De la soie, des paillettes et du glamour !
La Dakar Fashion Week s’est conclu en apothéose, ce week-end, avec un défilé final à l’hôtel des Almadies suivi d’un brunch, le lendemain, à l’institut français. En ce qui concerne la soirée du samedi, un public très glamour a pu assister avec ravissement à la présentation de créations aussi fraiches que bien coupées.
Le défilé final de la 11e édition de la Dakar Fashion Week en valait, dans l’ensemble, le déplacement. Comme d’accoutumée, une fourchette assez consistante de stylistes a su divertir, à l’hôtel des Almadies, ses invités (soit un parterre de gens huppés dont le ministre des Loisirs, le footballeur El Hadj Diouf et épouses respectives).
Commençant aux alentours de 22h, le défilé s’est ouvert sur les créations assez coquines de l’Ivoirien d’origine libanaise Elie Kuame. Longues franges de ce qui semble être de l’Angora, jupes fendues, matières transparentes, allusions sulfureuses dans les détails (cravache S&M, épaulettes cloutées, colliers de chien, etc.), les robes/ensembles du créateur donnaient aux mannequins qui les portaient des allures de Grace Jones du XXIe siècle, désirables en diable avec leurs lèvres pulpeuses couleur rouge sang.
Lui succédant, son compatriote Habib Sangaré (banquier de son état dans une autre vie) a fait dans un registre, à la fois similaire et diamétralement opposé : celui du corset. Robes fourreau aux accents «Gaga-esques», longues traînes de soie, couleurs chatoyantes, aplats d’imprimés léopard : les créatures du styliste étaient des «Femmes-Afrique d’une beauté opulente et décomplexée.
«Bobo engagé»
Vint le tour du Sénégal avec le style bobo-engagé de Mame Faguèye Bâ, styliste également connue pour être une costumière de film de renom (elle a été primée en 98, pour son travail dans «Tableau Ferraille», de Moussa Sène Absa). Asymétrie, tenues près du corps ou, au contraire, tout en volumes, dentelles, accessoires en cuir dont de nombreuses ceintures… Ne serait-ce pour les instruments de musique que chaque mannequin, au moment de défiler, tenait en main, on se serait cru dans un repère de pirates.
La Camerounaise Virginie Ayissi a fait dans un tout autre style. Épurés, souvent monochromes, ses modèles étaient ravissants de simplicité et d’originalité. Travaillant presque exclusivement avec des matières nobles (cuir, mousseline), la styliste (qui a confessé tout faire elle-même) a proposé juste ce qu'il fallait de formes novatrices pour fixer le regard. Mention très bien.
Trop nombreux pour qu’on puisse, ici, détailler le travail de tout le monde (ils étaient en tout 18 pour cette édition de la Fashion Week), les stylistes ont su vivre au standard de l’événement qui, depuis 11 éditions déjà, reste, malgré tout, un temps fort de la vie culturelle dakaroise. Avec des innovations notables comme le défilé organisé à Pikine (voir ailleurs) ou la venue de l’humoriste canadienne Dorothy Rhau, on se rappellera longtemps de cette Fashion Week là !
SOPHIANE BENGELOUN