Marie Lo jugée devant la chambre correctionnelle
Deux ans assortis du sursis et une amende d’un million de francs CFA, c’est la peine requise par le parquet contre Marie Lo. Poursuivie pour escroquerie portant sur plus de 500 millions de francs CFA, elle n’a pas contesté les remises d’argent effectuées par les plaignants.
Placée sous mandat de dépôt depuis le 30 août 2023, Marie Lo a été appelée hier devant la barre de la Chambre correctionnelle du tribunal de Dakar. Elle est poursuivie pour escroquerie portant sur plus de 500 millions de francs CFA. Ses victimes, Marie Thérèse Wane, Dame Guèye, Moustapha Amar, Mamadou Ahmet Amar, Aminata Amar, Moustapha Guèye et son épouse, se sont fait avoir par la dame, grâce à de supposés marchés qu’elle aurait gagnés au sein de différents ministères de l’ancien régime.
L’arrestation de Marie Lo fait suite aux multiples plaintes déposées à la Section de recherches par ses victimes. Selon ces dernières, la prévenue leur a fait croire avoir gagné des marchés dans divers ministères. Elle les a ensuite invités à investir pour recevoir des bénéfices.
Face aux enquêteurs, Marie Lo nie avoir mentionné des marchés qu’elle aurait gagnés pour appâter les plaignants. Toutefois, elle a précisé être proche de ces personnalités publiques.
Devant les juges, hier, elle a reconnu les remises d’argent. ‘’J'ai encaissé toutes les sommes d’argent, sauf pour Fallou. Quand ils me remettaient leur argent, je le fructifiais avant de les rembourser dans un délai défini d’un commun accord. Les parties civiles s’acharnaient sur moi. C'est aujourd'hui qu'elles ont fait bloc pour me demander leur argent alors que lorsque nous étions en affaire, personne parmi elles ne l'a fait’’, dit-elle avouant avoir confectionné les factures pro forma qu’elle présentait aux plaignants pour leur soutirer de l’argent.
Convaincus de la culpabilité de la prévenue, les avocats des plaignants ont réclamé plus de 600 millions de francs CFA en guise de dédommagement. Le maître des poursuites a requis deux ans assortis du sursis et d’une amende ferme d’un million de francs CFA. Les avocats de la défense, pour leur part, ont sollicité une application bienveillante de la loi. ‘’Les parties civiles vous ont dit qu’elles attendaient un retour de bénéfices sur investissement. Il s'agit aussi d'une activité d'usure et qui n'est pas juridiquement protégée’’, a souligné Me Souleymane Soumaré.
Le tribunal rendra sa décision le 5 décembre 2024.
MAGUETTE NDAO