Dr Ibrahima Sy sur les chantiers ‘’des réformes structurelles’’
Dr Ibrahima Sy est officiellement le ministre de la Santé et de l'Action sociale (MSAS). Hier, il a profité de sa passation de service avec Dr Marie Khémesse Ngom Ndiaye pour lancer un appel à tous les acteurs de la santé à suivre la nouvelle feuille de route du gouvernement pour faire face aux urgences qui les attendent.
Hier lors de sa passation de service, le tout nouveau ministre de la Santé a rappelé que le système de santé du Sénégal a réalisé d’importants progrès en matière d'amélioration de l'état de santé de la population qui sont le fruit de l'abnégation et de l'effort constant, soutenu et continu de l'ensemble des acteurs de la santé à savoir les services centraux et périphériques du ministère, les professionnels de la santé, les organisations syndicales, le secteur privé, les partenaires au développement, les associations communautaires, etc.).
Mais de l'avis de Dr Ibrahima Sy, face aux défis sanitaires émergents auxquels fait face la société Sénégalaise, ledit système de santé a besoin de se réinventer, de répondre de manière adéquate aux besoins des concitoyens en matière de soins de santé et de bien-être social. Pour cela, dit-il, ‘’l'actuel régime doit diagnostiquer les maux du système de santé, comprendre globalement l'environnement de soins des malades et investir dans le secteur de la santé pour apporter des solutions efficaces, économiquement et socialement acceptables dans le cadre de l'équité territoriale en santé’’.
C'est à ce projet de société, poursuit-il, ‘’que le Gouvernement appelle pour un Sénégal prospère et soutenu par un système sanitaire et de protection sociale inclusif, performant, efficace, durable et à moindre coût avec des projets phares comme la matérialisation concrète de la Couverture Sanitaire Universelle (CSU), le relèvement du plateau technique médical avec une offre de soins de qualité accessible, la mise à jour des services d'urgences médicales et sanitaires, le recours à l'intelligence artificielle et la digitalisation dans le système sanitaire, la souveraineté pharmaceutique, le renforcement de la gouvernance des établissements de santé et la promotion d'une politique de protection sociale prenant en compte surtout les besoins des personnes en situation de handicap’’.
Pour y parvenir, Dr Ibrahima Sy lance un appel à l'ensemble des acteurs du secteur de la santé, les organisations syndicales, les associations communautaires, les partenaires au développement, les universités et centres de formation et de recherche à suivre la nouvelle feuille de route gouvernementale.
Annonçant ‘’des réformes structurelles profondes de notre système de santé’’, le ministre invite tout le monde ‘’à placer le patriotisme, l'éthique, la déontologie et la responsabilité au cœur de tout acte ou décision’’ qui sera pris pour servir les intérêts de la population.
‘’La réussite de notre système de santé se fera à l'aune du sacrifice commun et continu de toutes les parties prenantes engagées", indique Dr Sy.
‘’Je suis fière de dire que nous avons réussi à réaliser des avancées majeures’’
Dr Marie Khémesse Ngom Ndiaye a, elle, soutenu qu’elle a toujours été animée par la conviction profonde qu’avec son équipe, elle pouvait ‘’faire la différence et apporter des changements significatifs’’ dans le secteur de la santé. "Grâce à la résilience de notre système, le Ministère de la Santé et de l'Action sociale a pu contenir et juguler les effets de la pandémie de Covid-19. Des prouesses ont été réalisées dans les domaines de la chirurgie et de la greffe d’organes avec la réalisation récente des premières transplantations rénales en 2023, renforçant ainsi les options de prise en charge de la maladie rénale chronique. De même, des progrès significatifs ont été accomplis dans la lutte contre les maladies infectieuses et les maladies chroniques non transmissibles", a-t-elle listé la ministre sortante.
Elle a aussi fait cas du renforcement de la régulation pharmaceutique à travers la création de l’Agence Sénégalaise de réglementation Pharmaceutique (ARP), de la relance de l’industrie Pharmaceutique locale pour la production de médicaments et de produits de santé pour assurer notre souveraineté pharmaceutique. ‘’Le changement de statut de la Pharmacie nationale d’approvisionnement (PNA), devenue SEN-PNA, établissement public à caractère industriel et commercial (EPIC), rentre dans cette même dynamique’’, a-t-elle annoncé.
Les réalisations du MSAS en 12 ans
La cérémonie de passation de service a aussi servi de tribune au secrétaire général du MSAS pour lister les réalisations du régime. Dr Abibou Ndiaye a fait état de l’augmentation du budget alloué au Ministère qui est passé de 95 milliards en 2011 à 272 milliards en 2023, de la mise en œuvre de stratégies innovantes pour réduire les inégalités d'accès aux soins de santé à travers l’Assurance maladie et la Protection sociale, avec notamment le relèvement du taux de protection contre le risque financier de 20% à 53,2%, entre 2013 et 2024, grâce à l’assurance maladie universelle, de l’instauration de la carte d’égalité de chance dans le cadre de la prise en charge des couches vulnérables, en particulier celles vivant avec un handicap, avec 5 738 cartes distribuées en 2015 et 75 098 cartes en 2023.
Dans le même ordre d’idées, la politique d’assistance médicale, selon Dr Ndiaye, a permis aux couches vulnérables de bénéficier des initiatives de gratuité des soins. ‘’Dans le domaine du renforcement de l’offre de soins, dit-il, d’importants investissements ont été consentis pour la construction de nouvelles infrastructures hospitalières de référence, la mise aux normes de blocs de Soins obstétricaux et néonataux d’Urgence (SONU), la réhabilitation et la mise aux normes des services de base, en particulier les centres et postes de santé. A titre d’exemples sur l’évolution des infrastructures entre 2012 et 2023, les districts sanitaires sont passés de 76 à 79 et les centres de santé de 88 à 129. De 34 établissements publics de santé fonctionnels, le Sénégal en compte aujourd’hui 40, tandis que les postes de santé sont passés de 1257 à 1774 et les blocs SONU fonctionnels à 17 contre 5 en 2012. Les centres de dialyse qui étaient 3 en 2012, sont maintenant au nombre de 31 dont 25 publics, et actuellement chaque région dispose au moins d’un centre de dialyse’’.
Parallèlement à l’évolution croissante des infrastructures, la dotation en équipements de qualité et le renforcement du dispositif de maintenance et de régulation ont également progressé de façon notable.
Ainsi, depuis 2012, a-t-il précisé, plus de 437 ambulances ont été acquises par l’État du Sénégal et équitablement réparties dans les 14 régions du pays. Les 110 ambulances ont été acquises entre 2022 et 2023. Le nombre de centrales d’oxygène dans les structures sanitaires est passé de 1 en 2012, à 35 en 2023.
CHEIKH THIAM