assurer son développement. |
-------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
SECTEUR EXTRACTIF AU SÉNÉGAL
Les chiffres d’un secteur en bonne santé
Selon les chiffres révélés hier par le Premier ministre Amadou Ba, la valeur ajoutée du secteur extractif est passée de 598 en 2020 à 730 milliards en 2021, soit une hausse de 22 %.
Le Sénégal bénéficie d’un contexte géologique favorable lié à l’existence d’un potentiel minier important dont le développement joue un rôle de premier plan dans l’économie nationale, selon le Premier ministre Amadou Ba. ''C’est pourquoi, poursuit-il, le secteur minier est inscrit comme l’une des priorités du Plan Sénégal émergent. À cet égard, il faut relever et se féliciter des résultats déjà obtenus dans la mise en œuvre des projets et réformes phares du secteur, notamment dans les deux premières phases du PSE''.
Il renseigne que ‘’les évaluations de la première décennie du PSE montrent que le secteur minier est un véritable moteur de croissance et un levier du développement économique et social''.
En 2021, le secteur minier a contribué à hauteur de 4,8 % du PIB. La production totale des produits miniers (ciment, acide phosphorique et engrais) est passée de 1 142 milliards en 2020 à 1 508 milliards en 2021, soit une hausse de 24 %. Cette production en 2021 est essentiellement portée par l'or avec 512 milliards, soit 34 % de la production totale, suivie du ciment, évalué à 341 milliards, soit 22 %, de l'acide phosphorique avec une production 298 milliards, soit 19 %, des phosphates avec 79 milliards (5,3 %), d'ilménite avec 74 milliards (5,1 %) et du zircon pour 62 milliards (4,1 %).
Ainsi, la valeur ajoutée du secteur extractif est passée de 598 milliards en 2020 à 730 milliards en 2021, soit une hausse de 22 %, d'après les chiffres livrés par le PM. Poursuivant, il relève que l'effectif de la main-d'œuvre dans le secteur minier industriel est passé de 9 508 à 11 213 travailleurs, entre 2020 et 2021, pour une masse salariale de 101 milliards.
Le secteur artisanal, quant à lui, emploie environ 30 000 personnes. Les recettes fiscales du secteur extractif s’élèvent, en 2021, à 206 milliards (dont 190 milliards pour le secteur minier), soit 8 % (dont 7,4 % du secteur minier) des recettes budgétaires hors dons de l’État.
''L’objectif que le président de la République, Son Excellence Macky Sall a fixé au gouvernement est de rééquilibrer la gouvernance des ressources minérales par le maintien de l’attractivité du secteur et la promotion d’un partenariat mutuellement avantageux entre l’État, les investisseurs et les communautés hôtes'', soutient Amadou Ba.
Améliorer la connaissance de la géologie et des potentialités minérales
Pour atteindre ce résultat et pour une meilleure prise en charge des enjeux et défis actuels et futurs, il est primordial, d’après lui, d’améliorer la connaissance de la géologie et des potentialités minérales en mettant un accent particulier sur le développement des géosciences et le respect des meilleures normes d’exploitation.
Au demeurant, poursuit-il, les nouvelles connaissances sur la diversification des ressources minérales, à travers le développement des géosciences, ont permis d’actualiser le Plan minéral du Sénégal, en y intégrant les données issues des travaux de recherche géologique des sociétés minières et de l’État. ''Ce travail a permis de mettre en évidence des indices de minéraux critiques et stratégiques qui sont indispensables pour soutenir la transition énergétique et technologique'', ajoute Amadou Ba.
Ainsi, il espère que les conclusions et recommandations qui seront tirées du SIM permettront de promouvoir une meilleure connaissance de notre sous-sol et de continuer à asseoir une exploitation minière durable au bénéfice des populations de notre pays.
Il se réjouit aussi de l’organisation, pour la troisième fois, du Hackathon Min’ovation dont le but principal est de développer l’innovation technologique et l’entrepreneuriat dans le secteur des mines et de l’industrie extractive, en mettant en synergie les intelligences et les opportunités offertes aux écoles et aux universités sénégalaises.
Amadou Ba encourage aussi les parties prenantes du secteur minier à œuvrer pour développer des projets visant à promouvoir la culture du numérique à l’école, dans les incubateurs, dans l’Administration et dans les entreprises.
À noter qu'en marge du SIM, pour la première fois, est organisée au Sénégal la journée internationale de la géodiversité préconisée par l’Unesco le 6 octobre de chaque année pour matérialiser l'importance des géosciences pour résoudre les grands défis auxquels l'humanité est confrontée. Le Sénégal devra en profiter pour montrer au monde la richesse de son patrimoine géologique et les opportunités liées à sa valorisation.
BABACAR SY SEYE