Publié le 26 Dec 2023 - 05:15
RÉSULTATS TRAVAUX DE RELANCE DU CONSEIL PRÉSIDENTIEL D'INVESTISSEMENT

L'écosystème entrepreneurial est défavorable dans les régions

L'Agence de la promotion de l’investissement et des grands travaux (Apix) a organisé, hier, un atelier de restitution des travaux des quatre groupes du Conseil présidentiel d'investissement (CPI). Au cours de cette rencontre, le président du groupe n°2 portant sur la thématique "Mobilité et attractivité", Alla Sène Guèye, a souligné que l'écosystème entrepreneurial n'est pas favorable dans les régions.

Pour relancer le Conseil présidentiel d'investissement qui ne s'est pas tenu depuis 2017, l'Apix a organisé des travaux subdivisés en quatre groupes : "Concurrence et régulation ; Attractivité et mobilité; Dakar, place financière de référence ; et Transformation et mise à niveau digitale de l’économie sénégalaise".

Hier, à l'occasion de l'atelier de restitution, les présidents des différents groupes ont partagé les résultats, les recommandations et les perspectives issus de leurs travaux.

À cet effet, le président de l'équipe n°2, qui a travaillé sur la "mobilité et l'attractivité’’, a souligné que l'écosystème entrepreneurial n'est pas favorable dans les régions. "Partout il y a un écosystème, soit il est favorable ou défavorable. Et ce qui se passe, on a des écosystèmes défavorables dans les territoires. Tout est à Dakar. On a fait un calcul : de 2000 à maintenant, plus de 5 000 milliards ont été investis pour désenclaver la capitale. Malgré tout, sa situation reste toujours difficile. Pour dire que les autres territoires ont aussi besoin d'être désenclavés", a-t-il indiqué.

Monsieur Guèye de souligner que, même pour se soigner, il faut venir à Dakar. En effet, explique-t-il, dans beaucoup de régions, il y a un seul hôpital par département. Pour mettre fin à ces disparités, a-t-il recommandé, il faut faire de telle sorte que les écosystèmes soient favorables. De même, dit-il, il faut élargir la carte sanitaire. Car, soutient Alla Sène Guèye, les évacuations sanitaires ne peuvent pas régler les problèmes. C'est pourquoi M. Guèye et son équipe préconisent la tenue d'un conseil présidentiel pour trouver des solutions à cette problématique.

"L'intelligence artificielle va bouleverser nos États..." 

Prenant part à la rencontre et faisant partie des groupes de travail, le directeur général de Sénégal Numérique SA, Cheikh Bakhoum, a souligné que, lors de leurs travaux, ils ont répertorié à peu près 100 développeurs qui sont formés chaque année au Sénégal. Mais, dit-il, c'est extrêmement insuffisant pour prendre en charge tous nos besoins en matière de numérique dans notre marché. "Et même ces 100 qui sont formés, nous les recrutons dans nos entreprises et, après, ce sont les multinationales qui viennent les récupérer, parce qu'en réalité, ils ont plus de possibilités ou marges de manœuvre que nous. Donc, je pense qu'il serait bien d'avoir une bonne stratégie sur cette question pour que nous arrivions à non seulement former assez de talents dans ce secteur, mais surtout de pouvoir les retenir dans notre économie". 

Il est d'avis qu'on doit pouvoir poser sur la table et voir comment accompagner le secteur privé national, pour qu'il puisse être l'acteur majeur, quand il s'agit de déployer de grandes infrastructures numériques au Sénégal. "Il y a beaucoup d'enjeux dans ce secteur. Lorsqu'on voit l'impact de l'intelligence artificielle dans l'économie mondiale, je pense qu'aujourd'hui, le Sénégal gagnerait à travailler très rapidement sur cette question et être une force de proposition au niveau de la communauté ouest-africaine, mais aussi de l'Afrique en général. Car ses enjeux sont en train de bouleverser nos vies. Dans quelques années, prévient-il, l'intelligence artificielle va bouleverser nos États et nos sociétés".

Le Conseil présidentiel d'investissement se tiendra dans les mois à venir 

Prenant la parole, le directeur général de l'Apix, Abdoulaye Baldé, a souligné l'importance du groupe de travail sur la "mobilité et l’attractivité".  "Ses réflexions et ses recommandations contribueront sans aucun doute à valoriser le label territorial, offrant ainsi d’importantes opportunités liées au marketing territorial et à la traçabilité des produits des entreprises. Cela renforce la volonté du chef de l’État de transformer fondamentalement notre économie et d’intégrer notre capitale parmi les sept places financières africaines", a-t-il souligné.

Le DG de l'Apix de rappeler que la mise en œuvre de la stratégie Sénégal numérique 2025 (SN2025), sur la période 2016-2025, a permis de lancer 28 réformes et 69 projets, avec pour objectif d'atteindre 140 000 emplois directs et indirects d'ici 2025 et de contribuer au numérique à hauteur de 10 % du PIB.

"C’est dans cette optique que la transformation et la mise à niveau digitale de l’économie sénégalaise, qui constitue le 4e groupe, demeurent une thématique majeure dans le cadre du dialogue public-privé. Il est évident que cet atelier de restitution des travaux de groupe représente une étape cruciale dans l’organisation du Conseil présidentiel de l’investissement ", a-t-il dit.
Dans la même veine, il a indiqué que ce conseil, plaçant davantage notre pays sur la voie du développement, sera organisé dans les mois à venir.

De son côté, le secrétaire général du ministère de l'Économie, du Plan et de la Coopération, Alé Nar Diop, a souligné que la question de l'attractivité et de la mobilité est très importante.  Parce que, dit-il, il faut que nos territoires soient attractifs pour que les investissements nécessaires puissent être attirés, notamment les IDE pour permettre un développement local et également un développement économique national.

FATIMA ZAHRA DIALLO 

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