L'ex-député Amadou Diarra charge la direction
Les tenants actuels du Parti démocratique sénégalais (PDS) devront bientôt faire face à une crise qui pourrait disloquer la formation politique créée par l'ex-président de la République, Abdoulaye Wade.
En cela, la volonté de «reconquérir le pouvoir» affichée par les libéraux lors du séminaire organisé par la Fédération nationale des cadres libéraux (FNLC) la semaine dernière ne semble pas avoir convaincu une bonne frange du parti.
L'un des porte-parole officieux de cette frange, Amadou Diarra, estime que l'urgence fondamentale est au règlement des principes devant commander la «gestion du parti». L'ex-député de Pikine et plusieurs autres responsables libéraux refusent, en effet, cette «stratégie du fait accompli» qui donne pratiquement les clefs du Pds à la bande à Modou Diagne Fada et Oumar Sarr. En plus, se pose, selon eux, un problème de style. «Notre parti ne se comporte pas comme un parti de l’opposition, dit-il. Nous faisons preuve de mollesse face à l’actuel régime. Ceux qui dirigent le parti font du pilotage à vue.» Selon Amadou Diarra, «à ce rythme, nous n’allons jamais pouvoir reconquérir le pouvoir».
Congédié du pouvoir après 12 ans, le PDS, selon ce responsable libéral, doit «prendre leçon du passé et se faire sentir à l’Assemblée nationale et dans les rues par les populations». Mais «le pilotage à vue (et) le copinage qui ont cours à l'interne risquent de plomber» les ambitions des militants. «Si on doit attendre que les jeunes de Y en a marre manifestent, notre retour aux affaires n’est pas pour demain la veille», rouspète Diarra. Et il est d'autant plus courroucé par «l'immobilisme» actuel du Pds que l’idée d’un séminaire viendrait de la structure des cadres. «C’était au parti de prendre une telle initiative. La base du parti est dispersée, on doit la remobiliser», suggère l’ancien député.
Considéré comme un cheval de Troie de Me Ousmane Ngom qui, dans l'ombre, tirerait les ficelles d'une fronde contre Fada et Oumar Sarr, Amadou Diarra nie toute accointance avec l'ancien ministre de l’Intérieur. «C’est une insulte que de me considérer comme un poulain de Ousmane Ngom. Depuis notre défaite, je ne l’ai rencontré qu’une seule fois», dit-il...
Selon nos informations, le Comité directeur de la semaine dernière, finalement annulé, et qui pourrait avoir lieu d'ici quelques jours, pourrait être un lieu d'affrontements entre différentes sensibilités à propos de l'orientation du Pds, de la question des courants et de la légitimité de l'actuelle direction.
DAOUDA GBAYA
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