Publié le 12 Feb 2025 - 20:36
DEMANDE DE CESSATION DES ACTIVITÉS DE LA CENTRALE DE BARGY

La cour suprême décide ce jeudi

 

La Cour suprême du Sénégal va se prononcer, ce 13 février, sur la demande d'arrêter les activités de la centrale à charbon de Bargny. Un combat mené par les populations et les environnementalistes.

 

Un procès historique aura lieu ce jeudi. Un procès aux enjeux cruciaux d’ordre environnemental, foncier, socio-économique et sanitaire.  En effet, la Cour suprême du Sénégal statuera, ce jeudi, sur la requête "pour excès de pouvoir face au rejet implicite’’ du ministère de l’Environnement portant sur la demande de cessation des activités de la centrale à charbon installée à Bargny. "Celle-ci se situe à moins de 500 mètres des écoles et des habitations, ce qui constitue une violation flagrante des dispositions pertinentes du code l'environnement", estime le Réseau des associations pour la protection de l'environnement et de la nature (Rapen) dans une note.

"Depuis près de 10 ans, poursuit-on, plus de 70 000 habitants souffrent de la dégradation du bassin atmosphérique de Bargny et de perturbations sonores continuelles". Les défenseurs de l’environnement ajoutent que la présence des installations classées "incommodes, insalubres et dangereuses" augmente le niveau de la pollution et affecte la santé des populations surtout avec les poussières de charbon qui s’échappent de l’usine sous l’effet des vents. Ils s’insurgent aussi contre sa proximité avec le site de transformation de Khelcom occupé par des milliers de femmes.

Toujours, dénoncent ces associations locales de défense de l’environnement regroupées au sein du Rapen, la présence d’hydrocarbures constatée sur les produits halieutiques ainsi que les particules de cendres demeurent un problème délicat. Devant cette situation, elles ont engagé, depuis des années, le combat pour le démantèlement de l’Unité avec l’appui de Natural Justice. "La vie de toute une communauté est menacée avec cette centrale à charbon installée au cœur de Bargny et qui constitue un coup dur pour les populations pratiquant l’agriculture et l’élevage. Les communautés se sont toujours opposées à la centrale qui occupe 29 hectares des terres qui étaient destinées aux victimes de l’érosion côtière", fulmine Rapen.

L’organisation fait remarquer qu'aujourd'hui, Bargny vit sous la crainte d’une disparition au regard des effets environnementaux cumulatifs engendrés par les industries polluantes.

Les impacts qui pèsent sur les communautés

À côté des communautés depuis plusieurs années, l’organisation Natural Justice "trouve inadmissible que la population de Bargny subisse un préjudice environnemental, social et économique sous l’indifférence totale des autorités sénégalaises". En effet, elle souligne que le Sénégal a consacré le droit à un environnement sain dans sa Constitution de 2001 révisée, droit universellement reconnu par la résolution du 26 juillet 2022 de l’ONU portant sur le droit à un environnement sain, propre et durable. Ainsi, il est demandé au ministre de l’Environnement et de la Transition Écologique de faire respecter la réglementation nationale et de mettre entre œuvre les engagements environnementaux internationaux du Sénégal.

"La présence de cette centrale aggrave la survie des communautés qui sont grandement impactées par l’érosion côtière. En effet, des terres initialement destinées à l’agriculture, à l’habitat et à l’élevage ont été affectées au site industriel", s’insurgent encore ces associations. Qui s’appuient sur les résultats de l’étude sur les impacts cumulatifs des installations industrielles à Bargny, menée en 2022 par Natural Justice, pour mener son combat judiciaire.

Lesdits résultats, en effet, font ressortir les impacts qui pèsent sur les communautés. Il s'agit notamment de : la pollution thermique, l’altération de la qualité de l’air et la destruction de l'écosystème marin ; la contamination de l'eau et du sol qui menace la disponibilité de l’eau potable et la dégradation du couvert végétal ; les impacts sur les moyens de subsistance notamment les terres cultivables, la pêche et activités connexes. Quant aux impacts sociaux, ils sont liés à la culture, la sécurité, et l’habitat.

BABACAR SY SEYE

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