I. Économie endogène et souveraineté alimentaire du PROJET

Un projet politique est un ensemble d'objectifs, de programmes et de plans d'action conçus par un groupe politique ou une organisation pour atteindre des changements dans la société. Il peut inclure des propositions de lois, des réformes économiques, des initiatives sociales ou environnementales, et d'autres actions visant à influencer les politiques publiques et à s'engager dans le processus décisionnel pour répondre à des besoins spécifiques de la population. Un projet politique exprime les valeurs, les idées et les priorités d'un mouvement politique ou d'un élu en vue de promouvoir un changement ou une amélioration dans la société. D’ailleurs, le brillant économiste, Docteur Pape Demba Dieye définit le projet comme étant une vision qui sera transformée en stratégie de mise en œuvre.

Le PROJET de la coalition Diomaye President, a une vision de faire du Sénégal une nation juste, prospère, souveraine et ancrée dans des valeurs fortes. Cette vision prône la nécessité de trouver de nouvelles voies de développement économique et social du Sénégal se fondant sur les valeurs que sont : LE PATRIOTISME LE TRAVAIL L’ETHIQUE ET LA FRATERNITÉ c’est donc dans cette dynamique qu’il a été prévu dans ce PROJET, la mise en place d’un modèle économique endogène d’industrialisation par substitution aux importations qui se construit prioritairement sur l’impératif d’un développement par l’industrialisation. Ce modèle aura pour fondements : l’agriculture comme rampe de lancement, l’Industrie comme relais et la Finance au service du développement.

Le PROJET a prévu la rationalisation des dispositifs de financements existants (BNDE, FONSIS, FONGIP, DER) par la création d’une seule et unique banque publique d’investissement du Sénégal (BPIS).

Le PROJET a prévu la mise en place du “Livret d’épargne du patriotisme économique populaire” pour les particuliers pour le financement des petites et moyennes entreprises locales ou régionales.

Le PROJET a prévu la mise en place des dispositifs permettant de mettre la puissance financière de la diaspora au service de la renaissance économique et sociale du Sénégal et pour cela, des filiales de la Banque publique d’investissement du Sénégal (BPIS) seront ouvertes dans la diaspora.

Le PROJET a également prévu la mise en place d’un système bancaire public inspiré du modèle allemand pour relever le niveau de bancarisation du pays et maitriser le circuit de financement de l’économie par la création d’une Banque Postale qui devra compter sur le réseau d’agences du Groupe La Poste, déjà bien implantées dans tout le pays et donc une très bonne nouvelle pour sauver et reconstruire cette belle structure qui se meure lentement de mal gouvernance.

II. Comprendre l’Économie Endogène

L'économie endogène est une approche qui met l'accent sur le développement économique à partir des ressources internes d'un pays, plutôt que de dépendre fortement des ressources extérieures. Cette méthode valorise particulièrement les compétences, les connaissances et les ressources locales dans le but de renforcer l’autonomie et la prospérité économique. En s'appuyant sur l'exploitation des savoir-faire traditionnels, le dynamisme des filières de production locales et l'encouragement de l'entrepreneuriat, l'économie endogène propose un changement de paradigme qui positionne la communauté locale au cœur du développement économique.

III. Avantages d’une économie Endogène

Nous pouvons relever quelques avantages d'une économie endogène qui pourraient être mises en place au Sénégal avec le modèle économique du PROJET :

1. Promotion de l'entrepreneuriat local : Encourager la création d'entreprises locales en offrant des incitations fiscales, des formations et des financements adaptés aux entrepreneurs sénégalais.2. Développement des filières agricoles et agroalimentaires : Investir dans l'agriculture et l'agroalimentaire pour augmenter la production locale, créer des emplois et réduire la dépendance aux importations alimentaires.

3. Promotion de l'industrie locale : Soutenir le développement de l'industrie locale en fournissant des infrastructures adéquates, des incitations fiscales et des formations techniques pour les travailleurs.

4. Encouragement de la consommation locale : Sensibiliser les consommateurs sénégalais à l'importance d'acheter des produits locaux pour soutenir l'économie nationale.

5. Encouragement et développement des secteurs économiques locaux : Aider les entreprises locales à se développer et à prospérer en fournissant un soutien financier, technique et commercial. Cela peut inclure des incitations fiscales, des subventions ou des formations pour renforcer les compétences des travailleurs locaux.

6. Renforcement des capacités des acteurs locaux : Investir dans la formation et le renforcement des compétences des acteurs économiques locaux pour qu'ils puissent être compétitifs sur le marché national et international.

