Guy Marius soutenu par le front Touche pas à ma Constitution
Le député sénégalais, Guy Marius Sagna, est menacé d’expulsion par le bureau du Parlement de la CEDEAO, après avoir affirmé que ce sont nos chefs d’État qui appauvrissent nos pays. Le parlementaire peut compter sur le front Touche pas à ma Constitution qui a vivement condamné, hier, les menaces proférées au Parlement à l’encontre de GMS.
Lors de la session du Parlement de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) tenue à Abuja, au Nigeria, le 20 juillet dernier, le député sénégalais Guy Marius Sagna avait affirmé que "l’Afrique n’est pas pauvre. Ce sont ses dirigeants qui l’appauvrissent en pillant ses ressources et en ne distribuant pas aux populations ces ressources. Ils préfèrent garnir leurs comptes en Europe et laisser la population crever de faim".
Ces propos ont provoqué un tollé continental. Ils sont mal vus ou appréciés par le bureau du Parlement qui a publié un communiqué menaçant d’expulser le parlementaire sénégalais connu par ses positions farouches anti-impérialistes.
En soutien au parlementaire sénégalais, le front Touche pas à ma Constitution a condamné vivement, dans un communiqué rendu public, hier, les menaces proférées au Parlement de la CEDEAO à l'encontre du député Guy Marius Sagna. Ce dernier, informe la note, est visé par un projet de pétition de destitution lancée par un député togolais.
En effet, le front dit apporter son soutien ferme au député qui "défend les peuples de la communauté au sein de ce Parlement, particulièrement le peuple togolais qui exprime sa reconnaissance au peuple sénégalais".
Le front est d’avis que "Guy Marius Sagna a eu le courage d'exposer les maux que dénoncent les citoyens de la communauté et il pointe du doigt les dérives des chefs d'État et de gouvernement qui se comportent comme dans un syndicat". Visiblement, poursuit-il, "en mettant en lumière les dysfonctionnements et les travers de l'organisation, certains de ses collègues semblent effarouchés, au point de vouloir le faire taire et même de chercher à l'exclure du Parlement, comme cela pourrait se passer dans leurs pays non respectueux des règles démocratiques, à l'exemple du Togo".
À en croire le front, "la lutte que mène le député Guy Marius Sagna au Parlement de la CEDEAO apparait comme le prolongement des positions que le président de la République du Sénégal, Bassirou Diomaye Faye, a exprimées lors du 65e Sommet des chefs d'État et de gouvernement de la CEDEAO. Dans la même veine, soutient-il, le Sénégal s'aligne ainsi de manière claire sur les attentes des peuples. Et c'est pourquoi le front Touche pas à ma Constitution dit encourager les autorités sénégalaises à poursuivre leurs efforts pour l'avènement de la CEDEAO des peuples.
"Guy Marius Sagna a eu le courage d'exposer…"
Dans son communiqué du mardi, le bureau du Parlement de la CEDEAO disait exprimer sa profonde préoccupation et désapprobation face aux excès verbaux dirigés contre les chefs d’État et de gouvernement des États membres de cette organisation.
À cet effet, le bureau disait encourager les membres à exprimer leurs points de vue dans le respect des valeurs de solidarité et de coopération. "Les remarques non parlementaires ne seront pas tolérées, car elles vont à l’encontre de l’esprit de fraternité et de collaboration au sein de la région de la CEDEAO’’, lisait-on dans la note du bureau.
Dans la même veine, il avait rappelé, dans son communiqué, les efforts des pères fondateurs pour renforcer l’intégration, l’unité, la paix, la stabilité et le développement économique de la région. "Le bureau du Parlement de la CEDEAO condamne fermement toute déclaration ou action qui discrédite l’institution et contredit les principes de la CEDEAO. Les parlementaires sont exhortés à travailler dans l’intérêt de l’intégration régionale et du bien-être des populations, en évitant les attaques verbales et les divisions", peut-on lire dans la note.
En outre, le bureau du Parlement de la CEDEAO disait rester engagé dans la promotion des principes de la démocratie, de la bonne gouvernance et du respect des Droits de l’homme. Selon lui, les membres doivent se conformer à l’Acte additionnel et au règlement intérieur du Parlement.
In fine, il a appelé à une coopération renforcée et à un dialogue constructif pour relever les défis régionaux, et réaffirmé son soutien à l’autorité des chefs d’État et de gouvernement de la CEDEAO pour la réalisation des aspirations des peuples de la communauté.
FATIMA ZAHRA DIALLO