le régime de l’APR dans une phase d’ENTROPIE
Depuis l’indépendance, jamais la pression périphérique sur l’ordre institué n’a été aussi bruyante, agitée face à l’immobilisme, voire à la rigidité cadavérique des acteurs du régime de l’APR quant à leur modèle de fonctionnement. En s’arc-boutant de maintenir intangibles ses principes d’organisations le régime de L’APR a pris le risque de compromettre à terme sa survie.
Car, la fermeture du régime aux sollicitations périphériques a eu pour conséquences entre autres d’accroître la pression qui a pesé sur lui. Malgré la stratégie offensive et agressive qu’il a adopté par rapport aux mouvements sociaux, le régime n’est pas parvenu à résorber la perturbation. Loin de susciter un consensus véritable, le modèle répressif adopté a creusé au contraire la distance des populations du pouvoir et a entrainé son isolement tant au plan interne qu’au niveau international. A ce niveau, l’acteur principal du jeu politique, l’APR n’a pas su discerné qu’il y a une dialectique entre l’ordre politique interne et l’ordre international. A partir du moment où il y’a eu rupture de cette ambivalence politique, l’idée de contrôle du champ politique devient illusoire, voire voué à l’échec. Pris dans un cercle vicieux, le régime de l’APR n’a pu affronter la tension périphérique qu’en mettant en place des dispositifs coercitifs et répressifs dignes du film de l’intellectuel LATINO –AMERICAIN COSTA GAVRAS :( il pleut sur SANTIAGO). Ainsi à la montée de la violence sociale le régime a développé une violence d’ETAT pour assurer la continuité de l’ordre social.
Ce modèle de fonctionnement politique de type explosif a montré ses limites à savoir l’accumulation de la pression périphérique qui a conduit la rupture de l’équilibre politique.
Au regard de cette situation, le régime au lieu d’atténuer les tensions par la prise en compte des besoins et préoccupations exprimés par les mouvements sociaux, le régime a mis en branle ce que la philosophe HANNAH ARENDT a appelé : (le totalitarisme, une forme de domination qui utilise la terreur pour détruire l’être humain). Les conséquences dramatiques et drastiques au plan humain, social, psychologique durant cette période ne sont plus à ressasser. Le mouvement par lequel le régime de l’APR s’est refermé sur lui-même a été de nature mortifère et a abouti à sa dégénérescence et à sa décomposition. Or, le régime comme tout régime ne peut échapper à la mort tapie en son centre qu’en se projetant sans cesse hors de lui-même, quand s’emparant des éléments de création d’innovation qu’il trouve à sa périphérie. C’est ce que le régime de l’APR n’a pas su faire. Il aurait pu mettre en place un processus d’adaptation destiné à corriger ses erreurs et fautes de gestion et traiter les tensions qui submergeaient et secouaient l’environnement socio politique. C’est la condition même de l’existence d’un régime qui ne peut survivre qu’au prix d’une remise en cause de son modèle de fonctionnement
KOSSORO CISSOKHO
DOCTEUR EN DROIT
SPECIALISTE EN ADMINISTRATION PUBLIQUE
CERTIFIE DE L’INSTITUT INTERNATIONNAL DU DROIT DU DEVELOPPEMENT DE ROME