7. Favoriser les partenariats public-privé : Travailler en collaboration avec les entreprises privées pour identifier les opportunités de croissance économique et mettre en œuvre des projets communs visant à stimuler l'économie locale.

IV. Contexte Économique du Sénégal

Le profil économique sénégalais est caractérisé par une dépendance marquée à l'égard des importations de biens de consommation, en particulier dans le secteur agroalimentaire. Cela a conduit à un déficit commercial persistant qui a affecté négativement la balance des paiements du pays. L'économie informelle a également une présence substantielle, ce qui entrave la capacité du l’État à générer des revenus fiscaux adéquats. Néanmoins, le Sénégal bénéficie de possibilités notables dans des domaines tels que le tourisme, l’agriculture, les énergies renouvelables et les technologies de l’information, tous susceptibles de propulser la croissance et le développement économique.

V. Profil Économique Actuel

Le pays affiche une croissance continue de son PIB, bien que cette progression reste souvent insuffisante pour générer un nombre adéquat d'emplois. Le Sénégal est également confronté à des défis majeurs en termes d’inégalités sociales entre zones rurales et urbaines, ainsi que des inégalités de genre. L'agriculture reste un pilier de l'économie sénégalaise, apportant une contribution importante au PIB tout en faisant face à des enjeux liés à la productivité et à la résilience face aux changements climatiques. C’est pourquoi, dès son premier discours officiel adressé à la nation sénégalaise le 2 avril, le Président Bassirou Diomaye Faye a fait part de sa volonté de faire de l’agriculture le levier principal de développement du Sénégal.

VI. Développement des Filières Locales

Le renforcement des filières locales est essentiel à la stratégie d'économie endogène pour le Sénégal. Cela nécessite de consolider les connections entre les acteurs des filières, incluant les producteurs, les transformateurs et les distributeurs, tout en appuyant la création de structures de gouvernance et de coordination adéquates. Par ailleurs, des investissements ciblés dans les infrastructures, ainsi que dans la recherche et l'innovation au niveau local, peuvent majorer la productivité, améliorer la qualité et augmenter la valeur ajoutée des produits locaux. Ceci contribue à renforcer la compétitivité des filières sur les marchés nationaux et internationaux.

VII. Cadre Légal et Politiques Publiques

Le cadre légal et les politiques publiques occuperont une place centrale dans l'application de la stratégie d'économie endogène du Projet. Il est donc crucial de formuler des lois et des réglementations précises qui soutiennent le développement des entreprises locales, protègent les ressources naturelles et encouragent l'autonomie économique. En outre, les politiques publiques doivent s'aligner sur les buts de l'économie endogène, en se concentrant sur la création d'emplois pérennes, l'inclusion sociale, et la protection de l'environnement.

VIII. Législation et Réglementation

La législation et la réglementation en matière d'économie endogène doivent être méticuleusement élaborées pour créer un environnement favorable au développement des entreprises locales. Cela nécessite des mesures spécifiques pour appuyer les petites et moyennes entreprises, simplifier les démarches administratives, protéger les droits de propriété intellectuelle et encourager les pratiques commerciales éthiques. Il est également essentiel d'instaurer des dispositifs de contrôle et de supervision pour assurer le respect des réglementations et des normes en vigueur.

IX. Conclusion et Recommandations

L'implémentation d'une stratégie axée sur l'économie endogène au Sénégal demande une approche globale qui englobe la valorisation des petites et moyennes entreprises, le renforcement des filières locales et l'établissement de politiques publiques propices. Il est impératif que l'État s'engage fermement à forger un cadre favorisant l’autonomie économique et le développement régional, tout en assurant l'inclusion sociale et le respect de l’environnement. Pour y parvenir, il est crucial de mettre en place des outils d’évaluation et de suivi régulier pour quantifier l'efficacité des initiatives prises. En somme, il est primordial d’ici la rationalisation des dispositifs de financements existants (BNDE, FONSIS, FONGIP, DER) par la création d’une seule et unique banque publique d’investissement du Sénégal (BPIS), de renforcer leurs capacités d’actions. C’est d’ailleurs le lieu de féliciter la DER avec à sa tête, Docteure Aissatou Mbodji, pour le financement 50 groupements d’intérêt Économique (GIE) qui viennent de bénéficier de 49 pirogues en fibre de verre et une unité de fabrication de glace, pour un montant total de 561 millions de FCFA. Par ailleurs, cette opération s’inscrit en droite ligne dans la modernisation et le développement de la pêche artisanale.

Paris : le 20/08/2024

Docteur Ousmane SANÉ,

Enseignant chercheur en Sciences Juridiques,

Politiques et Économiques ;

o.sanediplomatiesn1@gmail.com